Iran, des  origines à l'Islam

Le voyage en Iran fut un voyage organisé par une agence Française. Il s'inscrivit dans le programme de visite des pays du Proche-Orient à la découverte des racines Indo-européennes et du monde Musulman. J'ai emprunté le titre de ce voyage à l'ouvrage de référence de Roman Ghirshman.

Le groupe était composé de 18 personnes. Une conférencière française, spécialiste de la Perse, nous accompagna.

Le circuit fut réalisé en 1993, du 07 mai au 21 mai. Après un vol Iran Air, l'arrivée à Téhéran fut à l'heure prévue.

Le récit est en huit tableaux. Les commentaires généraux sont donnés par la présentation de l' Iran.

Téhéran

Elbourz

Demavend

Mosquée de l'Imam

Scène de rue

L'approche: Le vol Iran Air mit 5 heures de Paris à Téhéran. Il décolla à 15 heures 30 de Paris pour arriver 20 heures 30 (heure de Paris) à l'aéroport international de Mehrabad de Téhéran. La ville de Téhéran peut paraître décevante, son ancienneté n'est que de deux siècles bien que le site fut occupé dès le néolithique et fut constamment un centre commercial actif. Elle fut souvent reconstruite après divers saccages des conquérants successifs. Les seules attractions de la capitale de l'Iran sont les exceptionnels musées, les hôtels internationaux et les restaurants. La ville est située au pied de l'Elbourz et le Demavend la domine majestueusement de ses 5.671 m d'altitude de neiges éternelles.

Le Musée national d'Iran: Le musée archéologique expose des collections en tout point remarquables par la valeur intrinsèque des objets et par leur mise en situation. Conçu par André Godard, il est agencé chronologiquement. Un livre d'art présente les principales pièces.

Le Musée du Verre et de la Céramique: Il est l'un des plus beaux d'Iran. Dans un bâtiment d'époque Qadjar, les muséologues italiens ont réalisé une présentation résolument moderne des objets d'une qualité exceptionnelle.

Le musée du Tapis: C'est celui que j'ai préféré par la présentation didactique des objets, tapis et kilims. Les collections sont en petit nombre, mais d'excellent qualité.

La mosquée de l'Imam: La mosquée dédiée à l'Imam Khomeiny est l'ancienne mosquée du Shah! Elle date du 19e siècle. C'est l'un des bâtiments les plus anciens de Téhéran. Elle fut construite selon le plan type de l'art persan, vaste cour rectangulaire entourée de bâtiments s'ouvrant sur chaque face par un iwan couvert de mosaïques d'arabesques.

Mausolée: Il s'agit de celui de l'Imam Khomeiny qui se trouve sur la route principale à la sortie de la capitale. Il n'était pas achevé lors de ma visite des abords puisque l'entrée de la salle de prière est interdite aux non musulmans.

Le Bazar: Il est, je le répète comme dans toute ville orientale, la visite incontournable. Les échoppes sont groupées par métiers. J'ai pu constater que les boutiques pour sous-vêtements féminins étaient en grand nombre et que les articles vendus laissaient supposer que les femmes portaient des dessous similaires aux femmes occidentales.
D'ailleurs, il ne fut pas rare d'entrevoir sous les manteaux noirs, hedjâb, des tailleurs que les françaises ne renieraient pas, et sous le voile islamique, châdor, des bijoux somptueux.


Téhéran a bien d'autres musées, mais la ville est sans charme et polluée. D'autres activités sont possibles dues à la proximité des montagnes. Il est possible de voir les remonte-pentes pour le ski équipant les pentes neigeuses de la montagne. Téhéran est aussi la base de départ pour la randonnée et l'escalade.

Hamadhan

L'approche:  La première étape du circuit fut Hamadhan, ex Ecbatane, première capitale des Mèdes au 9e siècle BC. La route fut longue, mais coupée de deux visites à Qazvin et à Soltanieh. Tout le circuit fut en bus privé climatisé.

