L’histoire:
L’histoire des trois pays d’Indochine, Cambodge, Laos et Vietnam est
indissociable de l’histoire de leur colonisation par la France de 1847 à
octobre 1953 puis de l’histoire de la lutte anti-communiste des USA jusqu’au
17 novembre 1973. Ensuite chaque pays a sa propre histoire sous l’influence
d’intervenants extérieurs. La perestroïka Russe et l’ouverture au "marché" de
la Chine n’ont pas été sans poser des problèmes aux dirigeants marxistes de
ces pays, mais la disparition de la "vieille garde" favorisa leur évolution.
La prochaine étape majeure sera l’instauration de la démocratie par
l’émergence d’une classe moyenne.
Je présente cette histoire par grandes périodes omettant certains faits qui
furent certes décisifs. Je renvoie les internautes aux ouvrages spécialisés.
Certaines parties sont reprises par les bilans des trois pays cités.
I Les Origines:
La préhistoire de la région nord du Sud-est asiatique, de la Thaïlande au
Vietnam, reste à découvrir. L’écriture étant apparue tardivement, elle est
connue par les chroniques chinoises à interpréter avec prudence considérant le
mépris des Lettrés chinois pour les "Barbares" vivants à leurs frontières.
L’occupation de la région est attestée :
-- Dès 50000 BC des habitations furent découvertes dans des grottes de
calcaire,
-- Dès 10000 BC la civilisation Hoabinhian est découverte dans le nord du
Vietnam et sur le plateau de Korat en Thaïlande centrale,
-- Vers 4200 BC la civilisation de Ban Chiang et de Ban Prasat dans le
nord-est de la Thaïlande fut la plus ancienne à cultiver le riz, bien avant
les chinois, et à produire du bronze, de meilleure qualité que la Mésopotamie,
grâce à la présence d’étain,
-- Vers 2000 BC la civilisation de Dong Son se développa autour de ce qui sera
Hanoi,
-- Du 3ème au 2ème siècle BC à l’époque d’Asoka la région
reçut des missionnaires venant de l’Inde accompagnant des marchands qui
diffusèrent le Bouddhisme de l’école du Theravada –Hinayana, Petit véhicule-
Ce fut le début de l’indianisation du sud-est asiatique le long des côtes vers
le sud de la Chine. Cette acculturation est attestée par des sculptures
Bouddhiques d’influence Gupta.
-- Du 1er au 6ème siècle AD le royaume de Funan,
appellation chinoise, s’étendait d’Angkor Borei –actuelle Takeo au Cambodge- à
Oc-Eo dans le delta du Mékong –actuelle Long Xuyen au Vietnam-. Ces
Cités-États adoptèrent le sanskrit comme langue liturgique et développèrent un
système sophistiqué de canaux tant pour la culture du riz que pour le
transport des marchandises,
-- Du 6ème au 15ème siècle AD les royaumes appelés
Chenla par les chinois succédèrent à Funan et régnèrent au nord de la région
ayant adoptés le système de caste de l’Inde. Les chroniques chinoises
distinguaient les états de "Water Chenlan" le long des côtes et de "Land Chenlan" sur les rives du Mékong,
-- Du 2ème au 15ème siècle AD le royaume de Champa
apparaît sur les côtes du Vietnam central s’étendant de Danang à Dalat. De
culture indienne il adopta le sanscrit et l’art indien d’influence Gupta. Ce
fut un royaume guerrier en perpétuel conflit avec ses voisins, Vietnam au Nord
et Khmer dans le delta du Mékong entraînant sa disparition.
Tant au Cambodge qu’au Laos et au Vietnam de puissants royaumes succédèrent à
ces Cités-États indianisés affirmant leur individualité.
Le Laos:
-- De 1353 à 1707 :
Le royaume de Lan Xang. En 1353 le prince Fa Ngum, après avoir été exilé pour
avoir séduit une concubine de son père, fut investi par le roi de Sukhothai de
reconquérir les provinces du Laos. Ainsi il devint le roi de Xiang Dong Xiang Thong (Luang Prabang).
