L'approche: Le vol Air France mit près de 3 heures de Paris à Istanbul. Il décolla à 11 heures 30 de Paris pour arriver 14 heures 30 (heure de Paris) à l'aéroport international d'Istanbul.

Il est utopique de résumer un voyage en Turquie tant de monuments sont à voir et à revoir. A titre informatif, le "Guide Bleu" de la Turquie consacre plus de cent pages à Istanbul!

Istanbul, signifie La ville en Arabe, est un trait d'union unique entre l'Occident et l'Orient. Tour à tour, Byzance, Constantinople, Stamboul, Istanbul, elle se couvrit de merveilles architecturales témoins de son passé prestigieux. La litanie des monuments visités est longue, seuls les plus fascinants sont mentionnés.

L'hippodrome, ou se qu'il en reste, fut le haut lieu des fêtes populaires et des réunions politiques de l'ancienne Constantinople. Son emplacement, 400m de long sur 150m de large,  est occupé par des monuments de l'époque Ottomane:
Le musée des arts occupe l'ancien palais d'Ibrahim Pasa. Les collections sont ethnographiques et couvrent la période Seldjoukides.
La Fontaine de Guillaume II, la colonne de Constantin, la colonne de Théodose, la colonne serpentine sont situées sur ce qui fut la partie centrale de l'Hippodrome.
La mosquée Bleue, Sultan Ahmet Camii, doit son nom à la couleur de ses faïences. Construite de 1609-1616, elle fut l'oeuvre de l'architecte Mehmet Aga.
Sainte Sophie est l'ancienne basilique de Constantinople reconvertie à l'Islam. Certaines mosaïques et peintures intérieures furent saccagées. Plusieurs fois incendiée, puis la coupole détruite par un séisme, l'édifice actuel date de Justinien, 532.
La citerne-basilique, Yerabatan-Sarayi, est une ancienne citerne Byzantine comportant 336 colonnes composées de fûts de remploi de monuments antiques, de têtes en bas, de coté, à l'envers, un spectacle hallucinant accompagné d'un son et lumière.
Le palais de Topkapi est assurément le joyau d'Istanbul. Le mobilier, les faïences furent un ravissement pour les yeux et les fantasmes saillirent lors de la visite du Harem.
L'église Saint Serge et Saint Bacchus a une coupole supportée par un soubassement octogonal. Le monogramme de Justinien et de Théodora figure sur certains piliers.
La mosquée Süleymaniye est considérée comme le chef d'oeuvre de l'architecte Sinan. Construite de 1550 à 1557, elle est précédée par une cour comportant des colonnes de l'ex-hippodrome et à coté se trouvent les tombeaux de Suleyman et de son épouse Roxelane.
Le palais Porphyrogénète fut la résidence des empereurs byzantins jusqu'à la chute de l'empire. Il ne reste qu'un mur élégamment percé de fenêtres.
Saint-Sauveur in Chora, Kahriye Camii, date du 11e siècle. Elle possède les plus belles mosaïques à fond d'or et les plus prestigieuse peintures du monde Byzantin.

L'approche:  Après avoir franchi le Bosphore pour passer en Asie Mineure, nous prîmes le ferry-boat de Tuzla à Yalova pour aller à Bursa par une excellente route.

Bursa: La ville fut la première capitale de l'empire Ottoman après avoir enduré un siège de plus de vingt ans. Vue de la colline Ulu Dag, la ville est vouée à la couleur verte de sa mosquée et de la verdure de ses frondaisons.
La mosquée Muradiye fut construite sous Murat II, 1424-1427. Elle a sur les tympans du portail et des fenêtres des mosaïques à décor floral et géométrique.
Les mausolées de Murat II et de Cem sont situés dans l'enceinte du cimetière Muradiye.
Les türbe d'Orhan et d'Osman furent reconstruits au 19e siècle dans le style d'une fin d'empire. De la terrasse, le panorama sur la ville est magnifique.
La mosquée verte est hérissée de minarets. Elle est construite en marbre et la salle de prière est couverte de carreaux de faïence de couleur verte.
Le türbe de Mehmet Ier est la merveille de Bursa. C'est un octogone couvert de faïence émaillée d'un vert bleuté.

Le route de Bursa à Ankara, longue de 385Km est superbe. A 300Km de Bursa, le site de Gordion, est historique par le coup d'épée d'Alexandre le Grand tranchant le fameux noeud gordien. Le détour, une boucle de quelques kilomètres de la route principale, est justifié par le tumulus d'un roi de Phrygie dont l'accès s'effectua par un tunnel creusé par les archéologues. La chambre mortuaire est entourée d'un mur en rondins de bois de cèdre ou de pin. Le mobilier funéraire est exposé dans un petit musée attenant.

