Oman, l'Arabie authentique

Le voyage en Oman fut un voyage organisé par une agence Française. Il s'inscrivit dans le programme de visite des pays du Proche-Orient à la découverte du monde Musulman et fut la suite du voyage au Yémen.

Le groupe était composé de 9 personnes. La conférencière française du voyage au Yémen en 1993 accompagna ce périple dans la corne sud-est de la péninsule arabique.

Le circuit fut réalisé en 1995, du 19 février au 28 février. Après un vol Gulf Air, l'arrivée à Muscat via Abu-Dhabi fut à l'heure.

Le récit est en trois tableaux. Les commentaires généraux sont donnés par la présentation du Oman.

Muscat, Sur

Abu-Dhabi airport
Wadi al-Shaab

Qalhat

Sur

L'approche: Le vol Gulf Air mit près de 8 heures de Paris à Muscat après une escale de 30 minutes à Abu Dhabi. Il décolla à 14 heures de Paris pour arriver 21 heures 45 (heure de Paris) à l'aéroport international de Muscat.

Muscat: La capitale d'Oman est une ville portuaire entre mer et montagnes ocre de l'arrière pays. Le port est gardé par les forts de Mirani et de Jelali, témoins d'un vaste empire maritime et sortis d'un conte des "Milles et une nuits".
Une promenade à pieds dans la ville permit d'en apprécier toute la beauté.
Le musée d'Oman: Il fait la synthèse de l'histoire du Sultanat depuis la préhistoire à partir de cartes, de maquettes et d'objets archéologiques.
Le musée français: Il montre les relations d'amitiés qui lient Oman à la France depuis plusieurs siècles.

Au départ de Muscat ou Mascate, selon l'orthographe, la route prit la direction de Quriyat dans un paysage très varié, parfois lunaire, parfois aux montagnes déchiquetés et entrecoupées de ruisseaux aux eaux turquoises entourées d'oasis.

Wadi al-Shaab: Le déjeuner eut lieu dans un paysage de rêve. Une promenade me fit découvrir la végétation luxuriante le long du wadi au pied des falaises roses.

Qalhat: Le site fut aux 14e et 15e siècles la capitale des souverains d'Ormuz dont l'empire maritime s'étendait de l'Inde à l'Afrique. Les restes du site sont tragiquement squelettiques après le passage iconoclaste des Portugais.
La ville fut le port d'attache du fictif "Sinbad le marin".
Le fort Sohar est un vaste rectangle avec en son centre une tour, dramatique vestige d'un passé prestigieux. Elle est la ruine d'une mosquée de l'époque Seldjoukide.

Sur: La ville de Sur est le dernier port abrité de la côte du golfe d'Oman, connu depuis l'antiquité. Près de la côte dans une anse abritée, le chantier naval de construction de boutres perpétue les ancestrales techniques du travail du bois, de l'étoupe et du cloutage de la coque.


Ce voyage sous l'autorité de la forte personnalité et de la compétence de la conférencière fut organisé en convoi de trois puissant 4x4 japonais climatisés. Bien sûr les arrêts étaient assortis de conférences émérites.
Nous découvrîmes qu'une reporter photographe s'était insérée dans ce groupe pour prendre des photos de personnes. Son culot et son sans-gêne éveillèrent notre attention.

Nizwa

L'approche: La route contourne le puissant massif oriental de l'Hajjar impénétrable et suit le Wadi Bani Khalid à la limite des dunes du désert des Wahibas.

Al-Kamil: La ville est située dans un monde minéral coloré et aride, parfois ponctué de quelques campements de Bédouins semi-sédentarisés.

Wadi Bani Khalid: Par une piste de sable et de cailloux, nous atteignîmes au pieds d'un escarpement du massif de l'Hajjar le site de Dawah, lieu de notre halte déjeuner.

Ibra: Les villages de al-Kamil et Ibra marquent la transition avec la plaine de la Sharqiya, noyés dans une végétation verdoyante, véritable miracle d'un système d'irrigation vieux de 2500 ans, "Le Falaj". Leur architecture de terre, caractéristique des villes anciennes, est encore bien conservée.

Nizwa: La ville est l'ancienne capitale des Imams, symbole de l'Oman traditionnel et centre historique du sultanat. Elle révéla encore de belles maisons anciennes entourées de jardins-vergers. Son fort, avec son immense rotonde, domine la ville depuis le 17e siècle.

Birkat al-Mawz, Tanouf: Ces lieux se sont vidés de leurs habitants, la tribu des Bani Riyas, après la révolte de l'Imam contre le sultan en 1950.

