L'approche: Le vol Iberia fut épique. Un incident de pneumatique au décollage de Madrid obligea un détour par Miami pour effectuer la réparation avant de continuer vers Lima.

Lima doit son nom à la rivière Rimac prononcé à la manière indigène. Elle fut fondée par Pizarro en 1535 sous le nom de "Ciudad de Los Reyes" dans un milieu inhospitalier. Située en bord de mer sur une côte désertique, elle est plongée dans un brouillard de stratus stagnant à 800m d'altitude pendant les mois d'hiver. La ville compte plus de 50 musées, trois ont été visités. Pour les musées, le lecteur doit se reporter à un guide.
Comme toutes les villes coloniales espagnoles, le centre fut organisé autour de la Plaza de Armas, véritable centre d'activité sociale de la ville. Les monuments les plus importants sont la Cathédrale, le Couvent San Francisco et ses Catacombes, le Palais du Gouverneur.
Le musée d'Archéologie présente les plus riches collections d'art précolombien, céramiques, sculptures, tissus, orfèvrerie. Il est organisé en salle par culture, les plus intéressantes sont Chavin, Mochica, Chimù et Inca.
Le musée Larco Herrera est aussi un passage obligé pour ses collections Chimù et Mochica. Il présente des pièces réputées "Huacos eroticos".
Les quartiers San Isidro et Miraflores sont les quartiers résidentiels de Lima en bordure de mer. Leur visite est anecdotique sur la route d'accès au musée de l'or.
Le musée Oro del Peru est assurément le joyau de Lima. Certes, les objets sont si nombreux que l'entassement devient vite lassant à voir. Cet ensemble ne représente qu'une infime partie des pièces en or de l'empire de l'Inca. La plus grande partie fut expédiée en Espagne pour être fondue comme objets impies à l'effigie de "faux dieux".

Pisco: En route vers le sud par la panaméricaine nous avons visité le site archéologique de Pachacamac dédié au mythe du "Dieu Créateur" désigné sous le nom de Irma. Une très belle halte a été faite à Chincha Alta pour déjeuner dans l'une des haciendas d'El Carmen.
A l'étape de Pisco, sur la presqu'île de Paracas, le musée Julio Tello retrace l'histoire de la civilisation éponyme. Une excursion en bateau vers les îles Ballestras offrit le spectacle des loups marins ainsi que "le Chandelier" dessiné à flanc de montagne visible du bateau.
Le musée archéologique d'Ica présente des collections issues des fouilles de la région riche en sites pré incaïques de la culture Chavin.

Nazca fut une étape importante du voyage vers Arequipa. La matinée fut consacrée au survol en avionnette du Livre d'astronomie de la Pampa. Le site a été étudié par le Dr Kosok et par son élève, le Dr Maria Reich que nous avons eu le privilège de rencontrer à cette occasion. Il n'est pas de mon propos de décrire les dessins. Des ouvrages spécialisés et des sites Internet ont été publiés sur ce sujet.

Arequipa est une ville fascinante, oasis au pied d'un volcan éteint dans une région désertique. Elle a gardé sa physionomie coloniale qui lui confère un charme exceptionnel. La Plaza de Armas regroupe les principaux monuments de l'époque coloniale, la Compania, la Cathédrale et plus éloigné le Palais du Gouverneur.
Le monastère de Santa Catalina, véritable citadelle incluant un village espagnole, fut fondé en 1580 avec son église, son couvent et ses quartiers d'habitation.
Sur la route en allant à l'aéroport, l'église Yanahuara présente une façade de style baroque de l'école d'Arequipa.

L'approche:  Le transfert d'Arequipa à Juliaca fut effectué par un vol très court. Le débarquement fut un moment délicat à 3.825m d'altitude, par un ciel bleu et un froid saisissant. La descente de l'avion et l'arrivée sur le tarmac furent une expérience du passage brutal à la haute altitude, la marche vers l'aéroport fut vacillante.