Ankara: L'arrivée à l'hôtel fut tardive. La ville est duale, moderne elle fut édifiée par la volonté d'Atatürk, ancienne elle date de l'époque Hittite.
Le musée des civilisations anatoliennes: Il expose des merveilles inestimables, des déesses mères de la période Hittite, des bijoux Phrygiens, des bijoux Egyptiens sans oublier des objets des civilisations Indo-européennes.
La citadelle: Deux enceintes furent construites à des époques byzantines différentes. L'édifice actuel date de 797 après le siège infructueux d'Haroun al-Rachid.
La mosquée, Arslanhane camii, fut construit au 13e siècle avec des remplois d'éléments de temples gréco-romains. La cohabitation est étrange.
Le temple d'Auguste: Il fut tour à tour temple romain, église chrétienne puis mosquée pour terminer sa carrière comme monument historique. Son attrait provient d'une inscription donnant le bilan du règne d'Auguste! La mentalité des dirigeants politiques n'a pas changé.
Le mausolée d'Atatürk: Il n'est en rien comparable aux monuments des républiques populaires. Atatürk est considéré en Turquie comme le père du peuple Turque. Il libéra le territoire des dominations étrangères et fit entrer son pays dans le monde moderne.
La visite de la ville à pied montra toutes l'ambivalence de cette capitale partagée entre le passé et le présent. Le panorama de la ville à partir de la citadelle en donna un aperçu.

Bogâzköy: Le trajet pour atteindre l'ancienne capitale Hittite, Hattusa, prit 3 heures 30 par une très belle journée ensoleillée.
Les Hittites, des Indo-européens, battirent un puissant empire qui osa s'opposer à Pharaon notamment à la fameuse bataille de Qadesh avec des chars légers de combat.
Huttusa: L'ancienne capitale se dresse de fortifications aux portes impressionnantes et avec un gigantesque temple dédié au dieu de l'orage et à la déesse Arinna.
Yazilikaya: Le site est un extraordinaire sanctuaire rupestre consacré aux divinités du panthéon Hittite. Les parois de l'accès par un défilé entre des rochers conduisant au temple précédé de propylées sont sculptées de bas reliefs représentant les divinités.
L'empire Hittite disparut tant par les assauts des Assyriens que par le déferlement destructeur d'envahisseurs que les Egyptiens appelèrent "les peuples de la mer".

L'approche: Le trajet de Bogâzköy à Avanos passa sans transition du plateau Anatolien à la Cappadoce, curiosité géologique. Lors de la formation des Monts du Taurus, des volcans apparurent dans les failles rejetant des matériaux tendres qui ensevelirent la végétation. Puis l'érosion éolienne et le ruissellement des eaux produirent les Cheminées de Fée.

Les Hattis occupèrent la région avant l'arrivée des Hittites au 2e millénaire BC qui disparurent avec les invasions. Puis la Cappadoce connut une période de prospérité avec la domination des Achéménides et des Séleucides. Elle fut un royaume indépendant jusqu'à l'empire Byzantin et à sa conversion au christianisme. Après l'arrivée des Turcs et leur victoire à Mantkizet en 1071, elle devint une partie du Sultanat de Rûm. Enfin au 14e siècle abandonnés et sans hiérarchie, les chrétiens laissèrent la place à l'islamisation progressive de la région et désertèrent les anciens lieux de culte et d'habitation.

Ürgüp: Ce gros bourg occupe plusieurs collines construites de maisons appareillées en pierre sèche de différentes couleurs.
Uchisar: Du sommet du piton, un panorama splendide offrit la Cappadoce et les différentes structures géologiques. La visite des vallées de Péribacalari et d'Avcilar montra toutes les variétés des constructions naturelles.
L'église cachée: Située dans la vallée d'El Nazar. Elle fut découverte en 1957. Le plafond plat est peint d'une croix et d'ornements géométriques.

Avanos: Cette ville-étape est un village typiquement anatolien où des potiers perpétuent la tradition ancestrale.

