Maroc

Trajet de liaison de Foum Zguid à Icht

Le camion est embourbé

La semaine du 24 novembre commença sous d’heureux auspices. Je franchissais l’oued Zguid encore en crue en suivant deux 4x4 des Emirats. Le conducteur de l’un d’eux me dit que l’oued suivant était franchissable sans difficulté. Confiant je pris la route. Effectivement je passais l’oued Timelloukka, gentiment et lentement. Mais hélas quand j’abordais l’autre rive j’embourbais le camion jusqu’aux essieux. Le village de Tissint est à environ 25 km. Un chauffeur de 4x4 m’y conduisit en m’expliquant que lors du franchissement d’un oued il faut sortir par la droite, il voulait dire qu’il faut sortir par la rive amont de l’oued, l’expérience procède de l’échec. Il me déposa devant la gendarmerie royale à laquelle j’exposais ma situation. Le chef de poste la prit en compte et me dit qu’un tracteur irait me sortir de là. Il était 9h30. Une autre voiture me ramena à mon camion mandaté par le gendarme pour le sécuriser. En attendant avec la gendarmerie royale je vis passer une suite de véhicules dans laquelle me dit-on était le gouverneur de la province se rendant à Foum Zguid pour voir les dégâts causés par les crues. J’attendis jusqu’à 12h00 pour voir arriver un engin de chantier envoyé et prit en charge par la commune. L’engin approcha du camion par l’arrière en enlevant la boue. Je sortis la sangle élastique pour soulever puis tirer le camion par le pare-choc arrière qui subit des dommages. En effet il n’y a pas de crochet de remorquage. De plus la sangle cassa. Le camion fut remis sur la piste vers 13h30. Il m’en coûta un pourboire aux intervenants de 200 MAD. J’arrivais à Tata vers 15h00 pour m’installer au camping municipal sans douche chaude. Michèle & Henri avec qui je fis le raid organisé du Ténéré-Dakar se souviennent que j’ai embourbé le camion Man sur les rives du Niger au Mali en février 2005, ici . Dix ans plus tard j’embourbais le camion Mercedes au Maroc pour d'autres raisons.

Franchissement de l'oued Zguid

Oued Zguid

Camion embourbé, oued Timelloukka

Engin de chantier

Oued Timelloukka

Séjour prolongé à Icht

Je quittais le camping municipal de Tata sans déplaisir, du béton sans arbre, sans douche chaude, sans prestations. Il y avait quatre camping-cars français dont l’un des équipages y vient depuis plus de 20 ans pendant plusieurs mois, je rêve ! Après avoir fait des emplettes alimentaires au souk puis avoir fait laver le camion pour enlever les traces de son plantage dans un océan de boue, je pris la route d’Icht pour me reposer dans un vrai camping avant de naviguer de nouveau sur les pistes de Gandini. Bien sûr j’étais le seul dans le camping où je comptais rester deux nuits.

Foum d'Icht	Bivouac, Borj Biramane

Borj Biramane, havre de paix

Visite gravures rupestres, Kasbah d'Icht

Le mercredi midi je déjeunais au restaurant du camping d’un merveilleux tajine. L’après-midi avec Abdellah je visitais les gravures rupestres des alentours puis à pied nous allâmes dans la vieille ville d’Icht, la Kasbah, qui aurait +500 ans. Elle est entièrement construite en adobe, son accès est protégé par une barbacane. C’était une place forte avec quatre tours de guet dont une seule subsiste. La vue d’en-haut montre les dégâts causés par les pluies diluviennes ; il est vraisemblable qu’elle disparaitra progressivement pour n’être plus qu’un immense tas de terre comme les villes anciennes de Mésopotamie. Alors les archéologues dans quelques millénaires viendront faire des fouilles… Abdellah me fit visiter la maison de son grand-père composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage pour chaque une de ses femmes avec ses enfants. Les pièces sont organisées autour d’un puits central de lumière. Il y a deux ou trois ans la palmeraie fut équipée de canaux d’irrigation. Dans la maison de son père Abdellah m’offrit le thé berbère, je vis passer subrepticement son épouse et ses quatre enfants. Puis nous nous promenâmes dans la ville moderne où c’était jours de souk avec des marchands ambulants. Les femmes voilées discutaient âprement les prix. La population d’Icht est d’environ 1500 habitants. Tout au long de mon parcours je fus salué chaleureusement par la population Je rentrais au camping distant de 500m par le lit de l’oued qui fut envahi par les eaux de pluie comme à Foum Zguid. Les commentaires d’Abdellah furent très enrichissants.

Gravures rupestres

Panorama

Accès à la kasbah d'Icht	Maison du grand-père d'Abdellah

Mosquée	Vue d'en-haut

Tour de guet	Palmeraie

Mauvais temps, tempête, vent, pluie & oueds en crue

Les prévisions météorologiques pour la région étaient très mauvaises. Le consulat général de France lança aux abonnés du Fil d’Ariane une alerte de vigilance. De plus la direction du camping Borj Biramane conseillait de ne pas prendre la piste de Tafraout alors que la gendarmerie royale de Foum-el-Hassane interdisait de circuler en montagne. En conséquence j’adoptais le principe de précaution je restais au camping jusqu’à la fin de l’alerte le dimanche 30 novembre.