-- En 1560 le roi Setthathirat transféra la capitale à Viang Chan (Vientiane).
-- De 1707 à 1713 : A l’occasion d’une dispute successorale le royaume de Lan
Xang fut divisé en trois, Luang Prabang au nord, Viang Xang au centre et
Champasak au sud.
-- De 1779 à 1863 : le Siam devint le suzerain du Lan Xang divisé.
-- A partir de 1893 venant du Vietnam, la diplomatie de la canonnière de la
France imposa un traité au Siam rétrocédant au Laos des provinces à l’est du
Mékong. Les frontières du Laos furent reconnues par un traité international en
1907. A cette occasion le Cambodge retrouva les provinces de Battambang et de
Siem Reap. La France avait caressé le projet du rattachement du plateau de
Korat anciennement partie du Laos ; mais le conflit de la première guerre
mondiale puis les préoccupations liées au Vietnam rendirent caduc ce projet.
La période de colonisation par la France commença. En réalité elle débuta en
1872 puis en 1887 avec la création de l’Union Indochinoise comprenant le
Cambodge, le Laos et le Vietnam.
-- En 1935 création du partie communiste indochinois au Vietnam.
-- De 1941 à 1945 : Pendant la deuxième guerre mondiale et l’occupation du
Sud-est asiatique par les japonais, la France de Vichy par sa politique de
collaboration avec le Reich garda l’administration de l’Indochine évitant
ainsi le carnage japonais.
-- 15/08/1945 : Le Lao Issara (Laos Libre) forma un gouvernement pas intérim
sous la direction du Prince Phetsarat
-- En mars 1946 retour définitif des provinces à l’est du Mékong (traité de
1907).
-- En 1949 le Laos et le Cambodge obtinrent une relative indépendance dans la
Fédération Indochinoise.
-- Août 1950 : les trois Princes, Phetsara (droite), Souvanna Phouma
(neutraliste) et Souphanouvong (Pathet Lao, marxiste) adoptèrent des voies
différentes pour aller à la totale indépendance du Laos.
-- 9/11/1953 Le Cambodge et le Laos accédèrent à l’indépendance.
-- 7 mai 1954 la chute de Dien Bien Phu mit fin à la première guerre
d’Indochine
-- 1958, Première coalition des trois princes, elle dura huit mois.
-- 1961-1963 Second coalition
-- 27/11/1973 Cesser le feu de la seconde guerre d’Indochine
-- 1973-1974 Troisième coalition. Le Pathet Lao libéra ville après ville
-- Août 1975 Le Pathet Lao libéra Vientiane
-- Décembre 1975 Fin de 650 ans de monarchie Lao. Les communistes prirent le
pouvoir quasi légalement.
-- 1979 Après le constat d’échec de la politique économique agricole, le
gouvernement supprima les coopératives agricoles.
-- 1986 Mise en place de la « New Economic Mechanism » avec ouverture au
marché.
-- 1991 Instauration d’une nouvelle constitution
-- 1997 Le Laos rejoignit l’ASEAN
-- 21 siècle D’importants investissements en hydro-électricité injectèrent des
fonds dans l’économie.
La vieille garde communiste est toujours au pouvoir.
II Le constat:
L’Histoire des Peuples d’Asie du Sud-est est cruelle, pour eux. Leur
libération intervint au milieu du 20ème siècle :
-- Singapour avec son leader charismatique et la Malaisie avec la période dite
"Emergency", ont combattu efficacement le marxisme. La Thaïlande, malgré des
insurrections estudiantines meurtrières, a pu éradiquer le communisme par
l’alternance du pouvoir civil et militaire. L’Indochine n’a pu éviter cette
aventure politique malgré deux guerres sanglantes.
-- Singapour dont la seule ressource naturelle est sa volonté laborieuse, la
Malaisie avec ses ressources naturelles et sa "soumission" religieuse, et la
Thaïlande éduquée à Oxford et Bouddhiste sont devenues des puissances
économiques majeures. L’Indochine encore circonvenus par une élite dirigeante
marxiste a des difficultés à émerger, notamment le Laos.
