Cape Bonavista
Le lundi 1er
juin je quittais le Trailer Park après avoir utilisé longuement la
connexion Internet. J’avais enfin trouvé un hôtel à St Pierre et
Miquelon du 12 au 14 juin. En conséquence je réservais un aller et
retour sur le ferry de passagers ainsi que le retour sur le ferry de Port aux
Basques à North-Sydney pour le 20 juin pour quitter Terre-Neuve. De plus
je pris rendez-vous le 24 juin avec le garage Mercedes-Benz de St John
dans le New-Brunswick pour faire l’entretien périodique du camion, il
aura 30.000 km. Dans les voyages au long-court il faut savoir prendre son
élan. Je pouvais poursuivre sereinement mon voyage en allant voir des
Puffins à Ellison. Ils nichent avec des mouettes sur un îlot rocheux
inaccessible aux touristes et c’est tant mieux. Hélas il est très
difficile de les apercevoir dans les rochers. Ensuite je poussais
jusqu’à Cape Bonavista pour visiter le phare, site historique. Comme
ceux déjà vus la maison d’habitation du gardien a conservé le mobilier
d’époque. Je bivouaquais non loin de là.
Ellison
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Iceberg Alley, encore |
Bonavista Lighthouse
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Maison du gardien |
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Bonavista Harbour |
Long Beach, route 205
Dans la nuit de lundi à
mardi 2 juin la température était tombée à 2°C. Je constatais qu’elle
était très variable d’un jour à l’autre. Je pris la route côtière de
Bonavista à Southern Bay dont le relief est très déchiqueté. Comme à mon
habitude au petit matin je lisais quelques pages des lettres de Victor
Hugo à un ami lui contant son voyage en Allemagne. Ses descriptions des
paysages, des villes traversées, des monuments sont sublimes complétées
de références historiques et d’érudition. N’est pas Victor Hugo qui
veut ! Je fis un court arrêt à Clarenville pour des achats alimentaires.
Puis je cherchais un bivouac pour deux jours ; en regardant la carte je
choisis au doigt mouillé la route 205 longeant le Southern Arm par le
sud. Le village de Long Beach aménagea un recreational area où je
parquais le camion pour un repos au bord de l’eau, avec Victor Hugo.
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La côte, route 235 |
Long Beach route 205, bivouac |
Le lendemain de repos à
Long Beach où j’avais espéré une journée ensoleillée, eh bien non. Ciel
couvert, pas une parcelle de ciel bleu, le soleil ne fit aucune
apparition. La température atteignit au maximum 8,6°C !
La matinée passa à lire, à préparer la visite de St. John’s et à rêvasser, et
l’après-midi même schéma. De ma lecture je ne peux pas ne pas citer cet
extrait mis en perspective avec l’actualité politique en France où une
réforme du système éducatif fait débat :
"... Les premiers hommes que l’histoire voit poindre sur les bords du Rhin
c’est cette grande famille de peuples à demi sauvages qui s’appelaient
celtes et que Rome appela gaulois ; qui ipsorum lingua
CELTAE, nostra vero GALLI vocantur, dit Cesar… -Chose frappante et
qu'il faut noter en passant,- cette vingt-deuxième légion romaine avait amené
avec elle Crescentini, qui le premier porta la parole du Christ dans le Rhingau
et y fonda la religion nouvelle…"
Lettres à un ami, Rhin 1 Lettre XIV, de Victor Hugo.
Il est évident que le président de la république française
et sa ministre de l’éducation nationale n’ont pas lu Victor Hugo.
Ce sont les fossoyeurs de l’histoire et de la culture française
ainsi que de ses racines chrétiennes par
l’égalisation sur la médiocrité et l’inculture, socialisme à la française.
Cupids
Le jeudi 4 juin le soleil
daigna se montrer mais hélas un fort vent froid du nord réfrigéra
l’atmosphère à ne pas mettre un chat dehors. La Trans Canada Highway #1
traverse de somptueux paysages d’étangs bordés soit de maisons soit de
caravanes de pêcheurs saisonniers pour rejoindre Avalon Peninsula. En
route vers St. John’s je fis un détour pour visiter le lieu de la
première colonie anglaise à Terre-Neuve au fond de Conception Bay à
Cupids. En effet le marchand John Guy aborda le site en 1610. Le Cupids
Legacy Centre retrace l’histoire de cette colonisation avec des outils
retrouvés lors de fouilles archéologique effectuées tous les ans à la
belle saison. Comme à Trinity des photos du 19e siècle
caractérisées la vie des pêcheurs selon le système de troc. Je
poursuivis ma route jusqu’à Conception Harbour pour trouver un bivouac
au bord de l’eau.
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Lever du soleil à Long Beach |
En route 70 |
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John Guy |
Photo de famille |
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Système de troc |
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Cupids Legacy Centre |
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Cupids Cove Plantation, first English settlment |
St. John's
Le vendredi 5 juin après
une nuit froide, +0,9°C, j’arrivais à St John’s sous le soleil mais la
température n’atteignit que 12°C. Je commençais par visiter The Rooms,
le musée et les archives locales. Je ne m’attendais pas à voir des
peintures des impressionnistes mais enfin j’admirais quelques œuvres de
peintres locaux dignes d’intérêt comme celles de Christopher Pratt. Mais
hélas No-photo, j’en volais deux dans le dos du cerbère. Puis j’allais
au Commissariat, qui fut la demeure des assistants du commissaire du
gouvernement. Là, je découvris l’humour typiquement anglais à la lecture
des panneaux interprétatifs, un pur bonheur. J’en donne quelques
exemples. Après un déjeuner frugal acheté chez Sobeys. Je fis grimper le
camion au Signal Hill où m’attendaient les exploits vains de la marine
française et où je m’installais pour mon travail administratif et
possiblement pour mon bivouac.
The Rooms, museum
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Photos volées |
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rues de St John's |
Commissariat
Signal Hill
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Le Goulet, The Narrows |
Samedi 6 juin dans la
froidure du matin je m’installais devant le Tourist Centre pour utiliser
la connexion Wifi. Puis j’allais visiter le Johnson Geo Centre creusé
dans la roche du Signal Hill qui raconte l’histoire de notre planète.
Mais le clou est le procès de la tragédie du Titanic qui sombra à moins
de 560 km des côtes de Terre-Neuve. Dans l’après-midi je me rendis à
Quidi Vidi Plantation, un village de pêcheur du 18e siècle.
Je retournais sur le parking du Signal Hill pour bivouaquer.
Johnson GEO Centre
Quidi-Vidi village Plantation
John's, downtown
La température nocturne
fut de 8,3°C mais évidemment il plut toute la nuit. Entre deux averses
je me promenais dans le centre-ville qui fut ravagé par un incendie en
1892. Seuls les rares bâtiments en maçonnerie subsistèrent. Comme je
l’ai montré avec quelques photos les maisons d’habitations sont toujours
en bois. Devant le déluge j’allais me réfugier en fin de matinée dans le
camping du Pippy Park. Seul le loop #4 avait le Wifi mais le loyer fut à
un prix exorbitant CAD 50,85 ! La pluie tomba toute l’après-midi.