-- De Franklin à Sorell

Le lundi 12 avril après avoir publié les pages de mon site Internet à Huonville je me dirigeais vers Bruni Island par la splendide route côtière N°639 de Cradoc à Cygnet le long de la Huon River puis à Kettering en longeant le d’Entrecasteaux Channel passant par le quai de Gordon. Le ciel était très noir mais la pluie ne fut pas au rendez-vous.

A Kettering j’embarquais sur le ferry de 13.45 pour arriver 10 minutes plus tard à Bruni Island sous la pluie. Au préalable déçu par le bac de Corinna limité à 6,3t je m’informais de la compatibilité des dimensions de mon camion avec le ferry de Bruny Island. L’hôtesse du Visitor Centre de Ross téléphona à la compagnie du ferry qui assura qu’il n’y avait aucun problème. L’Île doit son nom, bien sûr, à l’explorateur Bruni d’Entrecasteaux. De nombreux lieux portent des noms de scientifiques français qui participèrent à l’expédition de 1792/93. Je bivouaquais sur le Neck, bande de terre reliant le nord de l’île au sud.

Le lendemain je fis la promenade proposée de Fluted Cape longue de 8,6km GPS dans le sens des aiguilles d’une montre. La piste longe l’océan puis s’enfonce dans une splendide forêt d’eucalyptus pour dégager les bronches avant d’escalader la falaise qui donne son nom au cap à une altitude de 272m.

Au retour je visitais le Bligh Museum qui expose la découverte de Bruni Island depuis le Capitaine Cook jusqu’à Nicolas Baudin en 1802 à partir d’archives d’époque. La lettre de Nicolas Baudin au Roi de France expose la conception française de l’exploration à l’opposé de celle des anglais ! En début d’après-midi je m’échouais au Captain Cook Memorial Caravan Park.

Le lendemain je récidivais en faisant la rando de la péninsule Labillardiere du nom d’un botaniste français. Annoncée pour 15km le GPS en donne 17,8 km parcouru en 3h40 dans un paysage magnifique le long de la côte parfois dans une forêt d’eucalyptus, par monts et par vaux, sur le sable des plages et terminant dans la bruyère.

Le jeudi 15 avril je quittais Bruny Island avec regret tant les paysages sont splendides et les promenades agréables. Je pris une dernière photo, le phare de Cap Bruny.

Je traversais Hobart sans arrêt pour chercher à New Norfolk "The Oast House", maison remarquable de style géorgien. Au retour avisant un camping car au bord de la Derwent River j’allais lui tenir compagnie pour une nuit.

Je quittais Hobart par le Tasman Bridge puis par le Convict Trail passant par Richmond et son pont le plus ancien de la Tasmanie, construit en 1823 mais pas par des bagnards.

Ce fut ensuite Sorell ville étape pour prendre un café avant la Tasman Peninsula en traversant l’Eaglehawk Neck et les quatre curiosités géologiques, le Tessellated Pavement, Tasman Arch, Devils Kitchen et Blowhole.

J’arrivais à Fortescue Bay en début d’après-midi hélas trop tard pour entreprendre une longue randonnée. Je flânais autour de la baie sur la piste de Bivouac Bay, parcourue en partie 6,2 km GPS en deux heures. Le baromètre avait grimpé à 1025 millibars. Le soleil était resplendissant, une merveilleuse journée d’automne. Au campement des pêcheurs m’offrirent un poisson préparé prêt à cuire.

Port Arthur

Port Arthur fut établi en 1830 comme une exploitation de bois d’œuvre puis transformé en pénitencier. Bien que la déportation de bagnards cessa en 1853 la prison fut opérationnelle jusqu’en 1877 à cette époque plus de 12.500 hommes, femmes et enfants passèrent dans ce qui était considéré comme la plus sévère institution de l’Empire Britannique. Port Arthur fut conçu comme "une machine à broyer les gredins pour les transformer en honnêtes hommes". Les rouages de cette institution furent la discipline et le châtiment, l’instruction morale et religieuse, la classification et la séparation, la formation et l’éducation. Après avoir été abandonné Port Arthur fut plusieurs fois ravagé par des feux du bush. Je passais une grande demi-journée à me promener dans ce site somptueux, aujourd’hui, pelouses verdoyantes, cours d’eau murmurants et couleurs automnales chatoyantes en font une ravissante villégiature ! J’avais acheté un ticket incluant une visite guidée et un tour en bateau autour de l’île de la mort, le cimetière, et de l’île de Puers, prison des enfants. Je bénéficiais d’un temps splendide. Dans l'après-midi je me rendis à Lime Bay pour bivouaquer, j’étais le seul, un vrai bonheur.

Le dimanche 18 avril je parcourais le Walking Track : Cape Raoul long de 14,8 km GPS en 3h50 plus la pause déjeuner d’une demi-heure. Le soleil était de la partie et la température quasi estivale. Ce fut une splendide journée agrémentée de plantes odorantes et de paysages côtiers exceptionnels. La Tasmanie possède une nature rare. Le seul regret est de ne pas voir l’animal natif de cette région, Tasmania Devil, animal emblématique. Au retour je me rendis à Sorell où je voulais publier mon site le lendemain.

Encore une fois je jetai les derniers feux de ma jeunesse avant mon soixante-dixième anniversaire.

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