Göreme: La ville abrite un musée en plein air, ensemble de bâtiments chrétiens parmi les plus beaux creusés dans les structures géologiques de tuf tendre.
La chapelle St Basile: L'église est précédée d'un narthex et l'abside principale a des peintures exceptionnelles dont une Vierge à l'enfant.
L'église d'Yilanli: Appelée l'église aux serpents, elle présente des peintures figurant l'empereur Constantin et sa mère.
L'église Sainte Barbe: Elle est bâtie sur un plan en forme de croix. Les motifs sont peints en rouge directement sur la roche.
Cellier, cuisine, réfectoire: Ces trois constructions sont côte à côte et communicantes. Le réfectoire pouvait contenir en 40 et 50 personnes, il est de forme rectangulaire aux murs sans peinture et aux tables et bancs de pierre.
Tokali Kilise: C'est la plus vaste de l'ensemble. Le porche donne accès au narthex puis à la nef principale. Les peintures datent de Nicéphore Phocas (963-969).
L'église Cavusin: Elle a une nef unique à voûte en berceau et trois absides. Les peintures de la voûte représentent, notamment, la fuite en Egypte.
L'église des quarante martyrs: Elle a deux nefs et deux absides. Les fresques sont assez bien conservées, notamment la descente du Christ aux enfers.

Les villes souterraines, l'une des richesse culturelles de la Cappadoce, sont excavées dans le tuf tendre. Leur but fut de mettre la population à l'abri en cas de danger.
Derinkuyu: La ville est construite à 85m de profondeur. Elle a toute les commodités d'une ville, église, réfectoire, école, écurie. Une cheminée assure l'aération de l'ensemble.
Kaymakli: Les maisons sont construites aux alentours de centaines de tunnels parcourant la ville souterraine. Il y a pas moins de quatre niveaux de construction.

L'approche: Le trajet de 240Km s'effectua par une très belle route qui permit d'admirer les paysages du plateau anatolien.

Agzikarahan: Un grand caravansérail sedjoukide situé sur l'ancienne route royale des Achéménides qui reliait la Perse à Sardes.

Konya: L'ancienne Iconium fut la capitale du sultanat de Rûm. Elle est localisée dans la steppe désertique que l'oasis ne fait pas oublier. Elle fut la ville sainte du Soufisme. Djalât ad Dîn Rûmi (1207-1273) fut le fondateur de la secte dite des Derviches Tourneurs, eu égard à leur danse giratoire, le samâ.
La mosquée Alaedin Camii: Edifiée en 1220, elle fut l'oeuvre d'un architecte de Damas sous les Seljukides. La salle de prière est dotée de colonnes de remploi romaines et byzantines.
Tekke de Mevlâna: Ce séduisant monument fut le haut lieu du mysticisme musulman. Il est le phare de la ville avec sa haute tour côtelée recouverte de faïence émaillée verte.
Büyük Karatay Medresesi: La médersa possède un très beau portail en marbre décoré de dessin géométriques et de stalactites. Elle abrite le musée de la céramique.
Ince Minare Medresesi: Cette ancienne médersa abrite le musée de la sculpture sur bois et sur pierre.

Beysehir: La ville est à 92Km de Konya. La mosquée Esrefoglu fut construite en 1298. L'imam étant absent, elle ne fut pas visitée.

L'approche : Le trajet franchit le Taurus pour atteindre les sites antiques. Sur la route, nous vîmes un pont romain restauré à l'époque des Seldjukides. La côte Méditerranéenne s'étend de Marmaris jusqu'à Antakya, ex Antioche, à la frontière Syrienne. Elle se compose de trois parties, la côte Lycienne, la côte Pamphylienne et la côte Cilicienne.

La Pamphylie fut l'une des deux provinces romaines. Elle s'étend autour du golfe d'Antalaya avec à l'est la Lycie et à l'ouest la Cilicie.

Aspenos: La ville aurait été fondée au 2e siècle BC par les habitants d'Argos. elle possède le plus beau théâtre du monde romain édifié en 170 AD. Il pouvait contenir vingt mille personnes. Il reprend certaines dispositions du plan Grec, l'adossement à une colline. Les Seldjukides ajoutèrent des faïences bleues au décor de scène.
De la porte nord de la cité antique, une très belle vue sur un aqueduc datant du 2s siècle.

Perge: Le site est l'un des plus évocateurs de la vie antique avec son théâtre, son stade, sa nymphée et sa voie à portique qui s'ouvre à sa partie sud par une porte, 3e siècle BC.

Termessos: Le site est l'un des plus extraordinaire qu'il soit visité sous le soleil ou par temps de brouillard, ce qui fut mon cas. La visite révéla la sauvage beauté des paysages, le charme de son théâtre à flanc de montagne, la nécropole et les tombeaux rupestres. Le site est parsemé de vestiges éparses dont on ne sait s'ils ne seront jamais restaurés.