Qazvin: Le site au carrefour de routes qui menaient autrefois vers la Turquie et Bagdad, est à 125 Km de Téhéran. Elle fut fondée par Shapur 1er au 3e siècle AD. De l'époque Safavide subsiste un Palais, Chehel Sotun. Ce bâtiment à deux étages a l'architecture des Pavillons d'Ispahan. Le premier étage présente des plafonds en staff avec des peintures encore visibles. Le deuxième étage est occupé par un petit musée qui expose des objets de différentes époques trouvés dans la région.

Soltanieh: Sur la route menant à Tabriz, un peu avant Zanjan, une coupole bleue resplendit dans la lumière de l'après-midi, c'est Soltânieh. Elle fut la capitale des Mongols Ilkhân. La coupole appartient au mausolée du Sultan Uldjaitu Khodâbendeh, 1307, seule vestige indemne après le passage des armées de Tamerlan. Des échafaudages, anciens, laissent à penser que des restaurations furent envisagées. Il est en fort mauvais état dû à son âge et au matériau, la brique.
De plan octogonal, il est surmonté d'une élégante coupole haute de 52 m et recouverte de briques émaillées turquoises. Quatre faces sont ornées de portes monumentales dont certaines parties sont encore décorées de mosaïques d'arabesques. Le plan servit de modèle à nombre de bâtiments d'Asie Centrale

Hamadhan: La ville fut atteinte après quatre heures trente de route dans un morne paysage plat et aride. A l'approche d'Hamadhan, les piémonts du Zagros étaient encore couverts de plaques de neige éparses. La route s'éleva pour passer un col à 2.240 mètres d'altitude. La ville, 1.700 m d'altitude, est populeuse et très étendue. Sur la route de pénétration du Zagros elle subit les outrages des envahisseurs venus de l'ouest et de l'est. Il reste peu de vestiges de son passé glorieux.
Mausolée Ibn Sina, philosophe, médecin, scientifique connu sous le nom d'Avicenne est né à Boukhara vers 980. Il traduit en Arabe l'oeuvre d'Aristote dont il tenta d'introduire le rationalisme dans la pensée musulmane. Il fut vivement critiqué par les orthodoxes de la pensée islamique. Le bâtiment date de 1952.
Mausolée Gonbad-e-Alaviân. Situé dans l'enceinte d'une école de filles tout de noir vêtues, ce tombeau Seljukide du 12e siècle est de forme rectangulaire épaulée de quatre tours octogonales dont la coupole fut remplacée par une toiture moderne.
Mausolée d'Esther et Mardochée est peut-être le bâtiment le plus ancien. Il daterait soit de l'époque Achéménide soit Sassanide. Il est dédié à l'une des épouses juives de Xerxès qui aurait obtenu la protection de sa communauté organisée par son oncle. Le site fut un important lieu de pèlerinage. La crypte possède de vieux fragments de la Tora.
Sang-e-Shir, Ce vestige préislamique daterait de l'époque Parthes. Ce gros rocher amorphe représenterait un lion usé par les intempéries et le toucher des femmes pour l'accomplissement de leurs voeux.

Chehel Sotun

Soltânieh

 

 

Mausolée Ibn Sina

Mausolée d'Esther & Mardochée


Hamadhan fut une étape de la route de la soie, une plaque tournante du commerce. Puis elle devint la capitale des Grands Rois Achéménides au climat plus hospitalier que Suse.

Bakhtaran

Kengavar

Bisotum

Tâq-e-Bostan

L'approche: L'étape suivante nous mena à l'ancienne Kermânchâh dans les piémonts occidentaux du Zagros.

Kengavar: Les fouilles ont mis à jour les vestiges d'un temple Séleucide dédié à la déesse Anâhita. Sur la plateforme du temple, quelques colonnes doriques et un escalier de blocs de pierre élégamment appareillées subsistent dans un décor de désolation.

Bisotum: Le site comporte plusieurs bas-reliefs dont les plus récents datent de l'époque Parthe. Le plus prestigieux fut sculpté à flanc de colline sur l'ordre du roi Darius Ier en 520 BC. Il commémore sa victoire contre le mage Gaumata.  On voit Darius le pied posé sur le corps de l'usurpateur du trône de Cambyse II. Une inscription en trois langues (vieux Perse, Akkadien, Elamite) conte le récit de la victoire du "Grand Roi, Roi des Rois". Rawlinson étudia les textes et par recoupement déchiffra l'écriture Babylonienne en 1838.