Puno: Les villes de Juliaca et de Puno présentent peu d'intérêt, la première est la ville de l'aéroport et de la gare ferroviaire, la seconde est située au bord du lac Titicaca considéré comme le lac navigable le plus haut du monde, 3.870m d'altitude. La visite des "Îles flottantes" est un passage obligé. Elles sont peuplées d'indiens de langue Aymara. Pêcheurs, ils construisent leurs barques en roseaux. Le bassin du lac Titicaca fait partie de l'ancienne culture de Tiahuanaco.

Sillustani: Le site de Sillustani est sur la presqu'île de Laguna Umayo. Il présente des tours funéraires, Chullpas, dont l'une, circulaire de 12m de diamètre, est remarquable par l'appareillage, sans ciment, de blocs de pierres polis.

L'approche:  Le trajet pour La Paz fut fait en grande partie en bus avec un transfert en hydroglisseur pour la traversée du lac Titicaca.
Côté péruvien, les églises San Juan de Juli et Santiago de Pomata ont été visitées, toutes deux remarquables par le style baroque espagnol en terre indienne. Il m'a aussi été donné l'occasion d'assister à une foire aux bestiaux à l'entrée de la ville de Juli.
Côté bolivien, le transfert en hydroglisseur, entre la presqu'île de Copacabana et le village de Tiquina permit la visite rapide de l'Isla del Sol qui fut un lieu de culte rendu à une pierre sacrée, Titicaca, couverte d'or et d'argent. La poursuite de la route offrit l'occasion d'assister à une fête indienne. La route traverse des paysages exceptionnels au pied des montagnes enneigées de la Cordillera Real et du sommet Huayana Potosi, 6.088m.

La Paz: La ville est dans un site inoubliable, construite dans un canyon de 1.200m de profondeur où les indiens Aymara ont accroché leurs demeures. Après Guaqui la vue sur le canyon et la ville de La Paz est impressionnante. Ce fut une rapide visite d'une journée.
La visite de la ville fut concentrée sur l'église San Francisco, le riche musée Tianhuanaco et la vallée de la Lune. La montée au chalet du Club Andin, 5.230m d'altitude offrit un panorama exceptionnel sur la Cordillera Real: Nous avons assisté au départ d'un deltaplane vers La Paz. Au retour la visite continua par l'église San Domingo, la Casa Murillo et la Plaza de Armas.
Mon séjour fut en période d'inflation vertigineuse avec un taux à trois chiffres.

Tiahuanaco:   Le trajet de retour au Pérou passa par le site archéologique le plus représentatif de la culture de Tiahuanaco. Elle rayonna jusqu'en 1200 de notre ère. Son histoire reste encore un mystère pour les archéologues. Les monuments les plus représentatifs de cette civilisation sont la Porte du Soleil, le Temple Souterrain. La route se poursuivit jusqu'à la ville frontière de Desaguadero puis, après les formalités douanières et le changement de bus, jusqu'à Puno. L'église de Zepita possède une remarquable façade.

L'approche: Le trajet de Puno à Cuzco se fit en train à partir de la gare ferroviaire de Juliaca. Il dura environ huit heures. Les paysages du plateau andin étaient magnifiques. Une splendide fête populaire a agrémenté notre trajet, couleurs, danses et musique.

Cuzco: L' arrivée eut lieu en fin d'après-midi. La matinée suivante fut consacrée aux sites à l'extérieure de la ville. La montée vers ces sites offrit un panorama exceptionnel sur la ville. La forteresse de Sacayhuaman est constituée d'un ensemble de blocs de rochers de plusieurs tonnes parfaitement appareillés sans ciment.
La Forteresse de Puca-Pucara, a été érigée pour défendre la voie d'accès à Cuzco.
Tambomachay est un ensemble de bains alimentés par une source chaude.
Le théâtre de Kenko est un sanctuaire avec un autel au pied d'une obélisque de 5,9 m de haute représentant un Puma, symbole du dieu Viracocha.
L'après-midi fut employé à la visite des monuments de l'époque espagnole autour de la Plaza de Armas.
Le centre ville fut visité à pied en deux promenades, la première à partir de la Plaza de Armas, visita la Cathédrale, la Compania, le Couvent Santo Domingo et Coricancha, la place Las Nazarenas et l'église San Blas et retour vers la Plaza de Armas.
La deuxième promenade prit la direction de la gare ferroviaire pour visiter l'église San Pedro puis se dirigea vers la place de Regocijo, la visite du musée archéologique et se termina à la Plaza de Armas.