La vallée du Méandre, qui rassemble plusieurs sites, est une riche région fertilisée par le cours sinueux du Méandre, Büyuk Menderes.

Hiérapolis: Pamukkale, le château de Coton, est un des phénomène naturels les plus spectaculaire de la Turquie, falaise crayeuse faite de bassins en gradins desquels l'eau des sources chaudes s'écoule en cascade. La cité antique fut l'une des villes d'eau du monde romain. Les curistes affluaient pour soigner leurs maux. Le dégagement du théâtre révéla de splendides reliefs du 2e siècle illustrant les mythes de Dionysos, Apollon et Artémis. La nécropole à l'extérieure des remparts est l'une des plus vastes du monde romain.

Aphrodisias: Le site est connu bien avant l'âge de bronze, mais la ville se développa à partir de la période romaine grâce aux faveurs de César. Certains chefs d'œuvre furent sculptés dans le marbre extrait des carrières du mont Babadag. Le site est grandiose tant par sa beauté romantique que par son immensité. Le plan de la ville est typiquement romain. Les bâtiments les plus remarquables sont le théâtre et le stade qui mesure 270m de long sur 54m de large et pouvait contenir 20.000 places. De superbes portiques sont encore majestueusement dressés.

L'approche: Le trajet de cette dernière partie prit de très belles routes de montagne. La côte Égéenne se divise en deux parties, septentrionale et méridionale. La frontière entre l'Eolie et la Troade est floue.

La côte Égéenne méridionale, l'Eolie, commence au pied du du Kaz Dagi, le mont Ida de la mythologie, et se termine à la baie de Marmaris.

Ephèse: La situation géographie de la ville explique son rayonnement à l'embouchure du Kaystros, Küçük Menderes, au fond d'une baie  qui causa son déclin par l'accumulation de limon. Elle se situe maintenant à 5Km à l'intérieur des terres. Les vestiges de l'Ephèse Hellénistiques et Romaine représentent un ensemble parmi les plus impressionnants du Bassin Méditerranéen. Les rues et les bâtiments exceptionnellement bien conservés furent restaurés: la rue de marbre, le théâtre, la bibliothèque de Celsus, l'Agora, l'Eglise du concile et bien d'autres pour ne citer que les plus remarquables.
Meryemana: Dans un site admirable de fraîcheur, la maison où la Vierge Marie aurait fini ses jours est transformée en chapelle servie par des prêtres lazaristes.
Basilique Saint Jean: Elle fut construite sur le lieu présumé de la tombe de l'apôtre
La Mosquée d'Isa Bey: Près de la basilique, une mosquée Seldjukide de 1375 s'ouvre par un portail à stalactites surmonté d'inscription dédicatoires.
Le musée: Il expose des objets trouvés sur le site et notamment une magnifique tête d'Eros et l'extraordinaire statue de la grande déesses de la fécondité Artémis.

Pergame: La ville fut avec Alexandrie le point focal du monde Hellénistique après le déclin d'Athènes au 2e siècle BC. Un roi de Pergame fit inventer par ses artisans la pergamina, parchemin, pour remplacer le papyrus. La cité connut son apogée à l'époque de la dynastie des Attalides, puis concurrencée par Pétra et Palmyre, elle déclina. La ville fut construite en étages sur le flanc d'une colline surplombant la ville moderne: successivement de bas en haut, les bâtiments civils et religieux, puis les habitations et le gymnase. Parmi les nombreux monuments:
Asclepeion est le plus intéressant: sanctuaire où les pèlerins venait soigner leur maux tant physiques que psychiques.
L'acropole: Le théâtre est construit sur la pente très raide de la colline, il pouvait contenir 10.000 personnes. La vue de ses gradins sur la vallée fut impressionnante.
Le musée présente des maquettes du site et de belles pièces, des ornements d'acrotère.

La côte Égéenne septentrionale, la Troade, commence aux Dardanelles, l'Hellespont des Anciens, et se termine au pied du Kaz Dagi.

Troie: La ville évoque les poèmes d'Homère, combats de héros en quête d'exploits individuels. Cette recherche fut le fondement de la culture occidentale, "le désir d'être le meilleur". En regard de ces considérations, le site est décevant, un immense tertre sillonné de tranches creusées par les archéologues, sans parler d'un gigantesque "Cheval de Troie" qui ne dépareillerait pas "DisneyLand". Le site fut inventé par Henri Schliemann qui découvrit le trésor déposé au musée de Berlin et disparut pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le tertre d'Hisarlik a été décomposé en dix niveaux d'occupation en partant du plus ancien.