A l’immigration le préposé me remit une fiche à remplir puis tamponna mon passeport et me dirigea vers la caisse pour payer (NA$ 295) le droit d’entrée et de circuler sur les routes,..., et les pistes de terre. Le douanier me demanda combien de bouteilles d’alcool j’avais, aucune. Arrivé à 8h30 au poste de l’Afrique du Sud je sortis du poste de la Namibie à 9h30.
Mon plan de route prévoit de visiter Fish River Canyon. Je passais par Aussenkehr, région viticole, puis j’évitais Ai Ais pour arriver vers 13h00 à Fish River Canyon. Le Lonely Planet prévient les touristes que la saison pour le voir dans sa splendeur est de mars à avril, au moment des hautes eaux. J’étais donc hors-jeu. Ses dimensions sont impressionnantes mais la vue n’en rend pas compte, 160 km de long, 27 km de large et 550 m de profondeur. Bien sûr il est loin de se mesurer au Grand Canyon de l’ouest des Etats-Unis d’Amérique. Le paysage après avoir franchi la rivière Oranje, frontière entre l'Afrique du Sud et la Namibie, est plus désertique. J’avais relevé un point de bivouac sur iOverlander. Hélas après une heure de travail sur mon site Internet une voiture du resort voisin vint m’expulser de cette propriété privée. "Welcome to Namibia". Je repris la route pour trouver un bivouac de fortune 23 km plus loin avant Holoog à côté de la ligne de chemin de fer.
Après une nuit paisible j’arrivai le vendredi 25 mai vers 12h00 à Keetmanshoop pour bivouaquer au Quivertree Forst Camp. En traversant la ville je remarquai les magasins fermés ; en consultant le Lonely Planet j’appris que le 25 mai est l’Africa Day. Le centre-ville présente un édifice remarquable du style germanique de 1910, le Kaiserliches Postamt. L’intérêt du Quivertree camp est de voir deux curiosités. D’abord au Giant’s Playground où dans un champ de rochers géants, poussent le quivertree, kokerboom aussi appelé Aloe Dichotoma. Une plante au tronc lisse dont l’épaisseur peut atteindre 1 mètre, avec une hauteur de 9 mètres et une durée de vie comprise entre 200 et 300 ans. Puis vers 17h00 le touriste assiste au repas des guépards, cheetahs.
Le samedi 26 mai je quittais le Quivertree au lever du jour pour parcourir les plus de 340 km de Keetmanshoop à Lüderitz sur la côte de l’océan Atlantique. La route asphaltée, plein ouest, monte sur un plateau à +1500 mètres d’altitude avec une lumière rasante sur les montagnes couleur ocre. Puis elle parcourt un désert blanchi par la lumière pour se terminée à l’arrivée à Lüderitz par un paysage lunaire. Lüderitz et le village fantôme Kolmanskop sont inséparables de l’histoire de la colonisation allemande de la Namibie ainsi que de celle du diamant absorbé par le trust mondiale De Beers. La Felsenkirche construite sur la montagne du diamant domine la ville depuis 1911 et, non loin la Goerke Haus de 1910 témoigne de l’art germanique d’avant la première guerre mondiale ainsi que l'hôtel Knapps. Je trouvais un bivouac en suivant la Diaz street jusqu’à la Radford Bay.
Le dimanche matin 27 mai malgré un épais brouillard j’arrivai à 8h30 pour découvrir Kolmanskop, le village fantôme. Ce n’est ni un ghost town de l’ouest américain où déambule John Wayne la main appuyé sur son revolver chaloupant sur ses santiags, Hello Guy, ou Dawson de la ruée vers l’or, mais le village de la ruée vers le diamant avec son organisation et son béton tudesque des années 1910. J’étais seul, la horde des touristes n’était pas encore là. Je flânais entre les bâtiments en ruine dans une atmosphère surréaliste d’un paysage interstellaire, ce n’est pas Star War. La rue principale est bordée d’un casino, d’un théâtre et bien sûr d’un bowling allemand, sans l’odeur de la bière de l’Oktober-Fest, envahis par les dunes de sable. Dans le musée des photos d’époque retracent l’épopée avec des commentaires. Je notais deux croquis de deux immeubles encore existant, la maison Goerke et l’hôtel Knapps de style bavarois. Peu à peu la horde arriva et à 10h00 une visite guidée fit le tour commenté des installations en anglais sud-africain. A 12h00 je retournais à mon bivouac de la veille.