Tâq-e-Bostân: Le site est au bord d'un grand plan d'eau et à flanc de colline où sont sculptés les bas-reliefs et les grottes, en réalité de vastes auvents.
Le premier bas-relief est l'investiture d'Ardachir II (379-383) entouré des dieux Mazdéens.
La première grotte est consacrée à l'investiture du successeur Châpur III (383-388) avec son grand-père Châpur II, héro légendaire.
La deuxième grotte, plus importante, daterait soit de Peroz (457-484) soit de Khostan II (590-628). Un panneau montre le roi à la chasse au sanglier. Elle aurait dû constituer l'iwan central d'un ensemble de trois, mais l'iwan de gauche ne fut jamais réalisé.

Bakhtaran: Ancienne Kermânchâh, la ville n'a aucun monument ancien ou moderne. C'est une ville-étape. Le bazar a montré l'activité des nomades Kurdes très présents dans cette région la plus méridionale de leur territoire de pâturage des montagnes de l'Azerbaïdjan aux montagnes du Zagros.


Les Grands Rois, Roi des Rois selon la titulature Achéménide, avaient inventé les panneaux publicitaires le long des voies de communication. L'usage était politique, scènes d'investiture légitimant le pouvoir, exploits des princes montrant leurs bravoures.
Le média employé fut le bas-relief sculpté de préférence à flanc de falaise pour être visible par les caravaniers et rédigé en trois langues pour être compréhensible par les voyageurs transitant par la région, Elamite, Akkadien, Vieux Perse.

Ahvaz

L'approche: Longue journée de route, 10 heures de bus hors les visites de sites. Route pittoresque conduisant à la plaine Mésopotamienne, l'un des enjeux de la guerre Iran-Iraq. Elle longe la rivière et la ligne de chemin de fer transiranien dans un paysage de montagnes sortant de l'hiver enneigé.

Pol-e-Dokhtar: Nom d'un pont construit à l'époque de Chapur I et partiellement détruit, il enjambe la rivière que nous longeons.

Suse: La plaine de la Susiane dans le piémont occidental du Zagros appartient au monde du plateau iranien et au monde de la plaine Mésopotamienne,  cette ambivalence l'a fait basculer soit du coté de la Perse soit du coté de Sumer. La protohistoire connut cette région par l'empire pré-Elamite au 4e et 3e millénaire et l'histoire par l'empire Elamite de 2000 à 500BC.
Il faut beaucoup d'imagination devant le Tell, amas de terre constitué par l'arasement des bâtiments de briques crues ou cuites.
Le bâtiment le mieux conservé est le château construit par la mission archéologique française au 19e siècle. Sa fonction était de protéger les explorateurs des brigands, il faut une bonne justification pour expliquer l'arrogance, sinon le coût de l'édifice!
Le reste du site est affaire de spécialistes, il y a peu d'objets à voir, les plus intéressants sont dans les musées, Le Louvre ou Téhéran. Le sol est jonché de débris éparses de colonnes, de sculptures, de chapiteaux.

Tchoga-Zambil: Site Elamite connu sous le nom Dur-Untash qui fut une ville sainte fondée en 1250 BC dans un site admirable dominant la riche plaine. La Ziggurat est la plus grande de celles découvertes en Asie. Elle fut construite en briques crues recouvertes d'un parement en briques cuites. Les études archéologiques ont  comparé les édifices Mésopotamiens et Elamites pour en dégager les ressemblances et les différences.
L'édifice actuel a été restauré dans les parties inférieures.

Ahvaz: La ville fut une étape. Nous arrivâmes vers 21 heures.

Suse

Suse, Le château

 

 

Tchoqa-Zambil


Le Khuzestan est la province iranienne comprise entre le Shatt-El-Arab et le piémont occidental du Zagros. Cette région est historiquement l'Elam et fut charnière entre la Mésopotamie et la Perse. Elle fut l'enjeu de la guerre Iran-Iraq. L'intérêt stratégique et économique fut grand pour l'Iraq: obtenir un débouché sur la mer plus grand que Al-Faw et accroître la richesse pétrolière. Les villes d'Ahvâz, d'Abadan et le port de Khoram Shahr furent le théâtre de violents combats pendant la guerre.