Bahla: C'est l'ancienne capitale dynastique du 12e au 17e siècle. Les vestiges de son immense muraille continuent d'entourer la ville.

Jabrine: Le fort construit après l'expulsion des Portugais est un des joyaux de l'architecture omanaise. Récemment rénové, sa visite permit d'apprécier le raffinement qui imprégnait la vie des chefs de tribu.

Al-Hamra, Misfah: Ces deux villages sont sans doute les plus beaux du Djebel Akhdar par l'homogénéité de leurs constructions: des tours et de hautes maisons de pierres sèches surplombant la palmeraie.

Baat: Avant de pénétrer dans le wadi Sahtan, nous traversâmes les villages de al-Silaif et de Ibri. Les fouilles du site archéologique de Baat ont révélé une très intéressante nécropole du 3e millénaire.

Oasis d'al-Hazm: Sur notre trajet nous observâmes d'énigmatiques gravures rupestres. Al-Hazm est marquée par l'un des plus beaux forts du pays: l'austérité de son architecture extérieure est équilibrée par une extraordinaire décoration intérieure.

Rustaq: La ville est l'ancienne capitale de la dynastie des Yaruba. Le fort fut la résidence des Imams aux 17e et 18e siècles. Le souk fut particulièrement animé lors de notre visite.

Nakhl: La ville faisait partie du domaine de la dynastie Yaruba. Le fort a été bien restauré.

Sur le trajet vers Muscat, nous visitâmes une mosquée des temps modernes dont la splendeur est digne des moquées de l'ère Omeyyade.

Wadi-Bani Khalid
Paysage
Art rupestre
Jabrine

Nakhl

Mosquée


Cette première partie du voyage fut caractérisée par la quiétude de l'Oman profond, par la volonté du gouvernement de restaurer tous les édifices témoins du passé du Sultanat, le plus ancien de la région.
La visite des souks montra le spectacle, Oh combien étrange, de femmes portant des masques de tissu pour cacher leur visage. Mais, quel est ce dieu de contrainte et d'exclusion! Il est la création d'un homme issu d'une tribu du désert.

Salalah

Arbre à encens

Élevage de chameaux

Convoitise

L'approche: La deuxième partie du voyage fut consacrée à la découverte du Dhofar. Le transfert de Muscat à Salalah fut par un vol Oman Air. Il dura 1heure15.

La partie méridionale d'Oman est soumise à l'influence de la mousson lui conférant un caractère verdoyant. C'est l'une des régions au monde, avec le Yémen et la Somalie, où poussent les arbres à encens. L'encens et la myrrhe furent très prisés en Grèce, Rome, l'Egypte et même la Chine.

Ubar: A la limite du désert al-Rub' al-Khagali, la ville est le témoignage de ces villes-étapes le long de la longue route de l'encens qui servaient d'entrepôts, tant aux aromates qu'aux épices en provenance d'Asie. Des fouilles récentes attestèrent de son activité dès le 3e millénaire BC.

Al-Baleed: Le ville fut connue du 10e au 15e siècle sous le nom de Zufar.

Kor-Ruri, Sumharam: La forteresse en ruine est le témoignage d'une colonie venant de Shabwa dans l'Hadramaout, plaque tournante du commerce de l'encens. Ce fut vraisemblablement le principale port d'expédition de l'encens vers Mukala.

Mirbat: Au piémont de la montagne Qara, la ville fut une place commerciale très active au 9e siècle. Quelques belles maisons de négociants ont encore des portes d'entrée très ouvragées.  La mosquée Nabi Ayuob est un lieu important de pèlerinage, elle abriterait le tombeau du prophète Job.


Les paysages du Dhofar ne sont pas sans rappeler les paysages de l'Hadramaout oriental, ils sont en continuité. Tout au plus la mousson étant plus intense, la végétation est plus luxuriante.
Par contre, la qualité environnemental est très différente, le contraste est saisissant entre la saleté de certaines villes de l'Hadramaout et la propreté méticuleuse du Dhofar.


La continuité dynastique depuis le 17e siècle n'est pas sans expliquer le système de valeurs et le niveau de développement d'Oman. La politique de protection de l'environnement prouve toute son efficacité. Les ressources financières apportées par l'industrie pétrolière n'y sont pas étrangères.
Certes, l'octroi parcimonieux des visas d'entrée exclut les individus indésirables, pollueurs par définition. Les plages somptueuses ne sont pas défigurées comme celles de Goa et d'ailleurs.


Le retour en France a été effectué avec Gulf Air en vol de nuit.

Neuilly, le 2003/12/14