August Stauch | E. Oppenheimer, De Beers' CEO |
Hello Guy! |
Le lundi 28 mai je retournais à Lüderitz pour acheter une carte Sim pour publier les pages de mon site Internet. Ensuite j’allais jusqu’à Aus pour prendre la piste de Sesriem qui est roulante mais par endroit la tôle ondulée fait son apparition. Les couleurs du paysage sont très variées. J’aperçus mes premiers animaux au loin. A 417 km de Lüderitz dont 300 km de piste, j’avisais un picnic tree qui me tendait ses branches en m’invitant à m’arrêter pour bivouaquer, je n’hésitais pas.
Le point culminant du mardi 29 mai était d’admirer les dunes de Sossusvlei au soleil levant sous la lumière rasante. J’avais donc pris mes dispositions pour cet évènement. J’arrivai à la porte d’entrée du parc peu avant 7h30, heure d’ouverture. Il y avait déjà une file d’environ une dizaine de véhicules spécialement de tours opérateurs. Quand je descendis de voiture pour me dégourdir les jambes, je remarquais, à mon grand étonnement, que la roue arrière gauche était presque à plat, une crevaison ! Le malin s’était manifesté. Heureusement il y a une station-service où les pompistes me dirent que le réparateur sera là 8h00. Si j’ai autant de crevaisons qu’en Amérique Centrale, Welcome to Southern Africa. Conséquence pas de lever du soleil sur les dunes. La crevaison fut provoquée par une pierre, un silex, qui entailla la bande de roulement entre deux sculptures ; alors qu’en Amérique Centrale c’étaient des clous. Après la réparation promptement exécutée je parcourais les 60 km de route asphaltée pour aller au parking des dunes et delà faire les 3 derniers km pour les 4x4 uniquement où je stationnais à la picnic area pour déjeuner. Ces dunes doivent leur étrangeté à leur localisation dans un désert de pierraille. D’après les géologues elles furent l’œuvre pendant des millions d’années de la rivière Orange qui apporta le sable rouge du Kalahari. Au retour je fis un détour pour voir le Sesriem Canyon. Ce n’est pas le Fish River Canyon. Il s’agit d’une étroite et profonde crevasse dans laquelle il est possible de descendre, creusée par la Tsauchab river dans un conglomérat de cailloux et de sable compacté. Je décidais de bivouaquer au camping de la station-service Sossusvlei Oasis campsite où j’étais en pays de connaissance depuis le matin 7h30.
Le mercredi matin avant de partir je vérifiai la pression de la roue arrière gauche dont le pneu avait été réparé la veille d’une crevaison. Je constatais que la pression avait perdue 0,2 bar. Je décidais de le faire vérifier par le réparateur. Il arriva comme la veille à 8h00. Il démonta la roue et la plongea dans un bac rempli d’eau. Il ne détecta aucune anomalie. Je fus septique, mais il remonta la roue. Je partis vers la Spreetshoogte Pass à 200 km de piste avec parfois de la tôle ondulée. La luminosité écrasait le paysage et ses couleurs. La Spreetshoogte Pass est à 1707 mètres d’altitude donnée par le GPS. L’ultime montée en lacets de 2 km est pavée jusqu’au sommet. La vue panoramique est impressionnante malgré le soleil au zénith. Peu de visiteurs je décidais de bivouaquer sur l’aire de picnic.