Chiraz

Bichâpur

 

 

 

 

 

Persépolis

Persépolis

Naq-e-Rostem

Masdjed-e-Atiq


L'approche : La durée du trajet pour Shiraz fut la plus longue du voyage.

Bichâpur: Le site fut atteint vers 19 heures et la visite dura une heure. L'arrivée tardive fut liée à des problèmes d'approvisionnement en gasoil, ... dans une contrée pétrolifère!
La visite du site fut faite à la nuit tombante. Il est surtout connu pour ses bas-reliefs de l'époque Sassanide. Shâhpuhr Ier fit construire un palais. Les six bas-reliefs sont sculptés dans la falaise de la rivière Shâhpuhr.  Ils  sont à la gloire de Shâhpuhr Ier vainqueur des Romains.
Au sommet d'une colline, les ruines de l'ancienne ville royale ont été fouillées par Roman Ghirsman.

 

 

 

Chiraz: Nous arrivâmes vers 23 heures à l'hôtel.

Persépolis: Le site est grandiose. La construction commença sous Darius en 518 BC et fut poursuivie pas ses successeurs. Le dernier édifice fut commencé sous Artaxerxés III et jamais achevé. En effet le site fut détruit et incendié par Alexandre le Grand en 330 BC.
La restauration fut entreprise dès 1887. Le site est actuellement entièrement dégagé, les colonnes et les encadrements des portes et fenêtres redressés. Toutes les pierres ont été inventoriées, identifiées et réajustées pour donner vie au site. Seuls les murs de briques crues ou cuites entre les parements de pierre ne furent pas reconstruits.
Le site se révèle en accédant à la terrasse par l'escalier monumental. Il apparaît tel un squelette sans chair.

Naqch-e-Rostem: Le site se compose de trois tombeaux de rois Achéménides creusés dans la falaise: Darius II, Darius I et Artaxerxés I et  en dessous de huit bas-reliefs d'époque Sassanide. Les trois tombeaux ont la même structure. En face sur l'esplanade une tour carrée serait un sanctuaire Mazdéen du feu sacré.

Naqch-e-Radjab: Trois bas-reliefs de l'époque Sassanide, deux sont les scènes d'investiture de Ardéshir Ier (224-241) et Shâhpuhr Ier (241-272) en présence du dieu Ahura-Mazda et le troisième est une scène équestre.

Bazar de Shiraz: Cette visite incontournable dans le vieux quartier permit de voir les édifices suivants:

Mosquée du Régent: Elle fut construite selon le plan traditionnel en Iran. Elle est intéressante surtout pour sa décoration de faïences avec les couleurs rose et vert de l'école de Shiraz. La salle de prière est soutenue par 48 piliers torsadés.
Masdjed-e-Atiq: La mosquée actuelle s'élève sur l'emplacement d'une mosquée du 9e siècle dont il reste peu de choses.

Mausolée de Saadi: Le monument date de 1952. Musleh od-Din Saadi est né à Shiraz en 1189. Il fut un poète et un prosateur reconnu.
Mausolée de Hâfez: Le monument date de 1935. Shams od-Din Muhammad dit Hâfez est né à Shiraz vers 1320. Son oeuvre est un recueil de poèmes de 500 ghazal, lecélèbre Divân.

Qal'a-yé Dokhtar: Sur la route de Firozâbâd, un château Sassanide dresse ses massives structures sur un éperon rocheux. Il aurait été construit par Ardashir Ier.

Firozâbâd: L'ancienne ville Sassanide, Gur, fut construite sur un plan circulaire avec en son centre un bâtiment, Menar, dédié probablement au culte du feu Mazdéen.
Le palais Sassanide: Edifié sous le règne d'Ardashir Ier, il ne reste que peu de choses, un grand iwan et des arcatures aveugles. Pont, deux bas-reliefs: Près des vestiges d'un pont Sassanide deux bas-reliefs à la gloire de l'investiture d'Ardashir Ier et de la victoire du même sur le Parthe Artaban V.


