L’histoire :
L’histoire de l’Australie est unique à plus d’un titre. Elle est résumée à grands traits pour comprendre la réalité d’aujourd’hui.

I Les origines:
Au commencement après le big-bang :
---- Il y a deux cent millions d’années une seule masse de terre appelée Pangaea émergeait de la mer,
---- Il y a cent millions d’années Pangaea se sépara en deux masses, Laurasia au nord et Gondwanaland au sud,
---- Il y a cinquante millions d’années Gondwanaland se divisa en plusieurs parties dont l'Australie attachée à l'Antarctique,
---- Il y a quarante millions d’années l’Australie se sépara de l’Antarctique,
---- Aujourd’hui l’Australie dérive vers le nord en se rapprochant de l’équateur à raison de 8cm par an.

La pauvreté de son sol et la rudesse de son climat sont le résultat de son évolution différente des autres continents. Elle était trop plate, trop chaude et trop sèche pour avoir des glaciers principalement à l’origine des sols fertiles. La faune et la flore se sont adaptées à de telles conditions.

L’Australie est le plus ancien continent habité depuis plus de 60.000 ans par les Aborigènes. Lors de l’arrivée des colons britanniques ils étaient environ 750.000 répartis en 300 groupes de langues. Ce sont des nomades chasseurs cueilleurs habitants des huttes temporaires. Leur art s’exprime en peinture sur les parois des grottes représentant leur vision de la création du monde –Dreamtime or Dreaming– et leur style de vie, ainsi qu’en divers objets de la vie courante. Au 19^ème et début du 20^ème siècle ils furent exécutés par milliers. A partir des années 50 leurs droits furent progressivement reconnus et la Cours Suprême abolit la doctrine du Terra Nullius en 1992. Aujourd’hui ils constituent environ 1,6% de la population de l’Australie.

Dès le 15^ème siècle les Portugais entreprirent la circumnavigation du globe. La première carte de l’Australie fut réalisée à Dieppe, France, entre 1540 et 1566, décrivant l’Australie comme Java La Grande au sud de l’Indonésie.

Au 17^ème siècle les Hollandais prirent le contrôle de l’Indonésie, Dutch East Indies. Abel Tasman réalisa, entre 1642 et 1644, des cartes de l’Australie avec la Tasmanie ainsi que de la Nouvelle-Zélande.

En 1688 William Dampier débarqua en Australie et publia New Voyage Round The World en 1697. En 1768 Captain James Cook arriva sur la côte est de l’Australie qui fut proclamée en 1770 possession de la couronne d’Angleterre par George III, appelée, New South Wales. En 1788 the First Fleet composée de neuf navires avec 210 marins, 750 bagnards, 40 femmes et enfants aborda à Sydney Cove. La colonisation de l’Australie commença. Tasmania devint une colonie en 1825, Western Australia en 1829, Victoria en 1851, Queensland en 1859 et South Australia en 1836.

Le Gold Rush débuta dans les années 1850 par la découverte de l’or à Bathurst, NSW, à Ballarat et Bendigo, Vic. En 1880 l’Australie fut un pays prospère avec la construction de nombreux édifices dont certains le furent par des bagnards. A la fin du 19^ème siècle l’Australie connut une profonde dépression.

Le 1 janvier 1901 la Fédération des six premières colonies fut proclamée. Le premier acte fut le White Australia Policy, une loi de restriction de l’immigration avec un test de dictée dans des langues obscures comme le Gaélique !

En 1902 l'Australie fut le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes.

En 1915 l’Australie entra en guerre pour défendre la mère patrie avec le débarquement désastreux à Gallipoli en Turquie. 64% du corps expéditionnaire australien, 331.781 soldats, périrent ou furent blessés. The Anzac Day –Australia & New-Zeland Army Corps– est reconnu par les australiens comme étant la fête nationale.

Pendant l’entre-deux guerres l’Australie connu une période de prospérité avec la construction notamment du Sydney Harbour Bridge. La crise de 1929 l’atteignit jusqu’en 1933. Mais l’annonce de la guerre en Europe en 1939 eut des répercussions inattendues.

En 1942 l’Imperial Japanese Army bombarda Darwin, Broome et Townsville et des sous-marins japonais entrèrent dans Sydney Cove. L’Angleterre demanda des troupes à l’Australie qui refusa arguant la guerre du Pacifique. Ce fut le premier engagement de l’armée australienne au côté de l’armée américaine. Le général D. MacArthur établit son quartier général en Australie pour la reconquête du pacifique : "I shall return".

