Anti Atlas
La route goudronnée
La piste
D'Icht à Tafraoute via Aguerd
projet abandonné
Selon des habitants d’Icht et de Foum el-Hassane
il n’y avait pas eu de telles pluies et
crues depuis 1985 voire 1965. Après m’être
entretenu avec le patron de Borj Biramane
qui avait téléphoné à des amis à Tafraoute
selon lesquels la ville n’était pas
accessible ainsi qu’Izerbi et Igherm, je
décidais d’abandonner les pistes Gandini,
de rester sur le goudron et de retourner à
Foum Zguid pour rallier Ouarzazate. Au
carrefour de la route vers Foum el-Hassane
la gendarmerie royale me le confirma et
m’indiqua que la route d’Ouarzazate via
Foum Zguid était libre. Peu avant Tissint
une route partait à gauche vers Tiliouine ;
un gendarme y était à qui je demandais si
la route était ouverte, sa réponse fut
affirmative. Cette traverse m’évitait
d’aller à Foum Zguid. La route était
étroite et serpentait dans les montagnes
jusqu’à environ 1900 mètres d’altitude. Il
pleuvait et j’avais le nez dans les
nuages. Certaines portions de route
étaient très endommagées par les crues
récentes. J’arrivais à Taliouine vers
16h50 sous une pluie battante et un ciel
de plomb. Je trouvais un bivouac à la
sortie de la ville sur un parking.
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En route |
Route R108 vers Agdz
Le mardi 2 décembre avant de quitter
Taliouine sous la pluie je visitais la
Coopérative Sooktana fondée en 1979
regroupant environ 160
producteurs-récoltants de safran. Hélas
les pluies diluviennes avaient fait de
nombreux dégâts au musée. Je partis vers
11h00 sans regret de cette ville sans
charme. En route vers Tazenakht je
franchis le col de Tizi-n-Tarhatine à 1886
m d’altitude. Le temps changea
immédiatement ; le soleil brilla sans
nuage et la température s’éleva à 16°C.
Sur la route de Foum Zguid je pris la
route R108 pour Adgz serpentant dans les
montagnes aux couleurs resplendissantes
sous le soleil. Puis je passais près d’une
mine de cuivre en exploitation, rien à
voir avec les mines américaines que j’eus
l’occasion de visiter. Je décidais de
bivouaquer avant Agdz dans un paysage
lunaire.
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Paysage |
Mines de cuivre |
Agdz, Kasbah Caid Ali
Le détour par Agdz était motivé par la
visite de la Kasbah du Caïd Ali. La visite
fut guidée par l’épouse du petit-fils du
dernier caïd de la région qui possédait
d’immenses territoires qu’il a conservé
après l’annexion de ses privilèges
régaliens par le royaume du Maroc. Comme
pour les maharadjahs de l’Inde sa
subsistance est assurée par les revenus
des terres agricoles ainsi que de
l’auberge et du camping. L’entretien de la
Kasbah est très onéreux eu égard à son
ancienneté et sa réalisation en adobe se
dégradant sous l’effet des conditions
climatiques rigoureuses, pluies et
amplitudes thermiques. Elle est composée
de deux parties, l’une de +250 ans et
l’autre de +150 ans. Selon la dévolution
successorale la partie ancienne appartient
à des cousins et la partie la plus récente
au petit fils du caïd. Les deux parties
sont séparées par la voie caravanière.
L’une des photos montre que le village
non-entretenu se réduit peu à peu à un tas
de terre comme celle d’Icht. Les
commentaires de mon hôtesse furent très
enrichissants et suivi lors du thé par une
discussion à bâtons rompus sans interdit.
C’est une visite hautement recommandable.
Je poursuivis ma journée par des achats
alimentaire à Ouarzazate puis je
continuais jusqu’à Anzel point de départ
de la piste Gandini pour le Jebel Siroua.
Mais mon enthousiasme fut stoppé net par
les informations recueillis auprès des
habitants selon lesquels la route était
impraticable dans 20 km. Demain sera un
autre jour.
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Kasbah Caïd Ali
datant de +150 ans dans la palmeraie de la vallée du Draa |
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Partie ancienne datant de +250 ans, à
droite le village devant un tas de terre |
Jebel Siroua, piste Gandini ?
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Anzel bivouac vers Askaoun |
Le jeudi matin au petit jour la
température extérieure était de 1,5°C et
intérieure de 3,5°C. Le camion était
couvert de givre. Je flemmardais au chaud
( ! ) attendant que le soleil réchauffe
l’atmosphère. La route asphaltée suivait
la piste Gandini jusqu’au KM 37,9. Je
décidais de la suivre abandonnant Gandini.
Au fur et à mesure de ma progression je
m’informais de sa continuité. Hélas les
informations données à Anzel s’avérèrent
exactes, car la route se terminait après
les travaux de remblaiement d’un radier.
Je persistais pendant quelques kilomètres
sans conviction puis je retournais au
dernier radier dont les ouvriers
interrompirent de nouveau leurs tâches
pour me refaire le passage. Merci, la
serviabilité des marocains n’est pas un
vain mot. Je déjeunais au bord de la route
et je bivouaquais sur place, à 1988 mètres
d’altitude, bof demain matin il ne fera
pas chaud.
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Camion givré |
Panorama |
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Village |
Déblaiement de la route |
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Nouveau déblaiement de la route
pour moi! |
Jebel Siroua, piste Gandini P, abandon
"Veni, vidi, non vici"
Le vendredi matin 5 décembre sur la route
du retour à Ouarzazate en repassant au
waypoint km 37,9 de la piste P Gandini je
décidais de tenter de la parcourir. Elle
était sèche mais progressivement en
montant elle devint plus molle. De plus je
dus franchir deux ravines en posant des
rochers pour combler la différence de
niveau. A chaque fois en cours de travail
je fus rejoint par un berger venu de nulle
part pour me prêter mains fortes. Finalement
à 618 mètres du km 46,6 et à 2239 mètres
d’altitude je renonçais à poursuivre. En
effet allant en reconnaissance à pied je
rencontrais d’autres ravines et surtout la
piste devenait boueuse et neigeuse. Cette
piste atteint par deux fois une altitude
de +2500 mètres. La sagesse me recommanda
d’abandonner et de retourner sur le
goudron. Vers midi j’établis mon bivouac
près du km 37,9 pour déjeuner et faire le
point de ma matinée.
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Ravine et remblai |
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Passage de la ravine après remblai |
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Ravine |
2240m, neige ! |
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Abandon à 618 m du waypoint km 46,6 |
Ouarzazate
Le samedi matin la température extérieure
était de 0,0°C. En arrivant à Ouarzazate,
elle avait grimpé à 10°C. A l’entrée de la
ville je m’arrêtais pour consulter ma
messagerie avec la clé 3G Maroc Telecom,
RAS. Puis je cherchais la Laverie équipée
de machines, elle était fermée. Par contre
le Dades Market avait des rayons bien
approvisionnés mais toujours sans conserve
de viande telle que William Saurin,
uniquement du thon ou des sardines. A
l’entrée de la ville la route pour
Marrakech est encore fermée et gardée par
la gendarmerie royale jusqu’à lundi 08
décembre. Je décidais de patienter au
camping municipal, sans client, sinon moi
pour deux jours.