Pour contrôler l'empire, Darius Ier créa non seulement les satrapies, mais aussi des voies de communication pour relier les différentes capitales et permettre l'intervention des armées. La route royale de Sardes à Ecbatane, à usage commercial et stratégique, était parcourue en 90 jours, les courriers royaux la parcouraient en une semaine. Le Zagros était franchi par des "Portes" gorges resserrées tenues par des garnissons. La route de Suse à Persépolis passait par les "Portes Persiques" et débouchait sur le plateau iranien. Alexandre les attaqua avec des troupes légères qui emportèrent les hauteurs non gardées.

Yazd

L'approche: Il fallut trois heures de route pour atteindre Pasargades située à 150 Km de Shiraz et 1.740 m d'altitude. Le paysage traversé fut très varié, des dépressions encadrées de montagnes et des défilés sauvages. Des tentes de nomades offrirent des arrêts pittoresques dans ces étendues steppiques. Les femmes sont vêtues de robes bariolées.

Pasargades: Le site est l'oeuvre de Cyrus le Grand. La résidence royale fut construite, selon la tradition, à l'emplacement d'une victoire, celle sur Astyage le Mède en 550 BC. Le nom de la ville serait la corruption de Parsagad, camp des Perses. Le site entouré de murailles devait comporter aussi bien des tentes que des bâtiments d'apparat. Moins majestueux que Persépolis, le site n'en est pas moins splendide dû à la connotation donnée par la présence du mausolée de Cyrus, visité par Alexandre le Grand. La salle d'audience est précédée par des orthostates de taureaux ailés et une inscription trilingue:
"Je suis Cyrus, roi, l'Achéménide." traduite aussi par "Moi, Cyrus, Roi des Achéménides"! Devant la salle d'audience, des jardins furent agencés irrigués par des canaux.

Abarkuh: La route transversale vers Yazd est encaissée dans un paysage de montagnes aux sommets encore enneigés. La ville oasis est située dans une dépression désertique. Autrefois centre prospère sur les chemins caravaniers, elle est aujourd'hui endormie autour de la mosquée du vendredi. Masdjed-é-Djomeh date du 13e siècle dans un état de ruine dont il reste un beau mihrab.

Yazd: Le gîte fut atteint vers 19 heures après avoir franchi un col à 2.520m d'altitude. Ville de pisé et de briques, couleur de terre, est située dans un paysage lunaire entre deux déserts. Autrefois prospère sur la route qui mène à l'Afghanistan et au Pakistan, elle fut épargnée par les Mongols au 12e siècle et Tamerlan au 14e siècle. Elle est le chef lieu de la région avec une université. L'urbanisme de la ville présente des constructions particulières, les tours du vent. C'est une construction ingénieuse pour ventiler les bâtiments et souvent construite avec un bassin d'eau assurant une température agréable.
Masdjed-é-Dojomeh: Construite au 14e siècle, l'accès de la mosquée est fait par un portail surmonté de deux minarets. L'iwan, très haut est recouvert de stalactites décorés de faïences. La coupole et le mihrab sont aussi décorés de stalactites en faïence.
Mausolée Davâzde: Le mausolée des douze Imam est un bâtiment Seldjoukide du 11e siècle avec un très beau mihrab de stuc.
Bazar: Le détour par le bazar permit d'admirer son portail.

Les Zoroastriens furent reconnus comme Al-dhimma, gens du livre. Ils purent pratiquer leur culte tout en subissant des vexations. Ils entretiennent des relations avec leurs coreligionnaires d'Inde, les Parsis de Bombay. Deux types de bâtiments furent visités.
Tour du silence: Dans le désert des tours recevaient le corps du défunt exposé au sommet pour être dévoré par les vautours. Les os étaient ensuite présentés à la famille puis jetés dans un trou au centre de la tour. Pour les anciens Indo-européens, le cadavre ne devait pas souiller la terre. La religion Hindou a la même approche avec l'incinération.
Temple du feu: Le temple Zoroastrien est le lieu où le feu sacré brûle en permanence. Le principe d'adoration du feu proscrit la crémation.

Tombeau de Cyrus

L'Inscription

Abarkuh

Davâzde

Le "Feu Sacré"


L'Iran est une terre de contrastes où se côtoient des civilisations ancestrales et un rigorisme religieux étouffant toutes velléités d'émancipation. L'Islam est la soumission à Dieu. En réalité, les Musulmans sont soumis aux Imam, Ayatollah.

