En route BR #364, Agropecuaria mezzomo
Le lundi 14 mars fut
encore une longue journée de route sans intérêt. Mais avec un arrêt à
Ji-Paraná pour publier les pages de mon site Internet. J’interrogeais un
indigène au sujet d'un cybercafé qui me fit un plan. Pendant ses explications un adolescent avec
une moto écoutait. Je partis en suivant le plan et je constatais que le
jeune-homme me suivait. A l’endroit indiqué par le plan, pas de
cybercafé. Le jeune-homme vint et me fit comprendre de le suivre. Bien
sûr j'arrivais devant un cybercafé. Je le remerciais chaleureusement. Il me
demanda mon adresse courriel. Je la lui donnais. Pendant que je faisais
mes affaires avec Internet, je reçus un message de l’adolescent, en
français correct. Quelle gentillesse! Je lui répondais en français, correct, avec la
traduction en portugais par Google. Je bivouaquais après Ariquemes sur
le parking de l’Agropecuaria Mezzomo à environ 200 km au sud de Porto Velho.
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Le tracé de la route
du Agropecuaria mezzomo à BR #319-1, village Realidade
du 2016/03/15
BR #319-1, village Realidade
Le mardi 15 mars arrivant
à Porto Velho je fis des achats de nourriture à un supermercado en
prévision d’un séjour de 7 à 9 jours sur une barge pour aller de
Porto Velho à Manaus. En sortant avec un charriot plein je vis un
attroupement de quatre à cinq messieurs autour de mon camion. C’étaient
des chauffeurs de taxi qui me questionnèrent dans la langue vernaculaire
à laquelle je ne compris rien. Mais en fin nous discutâmes. Après
quelques minutes ils comprirent que j’allais à Manaus par la barge. Mais
ils me firent comprendre que la route BR #319 était praticable. Je fus
septique. Me rendant à l’embarcadère de la barge je rencontrais un
jeune-homme qui me fit un signe de bienvenue à mon camion. Je
m’arrêtais. Nous discutâmes, enfin nous essayâmes. Il comprit que
j’allais à Manaus par la barge. Lui aussi me fis comprendre que la route
était praticable Et pour me convaincre il me montra sur son smartphone
qu’il avait un splendide LandRover Defender. Il me dit de le suivre
jusqu’à l’entrée du pont de la BR #319. Je le suivis, je ne pouvais plus
reculer. J’allais donc à Manaus par la piste BR #319. Mais en route à un
contrôle phytosanitaire je questionnais le préposé qui me dit, OK. A la
station-service d’Humaitá, nouveau questionnement, OK. La BR #319 est
une belle route asphaltée jusqu’à un rond-point où elle va plein nord
avec un panneau indicateur Manaus 747 KM. Ensuite c’est une route avec
une chaussée défoncée par des nids-de-poule jusqu’au village sans-nom de
mon bivouac.
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Le tracé de la route
du BR #319-1, village Realidade à BR #319-2, trackside
du 2016/03/16
BR #319-2, trackside
Le mercredi matin dès 6h40
j’attaquais la BR #319 réputée difficile pendant la saison pluvieuse,
très boueuse. En réalité elle est composée de quatre types de surface.
L’ex-route asphaltée avec des nids-de-poule géants, la partie boueuse
très glissante avec de profondes ornières, la partie sèche très roulante
et enfin des ponts plus ou moins délabrés. J’effectuais 309 km en 9
heures avec une pause déjeuner d’une demi-heure , quelques photos et une
vidéo.
La route !, click la photo
Le tracé de la route
du BR #319-2, trackside à Manaus
du 2016/03/17
Manaus
Le jeudi 17 mars fut à mon
grand étonnement une matinée de route pour faire environ 260 km jusqu’à
Manaus. En effet les 200 derniers km sont asphaltées dont la chaussée
présente quelques rares nids-poule. Je savais qu’il y a un ferry pour
entrer à Manaus à environ 256 km de mon bivouac ; mais j’en découvris un
premier à environ 12 km de mon bivouac à 6h30. J’étais le premier
client. J’arrivais au deuxième peu avant midi. J’étais le dernier
client, il ne restait qu’une place. J’abordais Manaus à 13 heures. Puis
je cherchais un bivouac au bord de la rivière que je ne trouvais pas. Je
stationnais dans la rue.
La route fédérale BR #319 est indigne
du Brésil. D’ailleurs les internautes publient avec Yahoo des vidéos
très éloquentes :
https://www.youtube.com/watch?v=-H60zLYp9Hg .
Mais la réalité est un peu différente dans
l’arrière-saison pluvieuse. Certes il y a des passages boueux très
difficiles et très dangereux. J’ai plusieurs fois frôlé la catastrophe
en dérapages non-controlées. L’état du camion en témoigne. Ce fut un
réel défi de la parcourir seul. Je fus très content d’arriver à Manaus
sans incident. De plus j’économisais le coût du transfert en barge,
environ 2.000 US$, ainsi que 9 jours de voyage. Au final je suis en
avance sur mon plan de route pour aller à Cayenne, Guyane.
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Premier ferry et son pousseur |
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Deuxième ferry et quai de débarquement à Manaus |
Le vendredi 18 mars je
visitais le centre historique de Manaus. Dès 9h00 j’étais à l’entrée du
Palacete Provincial hébergé dans le Palais Gouvernemental du 19e
siècle. Il expose diverses collections dont une salle d’archéologie, une
galerie d’art avec des copies de sculptures célèbres, etc. Mais le point
d’orgue de Manaus est le Teatro Amazonas construit au 19e
siècle au moment du boum du caoutchouc. Les plus grands chanteurs
d’opéra ainsi que les danseurs et danseuses s’y sont produits. J’eus le
privilège d’assister à deux répétitions, l’une d’un opéra dont hélas je
ne reconnus ni le titre ni le compositeur et la répétition du concerto de cor que Richard
Strauss avait écrit pour son père, Franz Strauss, corniste à l’orchestre de l’Opéra de
Vienne. Je parle de mémoire. La visite dura plus d’une heure en anglais.
Vers 13 heures je partis pour stationner et bivouaquer dans un parking
public près des docks. Les gardiens acceptèrent ma présence pour une
nuit.
Manaus, Centro Historico, click la photo
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Teatro Amazonas, repetition of a horn concerto by Richard Strauss |
Le samedi 19 mars après
avoir fait du shopping au "Carrefour" à la sortie de Manaus, je décidais
de me reposer à l’Hôtel IBIS de l’aéroport pendant deux jours parce que
je le vaux bien après la route BR #319 et les économies obtenues en
n’ayant pas pris la barge pendant 9 jours. Bien sûr je mis à profit ce
repos pour préparer la suite du voyage avec le Guyana, le Suriname et la
Guyane Française.