-- Singapour, en Malaisie et en Thaïlande la démocratie est une réalité
tangible, certes avec des nuances. En Indochine la démocratie reste un devenir
lointain ; laissons du temps au temps, évitons une intervention extérieure de
"cow-boys" dirigés par un "born again".
Les idées des "intellectuels" sont parfois une calamité pour les peuples
lorsqu’elles sont récupérées à des fins politiques. Ils ont une responsabilité
historique, d’ailleurs Althusser en a tiré les conséquences.
L’histoire comparée des pays du Sud-est Asiatique devrait attirée les
historiens de toute obédience : La péninsule de Malaisie ex-colonie
britannique, la Thaïlande jamais colonisée et l’Indochine ex-colonie
française.
Le Laos:
Il est à peine plus grand que la Grande Bretagne, 43% de la superficie de
la France. La partie nord, la moitié du Laos, est constituée de chaînes de
montagnes fractionnées et de plateaux dont le plus vaste et le plus connu est
la Plaine des Jarres. La partie sud s'étend du Mékong à l'ouest à la chaîne
Annamite à l'est, frontière avec le Vietnam.
La population est de 5,6 millions d'habitants qui se répartissent entre 49 et
134 groupes ethniques:
-- 50% de Lao, Lao Loum, Lao de la plaine du mékong. Ils sont Bouddhistes
Theravada avec un composante animiste.
-- 10 à 20% de Lao Thai, Lao des hautes vallées. Ils sont Bouddhistes
Theravada.
-- 20 à 30% de Lao Thoeng, Lao des basses montagnes. Ils sont Bouddhistes
Theravada.
-- 10 à 20% de Lao Soung, Lao des hautes montagnes. Ils sont animistes.,
-- 2 à 5% de chinois du Henan.
Les Lao pratiquent une croyance ancestrale appelée animisme en réalité il
s'agit de la croyance dans les "Esprits", Phii. Bien que le
gouvernement ait banni les Phii. Les Lao font coexister le bouddhisme avec
cette croyance ancestrale. Ainsi à Vientiane dans le Wat Si Muang la statue
centrale n'est pas le Bouddha mais le pilier de la ville, Lak Meuang.
Le Laos est sous perfusion de la Chine et de son mentor le Vietnam. Bien que
la croissance affiche un taux de 7% l'an, 75% de la population vit avec moins
de US$ 2 par jour et les trois quarts sont en subsistance des produits de la
ferme.
Les produits exportés sont essentiellement l'électricité d'origine
hydraulique, le textile, le bois d'oeuvre et le café auxquels s'ajoute depuis
quelques années le tourisme.
Il n'y a pratiquement pas de taxe. Les revenus de l'État proviennent des
exportations et de l'aide étrangère utilisés pour les infrastructures.
La corruption reste un problème majeur, l'accaparement par l'élite communiste.
La psychologie du Laotien découle, bien évidemment, de son histoire et
de sa culture, religieuse. Sa devise pourrait être, relax, pas de problème.
Les colons français avaient résumé le comportement des Laotiens : "Les
Vietnamien plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser, le Laotien
l'écoutent pousser." Au Laos il y a une seule récolte de riz par an au Vietnam
il y en a deux et même trois dans le Delta du Mékong. |
I L'équipage:
Pas de changement, le camion MAN et son conducteur Guy.
II L'itinéraire:
Le Laos fut visité en deux périodes: le sud Laos à partir de la frontière du
Vietnam puis après un intermède de quinze jours en Thaïlande, le nord du Laos.
2.1 le circuit:
Le sud du Laos fut orienté vers les trois anciennes villes françaises
de Tha Khaek, Savannakhet et Pakse en visitant les temples remarquables
ainsi que les sites archéologiques, le Bolovens Plateau, les chutes du Mékong
et un trek dans le Se Pian NPA.