Ispahan

Minbar

Masdjed-é-Djomeh

Ali-Kapou

Masdjed-é-Shah

Cathédrale Arménienne

L'approche : Une journée de trajet pour atteindre Ispahan avec la visite de deux villes en cours de route. La traversée du désert salé de Dasht-é-Lut permit de voir des puits d'accès pour l'entretien des qanâts et une usine en construction.

Now Gonbad: Un ensemble de caravansérail particulièrement bien conservé.

Nain: La ville en plein désert fut atteinte après trois heures de route.
Masdjed-é-Djomeh: La mosquée du vendredi construite au 10e siècle est du type Abbasside, grande cour sans iwan. Le mihrab et surtout le minbar en bois sculpté sont remarquables, aucune décoration en mosaïque. Un tunnel étroit relie la mosquée avec un ancien temple du feu!

Ardestân: La ville semble une ruine en plein désert et pourtant sa mosquée est digne d'intérêt par l'évolution architectural du style.
Masdjed-é-Djomeh: Construite sur l'emplacement d'une ancienne mosquée, elle adopte le plan à quatre iwans. Elle fut la deuxième à adopter ce plan type en Iran.

Ispahan: La ville est d'abord une oasis au pied du Zagros, elle reçoit 166 mm d'eau par an. Un système très complexe d'adduction d'eau fut aménagé par les Safavides qui en firent leur capitale. Pour comprendre la ville royale il faut, comme pour Versailles, s'imaginer les moeurs de la cour de Shah Abbas, les courtisans caracolant ou jouant au polo sous le regard du Shah en son palais entouré de pages et de femmes.
Tout dans l'art décoratif des palais et des jardins est fait pour le plaisir.

Masdjed-é-Djomeh: Une première mosquée aurait été fondée vers 771 puis reconstruite en 846. Des remaniements furent faits aux 11e et 12e siècles puis plus tard par les Timurides et les Sedjukides. Elle n'a ni grand minaret ni coupole resplendissante de faïences. Sa dépouillement lui confère une grande noblesse rehaussée par ses décorations.
Mausolée Darb-é-Imâm: Sanctuaire de deux Imams, il présente deux coupoles ainsi qu'un iwan aux faïences émaillées remarquables. "C'est un pur joyau" (A. Godard)
Palais Ali Kapou: Le pavillon donne sur la place royale, il était du temps de Shah Abbas la porte d'entrée du palais et le bâtiment de réception des dignitaires étrangers. De la terrasse le Shah aimait regarder les jeux de polo sur la grande place. La distribution des pièces intérieures est aléatoire au détour d'escaliers en colimaçon. Leurs décorations suggèrent encore tout l'apparat de cet pavillon exquis.
Masdjed-é-Shah: Synthèse de l'art Safavide, elle fut construite sur l'ordre de Shah Abbas à partir de 1611. A sa mort en 1628,  elle n'était pas achevée. La décoration du portail d'entrée est le plus beau de tout l'Iran. La plus belle vue est celle depuis Ali Qâpou.
Masdjed-é-Cheikh Lotfollâh: Construite par Shah Abbas, elle fut dédiée à un théologien réputé. La couleur de la coupole varie du crème au rose selon l'éclairage de la journée.
Le Bazar: Au nord de la place royale, son portail d'entrée richement décoré de mosaïques de faïence s'ouvre sur un dédale de ruelles s'enfonçant dans la vieille ville.
Cathédrale Arménienne: Le quartier de Djofâ fut établi en 1603 par la déportation d'Arméniens d'Azerbaïdjan par Shah Abbas pour développer le commerce! La cathédrale dont l'extérieur est décoré de faïence contraste par son obscurité intérieure.
Sur la colline Ateshâh: Un Temple du feu fut édifié à l'époque Safavide. Plus loin, les fameux minarets branlants: Menâr-é-Djonbân.
Les trois Ponts: Si-oSeh-pol: le pont aux trente trois arches fut construit sous Shah Abbas. Le pol-e-Khâdju: Le pont barrage de 24 arches régule l'approvisionnement en eau de la ville. Le pol-e-Shahrestân: Il fut construit à l'époque Sedjukide au 12e siècle, il a dix arches.
Palais Chehel Sotun: Dit palais des 40 colonnes,  il s'ouvre sur un portique, Talâr, soutenu par de hauts piliers de bois finement sculptés se reflétant dans l'eau du bassin.
Palais Hasht Behesht: Dit palais des huit paradis, le bâtiment octogonal  fut construit en 1699 par Shah Suleiman puis remanié en 1880 par le Qâdjâr Fath Ali Shah.