En 1951 le traité de l’ANZUS, Australia, New-Zealand & United State, fut signé. Le gouvernement australien prit conscience que la sécurité du pays était dépendante d’une économie forte avec une population importante. Dans les vingt années qui suivirent la fin de la guerre près de deux millions d’immigrants arrivèrent dont plus de 40% était d’Europe Continentale. Aujourd’hui la population est d’environ 22 millions d’habitants.

II Le constat:
L’après deuxième guerre mondiale est dominé par le boom économique et l’alignement sur les USA avec l’engagement en Corée, Malaisie et Vietnam puis en Irak. En 1986 le Proclamation Australia Act rompit tout lien juridique avec l’Angleterre bien que le référendum de 1999 montra que la population à 55% reconnaissait la monarchie anglaise qui est représentée par le Gouverneur Général. Le gouvernement fédéral est conscient que le futur de l’Australie est en Asie. Dernièrement l’élection du parlement fédéral en août 2010 ne dégagea pas de majorité en désavouant le parti travailliste au pouvoir.

L’Australie est une nation jeune avec une forte identité nationale et une grande tolérance eu égard au multiculturalisme inhérent à la politique d’immigration d’après guerre. Le niveau de vie est très élevé, les prix sont quasiment identiques à ceux de l’Europe sauf pour les carburants. Malgré les efforts du gouvernement fédéral l’intégration des Aborigènes reste en devenir, ils tendent à conserver leurs habitudes ancestrales. Attendu la restitution des terres –traditional owners– et le paiement de loyers par les États ils perçoivent des revenus. Dans les villes du Nord et de l’Est il n’est pas rare de les voir inactifs assis par terre ou même parfois titubant malgré la prohibition de la vente d’alcool dans les territoires Aborigènes.

L’économie australienne est encore très dépendante de l’exportation de produits bruts, minerais, sel marin et laine faute de main-d’œuvre. Je fus stupéfait de voir des bateaux géants transporter du sel marin vers le Japon. Elle devra développer le secteur industriel de transformation. Certes elle a des entreprises de taille mondiale telle que BHP Billiton dont on parle régulièrement dans des projets de fusion avec Rio Tinto. D’ailleurs une opération de rachat par BHP Billiton était en cours en août 2010.

I L'équipage:
Pas de changement, le camion MAN et son conducteur Guy.

II L'itinéraire:
Le voyage consistait à aller de Darwin à Brisbane avec l’objectif d’expédier le camion en Nouvelle Zélande. Cette circumnavigation s’explique par la concentration de la population sur les côtes et plus particulièrement sur la côte est. Le centre rouge est un désert où je fis des incursions.
2.1 le circuit: Le plan de route étudié à Rawang est mis en perspective avec le réel vécu. Le circuit a peu évolué. Par contre le planning a été plusieurs fois adapté eu égard à l’entretien du camion à Perth et à l’attente de documents administratifs à Sydney. Je parcourus +49.500 kilomètres soit en moyenne 140 kilomètres par jour.
2.2 Le réseau routier Le réseau routier est peu dense dans l’arrière pays, l’outback, il est surtout constitué de gravel roads, route de terre surfacée dont la qualité est très variable d’excellente à exécrable. Les routes côtières sont de bonne qualité avec parfois des surfaces dégradées par les road trains et long vehicles. Il y a peu d’autoroute sauf à Melbourne et Sydney où elles sont payantes. La signalisation verticale dans les villes et aux intersections est informative, je n’ai rencontré aucune difficulté d’orientation. La police est très discrète, lors de croissement elle me saluait avec le traditionnel index de la main droite levé. Je n’ai jamais été contrôlé.
2.3 Les conducteurs australien: Les limitations de vitesse sont 40/50 en ville et 100/110 et 130 sur les routes en ras campagne. En ville les automobilistes sont très prudents par contre dans la campagne ils roulent très vite. Les road trains et long vehicles circulent à la vitesse limite et je pense parfois au-delà. Je remarquais qu’ils sont dans l’impossibilité de s’arrêter en cas d’incident. Attendu la vitesse électroniquement limitée de mon camion, 85km, je devais être très vigilent. Il y a très peu de motocyclistes, surtout des bikers en Harley Davidson avec le look ad-hoc ! Principalement dans l’outback les camping-caristes se saluent en levant l’index de la main droite sans quitter le volant.
2.4 L'assurance du véhicule: Le camion avait une assurance au tiers pour les personnes.

