Le lundi matin à 6h30 comme convenu avec la police je me présentais pour l’enregistrement de diverses informations provenant du passeport, carte-grise, permis de conduire, certificat d’importation temporaire au Guyana, assurance du véhicule pour le Suriname. Puis après le contrôle de mon véhicule par le personnel du ferry j’entrais dans l’aire de stationnement. Vers 7h00 j’achetais le billet du ferry pour le véhicule et pour moi-même. A 8h00 le contrôle de l’immigration apposa le tampon de sortie du Guyana. J’attendais le contrôle de la douane pour remettre le document que j’avais obtenu au Guyana Revenue Authority. Les officiers des douanes commencèrent le contrôle vers 9h00. Le document remis par le Guyana Revenue Authority posa un problème car je n’avais pas le document d’entrée de la douane de Lethem. L’officier des douanes devait parler avec le signataire du document. Bien sûr l'immigration m'avait pris mon passeport. Une longue attente commença pour se terminer vers 10h30 avec l’accord du signataire du document pour me laisser quitter le Guyana. Mais j’avais raté le ferry. Je devais attendre le prochain à 13h00 sinon le lendemain. Finalement je récupérais mon passeport. Certes le pire n’est jamais certain, toutefois il est stressant d’avoir des problèmes à la sortie d’un pays sachant que les autorités doivent prendre une décision.
Le ferry mit environ 30 minutes pour traverser la Corentyne River. Les véhicules débarquant les derniers je patientais au bout de la file des non-residents. A l’immigration je présentais le passeport avec le formulaire rempli ainsi que la Tourist Card obtenue à l’ambassade du Suriname à Georgetown. L’officier donna un visa d’un mois. A la douane je donnais le passeport avec le double du formulaire, la carte-grise, ainsi que l’assurance pour obtenir le certificat d’importation temporaire au Suriname. Mon véhicule ne fut pas visité par la douane. Il était 16h00 heure du Suriname -3 heures UTC. Je décidais de bivouaquer sur le parking à l’extérieure des bâtiments.
La route de South Drain à Nieuw Nickerie m’apprit la signalisation routière au Suriname. Bien qu’ex-colonie hollandaise parlant le néerlandais et bien souvent l’anglais la circulation est à gauche et les panneaux indicateurs sont en anglais. Comme dans les autres pays d’Amérique Latine déjà visités, il y a des vibradores, ici rumble et des topes ici platform ! Nieuw Nickerie est une petite ville au bord de la Nickery River affluent de la Corentyne River, frontière avec le Guyana. Après avoir pris du cash à un DAB et publié les pages de mon site Internet, je trouvais un lieu de déjeuner et de bivouac sur une friche industrielle au bord de la rivière.
Le mercredi 6 avril la route vers Paramaribo traverse un paysage de plaine, culture du riz et de céréale, irrigué par des canaux. Le Suriname dépend à 70% de l’extraction de la bauxite. Sa superficie est de 163.800 Km² avec une population de 530.000 habitants dont la moitié habite la capitale Paramaribo. Je bivouaquais au bord de la Coppename River.
Le jeudi matin 7 avril j’arrivais vers 10h30 à Paramaribo au parking du Fort Zeelandia. Aussitôt je me rendis au Tourist Office à 50 mètres pour exposer mes 6 demandes. L’une d’elles concernait le stationnement la nuit sur le parking pendant deux jours. L’hôtesse me répondit qu’il fallait l’autorisation du MAS, Maritime Authority Suriname. Un parcours du combattant commençait avec une température de 34°C. Au Mas le préposé me renvoya au poste de Police Central qui me dirigea vers le Commissariat DC lequel m’envoya au Ministère de la culture qui me dit : c’est la responsabilité du Directeur du Suriname Museum. Lequel me dit : "No". Pendant ce parcours de +2h00 je pris quelques photos et je découvris un parking payant qui accepta de m’héberger jusqu’à samedi matin. Pour les impétrants du tour du monde, c’est aussi çà, la recherche d’un bivouac dans les villes. Problème récurrent de tous les soirs. Puis dans l’après-midi je pourvus au lavage du camion, à l’approvisionnement en nourriture et en eau potable enfin au plein de diesel. Ouf, je fus à mon bivouac vers 17h00.
Le vendredi matin je partis à la découverte du vieux Paramaribo avec le plan fourni par le Tourist Office. La première étape fut le Central Market composé de deux parties, la partie pour les musulmans et le grand marché. Il est très vaste avec des allées assez larges. Bien sûr il offre les fruits & légumes, poissons & viandes. En face il y a des bâtiments à l’architecture résolument moderne. En cheminant je m’arrêtais dans une galerie exposant les œuvres des peintres locaux. Puis ce fut une église de 1778 et des maisons très anciennes à l’architecture coloniale. Enfin je découvris ce qui est la curiosité de Paramaribo, la mosquée et la synagogue vis-à-vis. La Synagogue était fermée. Par contre j’entrais librement dans la mosquée où un musulman, d’origine indienne par son grand-père arrivé en 1908, vint me rejoindre et me tenir un discours très modéré au sujet des évènements survenus en France et en Belgique avec un jugement très sévère et sans ambiguïté au sujet des Talibans et Daesch. Hélas son propos occultait les zones d’ombre du Coran bien qu’il me montra des extraits du Coran, en Néerlandais, et de la bible, en Hindi, au sujet de la burqa qui selon l’ouvrage serait le vêtement des prostitués, mais je ne lis pas l’Hindi. Finalement il me donna un opuscule en français affirmant que l’Islam est la religion de l’humanité, voulant dire qu’elle est la seule et unique… Curieusement la préface est signée par Lord Headley converti à l’Islam en 1913. Je repris ma promenade en passant devant l’église réformée hollandaise bâtie en 1833. Puis ce fut la cathédrale en bois de St Pierre et St Paul où je ne pus entrer car je ne portais pas des pantalons longs. En effet j’ai omis de préciser qu’hier dans mon parcours pour l’obtention du permis de stationnement je dus porter des pantalons longs pour entrer dans les bâtiments officiels comme au Guyana par 34°C ! Je me reposai dans le splendide Palmentuin avant de faire mon shopping et de rentrer au camion vers 16h00 en faisant de multiples arrêts à l’ombre.
Le samedi matin je poursuivis ma visite de la vieille ville au train de sénateurs. Je ne découvris rien d’exceptionnel. Je tentais le bivouac sur le parking du Fort Zeelandia sans autorisation !.