-- De Moonta Bay à Adelaide

Le tracé de la route 
de Moonta Bay à Adelaide
Du 22/02/2010 au 28/02/2010 

Lundi 22 février fut le jour habituel de publication de mon site, c’était à Minlaton vers 11 heures, tout se passa bien. Mais je n’eus jamais accès à la messagerie @gmail de Google en conséquence les abonnés ne furent pas informés et je ne lus pas mes messages. Il faut être conscient que rien ne se passe toujours normalement. Je poursuivis ma route vers le finistère de la Péninsule de Yorke avec une vue brumeuse sur Chinaman’s Hat, le ciel était menaçant. Au Visitor Centre j’acquittais le prix de l’entrée du Innes NP et des deux nuitées à Pondalowie Bay.

Le lendemain par une matinée frileuse avec un ciel nuageux je procédais au petit entretien du camion en redécouvrant la fuite récurrente de la pompe SurFlo N°1 à réparer… L’après-midi fut consacrée à préparer la route d’Adelaide à Melbourne en déterminant la date probable d’embarquement sur le Spirit-of-Tasmania. Puis enfin de journée, le soleil étant revenu, je fis une courte balade pour prendre des photos.

Le 24/02 avant de quitter l’Innes NP je fis un léger détour pour voir l’épave d’Ethel qui sombra en 1904. Les ressacs de la mer ont fait leur œuvre de destruction et de nettoyage de la baie. Dans quelques dizaines d’années il ne restera rien. Je remontais la péninsule de Yorke par la côte est en m’arrêtant à Yorketown pour lire ma messagerie et notamment un message d’Évelyne qui me conseillait de réserver une place au Levi Park CP d’Adelaide car il y avait plusieurs évènements culturels cette semaine et la suivante. En sortant du Visitor Centre j’avisais une cabine téléphonique pour appeler le Levi Park. Ce fut un grand moment de bravoure et de communication entre un malentendant, moi, et une charmante hôtesse compréhensive sinon commercial.

La route côtière cheminait entre les champs de céréale à perte de vue, l’horizon étant coupé par les silos à grains. Jean-Claude me disait que certaines exploitations ont une superficie qui se compte en millions d’hectares.

Le 25 Février enfin de matinée j’arrivais à Adelaide, capitale du South Australia. Je me rendis directement chez un vendeur de joints en caoutchouc, en effet je devais remplacer le joint plat de 2,5 cm de large entre l’accordéon et la cellule. Jean-Claude m’avait donné l’adresse de Fitch, The Rubber Man. Ensuite j’entrais dans le centre ville pour chercher l’agence HSBC où j’avais fait envoyer par l’agence française ma nouvelle carte Visa Premier ; elle était arrivée. Enfin je m’installais pour quatre jours au Levi Park Caravan Park. La journée était ensoleillée avec une température de +30°C.

Le lendemain je rendais visite au consulat de France pour prendre mes nouveaux permis de conduire ; je fus accueilli en français, j’étais en France. Ensuite je partis à la recherche d’un chargeur pour mon laptop. Oh bonheur je trouvais chez "Dick Smith" un chargeur universel pour Notebook de la marque Kerio modèle AD-90. Après Port Lincoln et Port Augusta ce fut à la capitale que je résolus mon problème. Conclusion il faut être comme le poux, pugnace, tenace enfin quoi obstiné !
Chemin faisant je pris quelques photos de la ville dont le centre s’inscrit dans un quadrilatère de larges rues entouré de parcs et au sud du campement historique des premiers colons. Edmond Wright House fut sauvé de la démolition puis restauré. A l’origine le bâtiment fut édifié en 1878 pour la Bank of South Australia. La rue piétonne Rundle Mall expose des sculptures bien dans le style humoristique des australiens.

Pour le premier jour de visite je consacrais plus de deux heures à explorer le South Australian Museum qui n’est certes ni Le Louvre ni le MoMa mais qui recèle quelques pépites. J’en livre quelques unes. La galerie consacrée à l’art aborigène présente une peinture murale des années 1800 consacrée à la sorcellerie protégeant des maladies importées par les européens. Puis un ensemble de totems met en valeur l’art de la statuaire.

Mais le point d’orgue fut la galerie des minéraux avec la découverte dans les Flinders Ranges des plus anciens fossiles du monde datant de l’ère Ediacaran. Une photo de Wilpena Pound est très expressive.

La reconstitution d’un prédateur du Cambrian à partir d’un fossile ne doit rien à la science fiction, ce n'est pas un vaisseau stellaire.

Le samedi 27 je repris mon exploration des musées de la ville en commençant par le Tandanya -National Aboriginal Cultural Institute- qui expose des œuvres d’artistes contemporains de la tribu locale Kaurna. Puis je parcourais les nombreuses salles de l’Art Gallery of South Australia, hélas il était interdit de prendre des photos et les gardes étaient vigilants. Au détour des salles je découvris trois sculptures de Rodin dont deux étaient des esquisses des monumentales compositions, Les Bourgeois de Calais et les Portes de l’Enfer. Des exhibitions temporaires sont consacrées à des œuvres modernes. Ce musée vaut le détour.

Acte de repentance ?

Puis je m’arrêtais longuement au Migration Museum, je me demandais s’il s’agissait d’un acte de contrition, officiel ou circonstanciel. Là aussi je donne des exemples qu’il n’est pas utile de traduire. Les contacts que j’ai eus montre à l’évidence qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, les australiens de souche anglo-saxonne restent très anglais.

En début d’après-midi je retournais flâner au Rundle Mall.

En ce dimanche matin très venteux avec une température agréable de 25°C j’entrepris de faire le tour, toujours à bicyclette, de l’architecture officielle du 19^ème siècle. Près de Victoria Square le Town Hall fut construit en 1863 dans le style renaissance et de l’autre côté de la rue la construction de l’imposant Post Office commença quelques années plus tard. Plus au nord le Railway Station occupe un angle de rue avec une façade ornée de pilastres. En flânant en cette heure matinale avec une lumière rasante je découvris un bâtiment commercial de style Art Déco des années 1920.

Vers 10.30 j’entrais dans la Cathédrale St Pierre au début de l’office religieux du rite anglican. Je reçus une brochure des lectures et des psaumes afférents à l’office. J’eus la stupéfaction de découvrir en bas de page le commentaire dont la photo figure ci-dessous. Force est de constater que l’Église Anglicane, rattachée à la couronne d’Angleterre, emploie les mots de "Orginal Custodians" au lieu de l’officiel "Traditional Owners". La nuance n’est pas de pure forme, l’Église reste attachée au concept de Terra Nullius qui considère que la terre appartient à la couronne d’Angleterre.

Vers midi je parcourus, à pied, le somptueux Botanic Garden où des familles se promenaient avec leurs enfants. Des espèces rares étaient rassemblées tant dans le Palm House, le Victoria Amazonia, le Museum Economic Botany que dans le Bicentennial Conservatory. Ce fut une heureuse conclusion de ma visite à Adelaide.

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