Après avoir pris deux photos avec une lumière plus intéressante que la veille j’abandonnais le Spreetshoogte Pass pour aller au Gamsberg Pass à 1870 mètres d’altitude GPS au pied du sommet éponyme culminant à 2347 mètres d’altitude. En route je franchissais le Tropique du Capricorne signalé par un panneau sur la photo duquel j’inscrivis ses coordonnées géodésiques données par le GPS sur la piste. Comme souvent les poteaux électriques et téléphoniques servent de lieu d’hébergement aux oiseaux. Au loin j’aperçus des quadrupèdes que j’identifiais à des impalas, sans certitude. Le ciel légèrement brumeux rendait les photos ternes. Je bivouaquais sur une colline surplombant la piste
Avant de partir je pris de nouveau des photos avec la lumière du matin. La piste est en assez mauvais état, beaucoup de tôle ondulée. Brusquement j’aperçus un groupe de mammifère en contrebas dans les arbres. Le mâle porte des cornes torsadées et près de lui des femelles. Après une descente rapide en lacets la piste parcourt de longues distances rectilignes dans un paysage plat semé de montagnes sombres. Le site iOverlander donne un bush camp au Kuiseb river, mais dans le parc dont l’accès requiert un permis que je n’ai pas. Je trouvais un bivouac peu avant sur une plateforme.
Le samedi 2 juin je quittais la plateforme dès la pointe de jour pour arriver de bonne heure à Walvis Bay. En route je bénéficiais d’une lumière du matin mettant en évidence l’état de la piste avec la tôle ondulée. En arrivant j’allais m’informer à l’agence de tourisme "Sandwich Harbour 4x4" du circuit pour visiter le port de Sandwich Harbour. Bien sûr la personne rencontrée me déconseilla fortement d’aller seul dans cette aventure sans aide éventuelle en cas d’incident. En conséquence j’achetais le package de quatre heures aller-retour lundi 4 juin de 12h00 à 16h00. Je décidais de bivouaquer sur le lagoon pour voir les flamands roses en bande organisée cherchant leur nourriture dans la vase à marée base.
Le dimanche 3 juin j’attendis jusqu’à 11h00 que la brume se leva pour visiter les alentours. En attendant je ne me rassasiais pas de prendre les flamands roses en photos dans le dense brouillard, peu leur importait pour chercher leur petit-déjeuner. Ensuite je partis pour explorer la péninsule jusqu’à Pelican Pointe où se trouve le phare. Je passais le long des salines qui approvisionnent 90% du sel de l’Afrique du Sud. J’allais jusqu’au croisement de la piste pour le Pelican Point. Mais devant l’état de la piste en profondes ornières de sable mou, je renonçais ne souhaitant pas "jardiner" en solo ou rester "planter" tout le dimanche sachant que lundi j’allais en cohorte à Sandwich Harbour. Je revins sur mes pas pour visiter Walvis Bay qui n’offre rien de palpitant. L’église datant de 1880 fabriquée à Hambourg fut relogée pour construire le port. Pour le reste la ville est récente sans attrait constituée de maisons basses type pavillonnaire sans jardin mais entourée de haut mur. Le water front regroupe les restaurants ainsi que les agences de voyage dont Sandwich Harbour 4x4. Trois pélicans ont élu domicile sur le toit de la cabine d'un catamaran.Je retournais à mon bivouac face au lagoon, home sweet home des flamands roses.
Le lundi matin à 12h00 j’étais à l’agence Sandwich Harbour 4x4 pour le circuit dans les dunes. Un couple belge néerlandophone partagea le véhicule pendant les quatre heures de la visite. Notre chauffeur était très volubile dans un anglais rocailleux. Le véhicule était un Toyota Land Cruiser V6 4 litres essence de près de 300 CV dont les pneus étaient à la pression de 1 bar. La première partie se déroula sur la plage plein sud à la vitesse d’environ 100 km/h avec des arrêts photo. Puis ce fut un tour dans les dunes à la recherche d’animaux sauvages dont des renards, des vols de pélicans et une antilope. D’ailleurs à la pause du déjeuner, toujours au même endroit selon notre accompagnateur, deux renards s’invitèrent pour partager les restes de la collation accompagnée d’un vin mousseux de bonne facture. Le retour s’effectua par la plage comme le montre la trace du GPS Garmin etrex, . Certes le circuit peut être fait en individuel dès lors qu’il y a deux voitures par sécurité.
P.-S. Ayant fait l’acquisition d’une carte SIM, il s’avère que les zones d’ombre des antennes sont très vastes tant, à moindre degré, pour les communications avec le smartphone que, surtout, pour Internet. Je tentais ma chance à chaque bivouac sans succès hors les agglomérations comme Lüderitz et Walvis Bay.