Le nord du Laos fut organisé pour visiter les deux capitales, Vientiane et
Luang Prabang en s'arrêtant dans certaines villes traversées ainsi que la
Plaine des Jarres, les Menhirs de Suan Hin et un trek dans le Nam Ha NPA.
Eu égard à l'étendu du pays l'ensemble représenta un trajet de 4600 kilomètres
de routes et de pistes.
2.2 Le réseau routier:
Le Laos est le pays ayant la plus faible densité de population du Sud-est
asiatique.
Le réseau routier est peu dense compte tenu de la géographie.
Dans le sud Laos les seules routes asphaltées étaient la route 13 et les
routes vers la frontière vietnamienne à l'est et la frontière Thaïlandaise à
l'ouest.
Dans le nord du Laos, les routes asphaltées étaient, bien évidemment, les
routes vers les frontières du Vietnam et de la Chine, commerce oblige vers la
Thaïlande ainsi que la route n° 7. Les routes étaient à péage lors du
changement de province.
La signalisation lorsqu'elle existait était lisible ainsi que les bornes
kilométriques.
2.3 Les conducteurs Laos:
Le trafic de voitures particulières était encore peu important hors
des villes. Les motocyclettes étaient les plus fréquentes. Les camions locaux de
travaux publics étaient dangereux par leur vitesse excessive.
2.4 L'assurance du véhicule:
Je n’avais pas d’assurance du camion.
III Les bivouacs:
Les bivouacs furent difficiles à trouver en ras campagnes et en montagne; j'ai
utilisé plusieurs fois les plateformes des Weight Stations. En ville ce fut souvent un coup de chance
principalement au bord des rivières.
Je n’ai rencontré aucun problème de sécurité. Le tableau du menu
Campsite-position donne les waypoints de tous
mes bivouacs ainsi que le kilométrage entre chaque étape.
IV L'approvisionnement en nourriture:
Comme dans les autres pays le midi je déjeunais en route aux "Com Pho" ou dans
les villes. Les "markets" offrent tous les produits alimentaires indispensables,
les fruits sont abondants. La page Information donne quelques prix.
V Les fluides:
Le diesel était présent dans toutes les stations services. Par contre l’eau
fut difficile approvisionner et de médiocre qualité..
VI L'argent:
Toutes les banques des villes touristiques avaient des DAB acceptant la carte Visa, bien souvent la Master Card mais jamais l’AMEX. La banque HSBC
n'était pas présente au Laos.
VII Les guides:
Je n’ai jamais pris de guide pour visiter les sites sauf lors des deux treks. J'avais le Lonely Planet
(Lp).
VIII Passeport, visas, passage des frontières:
L’entrée au Laos était subordonnée à l’obtention d’un visa à l'arrivée, VOA, de 30 jours
pour un coût de $30.
Le Laos ne figurait pas dans la liste des pays exigeant le carnet de passage en douane.
Mais il était demandé à l'entrée par la douane.
Le passage des frontières est présenté par la page
Information.
IX Mon appréciation:
9.1 J'ai aimé:
-- La gentillesse, la courtoisie et la serviabilité des Laos. Plusieurs fois
j'ai rencontré des personnes heureuses d'échanger quelques mots de français
parfois dans des villages très reculés,
-- Le Laos est montagneux, il offre de splendides paysages en saison sèche
tant dans le sud que dans le nord,
-- Les anciennes villes coloniales permirent un retour dans le passé de la
France et Luang Prabang fut une approche de la royauté Lao.
9.2 j'ai détesté:
-- Dans les villes et les villages éloignés des baffles monstrueuses
déversaient de la musique hurlante avec des basses assourdissantes.
-- L’anglais n’est pratiqué que par peu de personne.
XI Pertinence du voyage en camping-car:
Comme je l’ai dit plus haut le réseau routier est de bonne qualité
sur la route 13 et les routes d'accès au pays limitrophes. Ces routes peuvent
être utilisées par les camping-cars classiques avec la réserve habituelle: Le porte-à-faux, angle de fuite,
n’est pas excessif et l’indice de charge des pneus correspond au moins au
poids du véhicule.
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