Le dimanche 28 février avant le franchissant du pont sur le rio Paraná, je n’arrêtais au bâtiment de l’immigration du Paraguay pour faire tamponner mon passeport à la sortie. Puis j’allais à pied 30 mètres plus loin pour rendre le permis de circuler à un douanier dans une cahutte se faisant cirer les pompes. A l’autre extrémité du pont sous un vaste auvent je me renseignais auprès d’un policier qui me fit parquer mon camion pour aller à pied au bâtiment de l’immigration pour remplir la fiche de renseignements ad-hoc puis la présenter avec mon passeport pour obtenir un visa de 90 jours. Je compris qu’il n’y avait rien à faire pour la douane ( !). L’ensemble de la procédure de sortie du Paraguay et d’entrer au Brésil dura mon d’une demi-heure.
Je décidais d’aller visiter les Cataratas do Iguaçu à environ 20 km. Il faut parquer son véhicule pour prendre un bus après avoir payé le stationnement et l’entrée pour visiter 78,30R$. En cette saison des pluies il y avait beaucoup d’eau. Le spectacle est très impressionnant. Un chemin serpente en face des chutes dans une forêt tropicale. Le bruit est assourdissant et une brume stationne au-dessus des chutes et de la rivière inondant les spectateurs ravis. Je retournais à Foz pour bivouaquer au Camping Internacional, avec de l’électricité, 110/220 volts, de l’eau ainsi qu’une connexion WiFi.
Lundi 29 février j’abandonnais sans regret le Camping Internacional dont les sanitaires accusent une vétusté nauséabonde. Avant de quitter Foz je m’arrêtais au Super Muffato pour faire de l’approvisionnement alimentaire. Puis ce fut les routes BR 277 et BR 467. Les routes sont à péage et il ya des topes partout ! Je stoppais sur une voie de retournement peu avant Toledo pour déjeuner et finalement pour bivouaquer. Cette partie du Brésil est vouée à l’agriculture. La moisson est en cours avec du matériel moderne type New Holland. Le paysage est dominé comme aux USA par des silos métalliques.
Bivouac, route #467 |
Le mardi 1er mars fut une longue journée de route, 565 km en 10 heures, pour approcher Bonito dans le Pantanal qui est le plus grand marécage d'eau douce du monde, 210.000 km², presque la moitie de la France. Harassé j’établis mon bivouac en face de la Policia Rodoviaria Federal à environ 5 km de Guia Lopez da Laguna.
Bivouac |
La journée du 2 mars fut non seulement maussade mais aussi pluvieuse, toute la journée. Il n’y avait pas un chat dans la rue principale vouée aux commerces pour touristes. Bonito est l’exemple type d’une ville poussée par le tourisme, mais hors la saison pluvieuse. En début d’après-midi je décidais d’aller voir plus loin, comme la chèvre de Monsieur Seguin, si le temps était plus clément. Ainsi je passais Miranda, sous la pluie pour me retrouver à bivouaquer en face de la Policia Rodoviaria Federal. Demain sera un jour … ensoleillé.
L’objectif du jeudi 3 mars était d’aller bivouaquer au camping du Lontra Pantanal Park Hotel pour approcher la faune et la flore du Pantanal del Sul. Hélas lorsque j’arrivais après 10 km de piste et cinq ponts de bois limités à 15t, la réception m’informa qu’eu égard aux crues des rivières le camping était sous l’eau. Il me fut conseillé de passer mon chemin. Bien qu’il ne fût pas dans mon intention j’allais à Corumbá au bord du Rio Paraguai qui fut un port resplendissant au temps de la colonisation et à la frontière avec la Bolivie. Le front de la rivière est un parc aux maisons peintes de l’ère coloniale. Je bivouaquais sur le quai.
Le vendredi 04 mars j’entrepris de contourner le Pantanal par l’est pour atteindre Cuiabá au nord, capital de l’état du Mato Grosso. Jusqu’à Campo Grande la ruta #562 longe le Pantanal del Sul. Au nord de Campo Grande je m’arrêtais pour faire le plein de gazole, déjà 1686 km au Brésil en 6 jours. Le Brésil est très grand, près de 8,5 millions km². Je bivouaquais sur le site avec une connexion WiFi.
Bridge over Rio Miranda | Fresh Water Wetlands |
Le samedi 05 mars encore une longue journée de route, 513 km, en douze heures arrêts inclus. Je n’avais jamais vu autant de camions en longues files dans les deux sens roulant à la vitesse maximale autorisée pour les voitures, 100 km/h. La chaussée était en mauvaise état ; les nombreux nids-de-poule occasionnaient des arrêts fréquents de la colonne pendant de longues minutes. Les tracteurs tirent deux remorques pour une longueur de 26 à 27 mètres. Les remorques étant bâché je ne pouvais identifier le chargement. Ils sont d’origine européenne. Une observation, non statistique, montre l’ordre des constructeurs : Scania, Volvo, largement en tête, puis Mercedes-Benz et Volkswagen, enfin en queue de peloton Iveco et MAN. Les tracteurs Volvo de dernière génération affichent une puissance de 540/560 HP ! Toutes les routes sont à péage et les traversées de villes et villages ont de redoutables topes. Enfin les routes sont parsemées de poste de la Policia Rodoviaria Federal, avec des topes ralentisseurs. De nombreux contrôles automatiques de la vitesse sont installés, mais des panneaux les annoncent pour ne pas surprendre les conducteurs. En conséquence la vitesse moyenne en une journée est inférieure à 50 km/h. A la différence des pays précédemment visités, le Brésil affiche par la modernité des bâtiments industriels le boum économique de ces dernières années. Je bivouaquais à l’écart de la route dans un parc au bord de l’eau avec une piscine où j’allais barboter pour détendre mon corps fatigué de cette longue journée sans intérêt.
Le lendemain dimanche, on prend les mêmes que la veille ; longue colonne de camions jusqu’à l’entrée de Cuiabá. Après un petit tour dans Cuiabá, ville de +500.000 habitants, capital du Mato Grosso. Je pris la direction de Poconé et Porto Jofre dans le Pantanal del Norte. Je bivouaquais près d’un hippodrome sur le terrain d’une maison dont le propriétaire était venu m’accueillir.
bivouac close to the hippodrome |
bivouac close to the hippodrome |