Machu Picchu: Le trajet vers le site fut en train, le train des Indiens, puis en minibus à partir de Punte Ruinas. La durée du trajet en train fut une leçon de sociologie indienne in situ.
Le site a été découvert en 1911 par l'archéologue Hiram Bingham. La ville fut construite au sommet d'une montagne, le Machu Picchu, le Vieux Pic, dominée par le Huayna Picchu, le jeune Pic. On ignore tout de l'histoire de la ville jusqu'à son nom. Les archéologues ont divisé la ville en quartier avec chacun une fonction, le quartier royal, les quartiers religieux et industriel, le quartier des agriculteurs. C'est une construction cyclopéenne, il a fallu araser le sommet de la colline, transporter des blocs de rocher pour construire les bâtiments, apporter de la terre arable pour les cultures en terrasses. Les ruines vues du sommet du Hayna Picchu montre l'ampleur du travail effectué, c'est grandiose. Nous avons eu le privilège de passer la nuit à l'hôtel du site puis d'assister au coucher et au lever du soleil.

Pisac: Le site s'étend au flanc de la colline dominant le rio Vilcanota. Du sommet du site la vue offre un superbe panorama sur la vallée sacrée des Incas et sur les montagnes environnantes. Le groupe de bâtiments dénommé Intihuatana forme le quartier religieux et devait servir d'observatoire astronomique. Le temple possède une table circulaire avec en son centre un calendrier solaire pour ordonnancer les activités agricoles.

Ollantaytambo: Dominant le village, la forteresse Inca défendait l'entrée de la gorge du rio Urubamba et de la vallée sacrée des Incas. Elle fut construite comme le Machu Picchu, entourée de culture en terrasses.

L'approche: Le projet de l'excursion personnelle consistait  à visiter les sites préhistoriques du nord du Pérou en suivant la route panaméricaine et d'aller jusqu'à Cajamarca, ville symbole. C'est dans cette ville en 1532 que l'Inca Atahuallpa fut pris au piège par Pizarro. Nous fûmes stoppés dans notre projet à la sortie de Trujillo, l'armée nous interdit d'aller plus au nord pour des "raisons officielles d'insécurité" des touristes.
En ce temps là, la chaussée de la route panaméricaine était dans un état très dégradé. Elle était parsemée de nids de poule, de fissures dues aux mouvements de terrain, de profondes ornières faites par les camions, sans oublier les bancs de sable constitués par le vent. De plus la vitesse excessive des camions rendait la circulation dangereuse, surtout lors d'un changement de pneu du côté gauche, comme cela nous arriva à la nuit tombante.
La route s'éloigne peu du bord de mer, traverse des dunes de sable dès la sortie de Lima.

Callejon de Huaylas: La route n°109, à partir du carrefour de Pativilca, grimpe rapidement pour passer un col à 4.080m d'altitude. A l'embranchement du village de Catac, la route n°105 conduit au site archéologique de Chavin de Huantar. La route serpente au pied de la très belle Cordillera de Huayhuash et des sommets à +6.000m d'altitude.

Chavin de Huantar est le premier grand centre religieux de l'époque précolombienne situé à 3.180m d'altitude sur le versant est de la Cordillera Blanca. Le site donna son nom à une importante culture pan-péruvienne de 1200 à 700 BC. La culture Chavin est caractérisée par la stylisation d'un "Dieu Jaguar" représenté par des crocs dans une bouche en volute. Les édifices de grande ampleur laissent supposer une autorité organisatrice et une main d'oeuvre de qualité. Le bâtiment le plus représentatif est la grande pyramide aussi appelée El Castillo. Deux colonnes noires sculptées sont caractéristiques du style Chavin.

Huaraz: La ville, à 3.060m d'altitude, a été le centre du tremblement de terre de 1970. Le site est remarquable dans une vallée verdoyante, centre d'alpinisme dont l'atmosphère rappelle nos villages savoyards. Le musée archéologique présente des monolithes de l'époque Chavin rassemblés par le père Agusto Soriano Infante. Une excursion par la route non asphaltée nous mena jusqu'à Caraz dans le magnifique Callejon de Huaylas en visitant la Laguna de Llanganuco aux eaux cristallines.