III Les bivouacs:
Avec le guide Camps 5 Australia Wide ainsi qu’avec les luxueuses brochures des Visitor Centres, il n’y eut aucune difficulté sachant que le camping sauvage est quasiment impossible, Private Property. J’adoptais le rythme d’un camping payant le week-end pour l’eau et la laverie, le reste de la semaine je stationnais sur les aires de repos gratuites. Tous les lieux de bivouac sont donnés avec les coordonnées GPS, cf. campsite position.

V L'approvisionnement en nourriture:
Les supermarchés, Woolworth, Coles et pour les petite villes, IGA et Foodland, sont présents dans toute l’Australie. Les deux premiers donnent un bon d’achat de A$6 pour 150 litres de carburant pour A$30 d’achat. J’ai fait parfois plusieurs allers et retours avec un panier de A$30. Les restaurants sont chers et la nourriture est souvent quelconque. Je suis allé parfois chez MacDo car l’accès Internet en Wifi est gratuit, certes pas très rapide. Des indications de prix sont données par la page Information.

IV Les fluides:
Les bons d’achat Woolworth sont valables chez Caltex et ceux de Coles chez Shell. Le prix du diesel a faiblement varié avec le cours de l’US$ et l’éloignement des ports d’approvisionnement.

VI L'argent:
La banque HSBC est présente dans les capitales d’État où la carte HSBC Premier est un fil rouge pour retirer une somme importante. Dans ce pays la carte bancaire est très utilisée. La carte Visa Premier fut acceptée partout même dans les campings.

VII Les guides:
Comme antérieurement j’utilisais le Lonely Planet, Lp, avec un œil critique vu sa tendance inconsidérée au dithyrambe ainsi que le Eyewitness Travel. Les brochures touristiques sont très abondantes et très bien documentées. Les Visitor Centres sont une véritable mine d’information et le personnel, souvent bénévole, fut très serviable et attentif à mon langage.

VIII Passeport, visa, passage des frontières:
Je ne reprendrais pas la saga de l’obtention du visa australien d’un an ni de la mise en conformité du camion avec la réglementation de l’AQIS. Il faut consulter les pages du séjour à Dili, East Timor. L’entrée en Australie et la poursuite du parcours du combattant pour l’obtention du droit de circuler en Australie sont contées par le travelogue et la page Information d’Australie. Ce vécu financièrement douloureux ainsi que les conseils donnés par les australiens rencontrés m’incitèrent à ne pas aller en Nouvelle-Zélande avec le camion mais en routard.

IX Mon appréciation:
9.1 J'ai aimé:
-- J’ai adoré les parcs, les paysages et les longues promenades. Le temps imparti, le nombre de parcs ainsi que le climat ne me permirent pas de tous les visiter. Il est impossible pendant un an d’être au bon endroit selon le rythme des saisons, de plus le pays est très vaste et les distances très grandes.
-- J’ai découvert, superficiellement, la civilisation des Aborigènes en visitant les parcs et les musées, mais l’accès aux réserves Aborigènes est très réglementé.
-- J’ai observé l’architecture coloniale britannique partout où l’administration fut présente pour percevoir les taxes. Je fus souvent stupéfait par la splendeur ostentatoire de ces bâtiments victoriens
-- En Tasmanie, plus qu’ailleurs, les critiques de l’administration coloniale tant dans les musées que sur les sites sont parfois virulentes.
-- Les musées des capitales d’État regroupent des objets avec une mise en scène très didactique rendant leur visite hautement recommandable.
9.2 j'ai détesté:
-- Je ne trouve rien à dire car je n’ai rien détesté. Le pays est splendide et la population accueillante et serviable.
9.3 j'ai regretté:
-- De n'avoir pas été au printemps dans le sud du WA,
-- A l'avenir de ne plus randonner et de ne plus bivouaquer dans des forêts d'eucalyptus.

X Pertinence du voyage en camping-car:
En Australie il y aurait plus de 60.000 caravanes de tout genre. Tout CC peut circuler en Australie, aucun équipement spécial n’est requis. Je n’ai utilisé le camion en 4x4 que sur la Birdsville Track. Certes les gravel roads requièrent parfois une bonne capacité de franchissement, mais la tôle ondulée fut cassante pour le camion. Sa taille, largueur et hauteur, ne m’autorisa pas à aller dans le bush profond par des pistes telle que la Canning qui furent taillées par les 4x4 tel que le Toy. D’ailleurs les australiens utilisés soit des 4x4 avec une remorque soit avec un équipement sur le plateau arrière. Eu égard au coût d’entrée d’un véhicule en Australie il peut être envisagé d’acheter un CC pour un séjour de longue durée, le coût de location serait prohibitif. Les français rencontrés en working holiday avaient acheté des petits vans d’occasion pour leur séjour d’un an.