Ispahan est une véritable ville musée limitée à la place royale, meidan-e Shâh, un condensé d'art Safavide. Le centre de la place était réservé soit au tournoi de polo soit aux festivités de la cour de Shah Abbas. Elle est entourée sur les quatre cotés de longs murs à doubles arcades occupées par des boutiques pour touristes. Les édifices principaux, Ali Qâpu, mosquée du Shâh, mosquée Lotfollâh et entrée du bazar viennent rompre la monotonie des arcades.
La partie centrale de la place est maintenant occupée par un plan d'eau arboré très prisé des habitants d'Ispahan les soirs d'été.

Qom

L'approche: Le trajet d'Ispahan à Téhéran, 450 Km, dura 14 heures. Certes Il y eut des arrêts pour visiter des villages et surtout la ville de Qom. La route longe le désert du Lut et du grand Kavir dont la monotonie fut rompue par les bouches d'aération des qanâts.

Tchopoch: Ce fut un arrêt photos pour un village de terre typique de cette zone désertique.

Tarq: Le village est dominé par une citadelle en ruine.

Natanz: La ville est située dans un écrin de verdure. Elle est réputée pour la Masdjed-é-Djomeh, dont la partie la plus ancienne, mosquée kiosk, date de l'époque Sedjukide. Le tombeau de Sheikh Abu Sa'id, soufi mort en 1049, est surmonté d'un toit pyramidal à huit pans décoré de céramique bleue dont l'intérieur est une superbe voûte à muqarna.

Kachan: La ville fut embellie d'un jardin par Shah Abbas qui fit édifier son tombeau, loin d'être somptueux, une pierre tombale noire dans la crypte de l'Imâmzâdeh Habid ibn Musâ. Nous rencontrâmes des étudiantes en visite, tout de noir vêtues.

Tepe Sialk: C'est la plus ancienne installation de l'homme, dès le 5 millénaire BC. Le site archéologique a été fouillé et les objets se trouvent à Téhéran et au Louvre. Actuellement, il se réduit à un amas de terre en plein désert.

Qom: La ville sainte, où Fâtima soeur de l'imam Rézâ est enterrée, est l'objet d'un important pèlerinage Chi'ite. Le mausolée est au centre de la ville surmonté d'un dôme doré. L'accès est interdit aux non musulmans. La photographie est prohibée et l'appareil peut être confisqué. J'ai fait une photo à partir de l'entrée du mausolée. Nous fûmes l'objet de la vindicte populaire et de policiers voulant voir nos passeports. Le bus tournant autour du bâtiment pour attendre arriva à point nommé, nous nous y engouffrâmes pour fuir.

Téhéran: L'arrivée à l'hôtel fut vers 21 heures.

Tochopoch

Kachan

Tepe Sialk

Mausolée de Fatima


Le voyage en Iran fut une découverte de ce pays carrefour entre l'Asie Centrale des Turcs et le Proche Orient du croissent fertile. Peuplé d'Indo-européens venus du nord, il fut conquis par les Arabes qui laissèrent une empreinte religieuse parmi les plus intransigeantes et les plus discriminatoires. Les impacts sociologiques et économiques sont perceptibles, certes au travers du "prisme occidental". L'observateur, quel qu'il soit, est impliqué dans ses jugements. Factuellement, l'Histoire de l'Humanité montre qu'il n'y a pas de dictature durable, qu'il n'y a pas d'empire millénaire. C'est une question de patience.
Le Bouddhisme enseigne l'impermanence de l'illusoire. Les dirigeants de certaines nations devraient le méditer.


Le retour en France a été effectué, en vol Iran Air, avec un départ en matinée et une arrivée à Paris en début d'après-midi.

Neuilly, le 2003/12/07