Casma: Le retour vers la route panaméricaine se fit par la vallée du rio Casma à partir de Huaraz en suivant la route n°106. Le parcours fut agrémenté d'un incident mécanique due à la rencontre inappropriée d'un bloc de rocher sur la piste qui arracha le bouchon de vidange du carter d'huile avec les conséquences imaginables. Fort heureusement la route était en descente jusqu'à la jonction de la panaméricaine où la ville de Casma est localisée. Un garage était situé au carrefour. La réparation fut effectuée avec un outillage rudimentaire montrant le génie mécanique de l'artisan. Le village est dans un environnement saharien.

Cerro Sechin: La site est à proximité de Casma. Le sanctuaire daterait du 2e millénaire BC. Il a été découvert par Julio Tello en 1937. Plusieurs bâtiments sont visibles. L'un est remarquable par ses bas reliefs sculptés sur des dalles en diorite représentant des scènes de carnage. Cette civilisation est antérieure à la culture Chavin.

L'approche : A partir de Casma, le voyage prit la panaméricaine jusqu'à Trujillo non sans incident. Le plus sérieux fut l'éclatement d'un pneu à la nuit tombante du côté gauche dont le changement de roue nécessita la recherche de blocs de pierre pour soulever le véhicule. L'environnement désertique n'était pas vraiment propice pour trouver ce matériau.

Chanchan: Le site est un immense tas de terre de 18 Km2, les ruines de la capitale du royaume Chimu. Les remparts et les murs des bâtiments et des habitations en adobe ont été arasés par le temps et les intempéries. La visite du site a été commentée par un guide. Les archéologues ont reconstitué le plan de la cité en affectant aux différentes parties des fonctions supposées. Les frises ornant certains murs sont la représentation symbolique d'animaux amphibies, d'oiseaux et de poissons. Selon l'évaluation des spécialistes, la ville aurait été occupée par près de 300.000 personnes.

Trujillo: La ville fut fondée en 1524 et fut le centre de développement des haciendas productrices de blé et de cannes à sucre. La superbe architecture coloniale laissée par la longue présence espagnole fut un plaisir des yeux. La plaza de Armas serait la plus vaste du Pérou. Les maisons sont ornées de fer forgé comme en Espagne. Une promenade à pied autour de la Plaza de Armas permit de découvrir ce bel ensemble architectural aux propositions équilibrées et à la blancheur des monuments.

Huarmey  fut la ville étape sur le retour vers Lima. La pénibilité du trajet avec un véhicule brinquebalant nécessita plusieurs arrêts le long de cette route sans grand intérêt.

Lima: De retour dans la capitale nous décidâmes une ultime excursion.

L'approche : Ce fut une aventure enrichissante d'aller en train jusqu'à Huancayo. Il s'agissait de la ligne Lima-La Oroya-Huancayo.
Le train au départ de la gare Desamparados part tous les jours pour atteindre La Oroya en 6 heures et Huancayo en 9 heures. La ligne franchit le col du Ticlio à 4.881m d'altitude qui est le point ferroviaire le plus élevé du monde. Cette ligne aux innombrables viaducs, aux tunnels parfois très longs, offre des panoramas exceptionnels sur les montagnes environnantes et la Selva péruvienne.
Pendant la première partie du trajet, le train monte en épis requerrant la descente du contrôleur en bout de rail pour changer la position de l'aiguillage afin que le train parte en sens inverse pour faire la section montante suivante et ainsi de suite jusqu'à La Oroya.
Eu égard à l'altitude, un service médical est à bord du train parcourant les couloirs à la disposition des voyageurs indisposés par l'altitude. Les infirmiers ont une bouteille d'oxygène et une pharmacie.
Le retour à Lima prit le même moyen de transport pour la même durée, 9 heures.

Huancayo: La ville fut fondée en 1571 à 3.271m d'altitude. Elle ne présente pas de monuments remarquables. Elle n'a pas d'autre attrait que son marché.