Du 2011/10/10 au 2011/10/16 |
-- De Pointe-à-la-Croix, QC, à North Rustico, PEI, |
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Le tracé de la route |
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L'Acadie |
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Les premiers colons Français s’établirent à Minas Bassin vers 1600, ils appelèrent la région Arcadia, nom donné par Verrazzano, explorateur italien au service du roi François 1er, ce mot grec signifiant "Paradis pastoral", qui devint Acadie au 18e siècle. Une autre étymologie donne comme origine un mot Mi’Kmaq, Première Nation habitant la région, Algatig, signifiant "lieu de campement" L'Acadie étaient alors les trois provinces actuelles du New Brunswick, Nova Scotia et Prince Edward Island. Après le traité d’Utrecht, 1713, les Acadiens refusèrent de prêter serment à la Couronne d’Angleterre. En 1754 le gouverneur Charles Lawrence ordonna la déportation des Acadiens. Ils brûlèrent les maisons et dispersèrent le bétail. 14.000 Acadiens furent embarqués sur des bateaux pour la Nouvelle Angleterre dont certains en Louisiane, les Cajuns. Le calme revenu entre la France et l’Angleterre des Acadiens revinrent dans les Provinces Maritimes, l’Acadie, mais leurs terres étaient occupées par des Loyalistes. Ils s’établirent au Cap Breton, au Nouveau Brunswick et en Gaspésie où ils firent souche. Lors de la Convention Nationale des Acadiens en 1881 tenue à l'Île du Prince Édouard, les Acadiens se sont choisis un drapeau. La tricolore Français a été adopté pour montrer les origines du peuple et l'étoile jaune dans le bleu marine symbolise l'attachement à la mer et à sa sainte patronne Marie, Stella Maris. Un hymne nationale fut aussi composé. |
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New Brunswick |
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Le New Brunswick fut occupé par les Français dès 1603 dans la région de la Baie de Fundy. Ils furent expulsés en 1755 et partirent au Québec en Gaspésie dans la Baie des Chaleurs. Lors de la guerre d’Indépendance des USA les Loyalistes vinrent s’établir sur les terres des Acadiens expulsés ainsi qu’à St John et Ste Croix River. Je quittais Pointe-à-la-Croix en fin de matinée, heure du New Brunswick (+1h). Je franchis le pont de la Ristigouche River et, de l’autre côte tous les magasins étaient fermés, renseignement pris c’était le Thanksgiving Day au Canada Britannique. Je retournais au Québec pour faire de l’approvisionnement. De Campellton je parcourais la route du littoral acadien identifiée par une étoile jaune à cinq branches figurant sur le drapeau tricolore de l’Acadie en haut dans le bleu près de la hampe, elle symbolise la Vierge Marie. Route splendide serpentant le long du rivage hélas occupé par des résidences, il n'y a pas d’accès à la mer. Dans le village Petit-Rocher apercevant des caravanes en bord de mer je me détournais et trouvais un bivouac face au petit-rocher. Le temps était ensoleillé mais avec un fort vent de terre. |
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Pont de Pointe-à-la-Croix à Campellton enjambant la rivière Ristigouche |
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Bivouac face à un petit rocher |
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L'Acadie |
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Dès potron-minet la lune avait rendez-vous avec le soleil, magique comme le pensaient les Égyptiens au temps des Pharaons. |
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Au petit matin la lune a rendez-vous avec le soleil et, vice et versa |
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Grande-Anse est la porte de la Péninsule Acadienne, cela se voit, partout le drapeau acadien est pavoisé. Hélas trois fois hélas tout est fermé même les Offices de Tourisme. Ce fut le cas aussi à Caraquet qui se vante d’être la capitale. |
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Office du Tourisme de Grande-Anse |
Poteau électrique orné du drapeau acadien |
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Chaudes couleurs automnales |
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Peu avant je flânais dans le Village Historique Acadien, bien sûr fermé, mais le chaland est autorisé à parcourir le sentier historique, sachant qu’il est précisé, gratuitement. Sans animation même sous le soleil, le site est quelconque. Des édifices du 19e et 20e siècle furent installés dans les années 1980 en provenance de toute la péninsule. |
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Charles Robin-1855 |
School-1869, Chapel-1831, Blackhall House-1840 |
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Railway Station-1930 |
General Store-1924, Hotel Chateau Albert 1907 |
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J’errais dans Caraquet qui a la rue principale la plus longue sans faire une visite. Désoeuvré je m’installais à la bibliothèque pour une connexion WiFi. En fin de journée je trouvais un agréable bivouac à Tabusintac au bord de l’embouchure de la rivière éponyme. |
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Bivouac |
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Parc National de Kouchibouguac | ||||
Après Miramichi j’entrai dans le Kouchibouguac NP où je fis deux courtes promenades sur les conseils du Centre d’Interprétation dont la salle d’exposition était en rénovation jusqu’en Juin 2012. Je parcourais la Plage de Kellys et sa promenade sur les planches pour voir le marais et ses habitants, des oiseaux de toute espèce. A part des mouettes aucun oiseau de marais. Certes le paysage est intéressant mais la lumière était chiche. |
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Promenade de bois |
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Quelques kilomètres plus loin avec le camion je jetais mon dévolu sur la tourbière et son observatoire, là aussi point d’oiseau mais un tapis de couleur extraordinaire. Les panneaux d’interprétation sont passionnants concernant la flore d’une tourbière et son origine millénaire. Pour l'observation des oiseaux la mi-journée n’est sûrement pas le moment idéale. |
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Observatoire |
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Après une collation in situ je continuais ma route jusqu’à Bouctouche où j’espérais avoir des informations concernant La Sagouine, que nenni, l’Office du Tourisme était fermé pour la saison. Mais le lendemain au Monument Lefebvre je trouvais la réponse, il s’agit d’un roman de Antonine Maillet, née à Bouctouche avec des ancêtres acadiens. J'en fis l’acquisition. En saison, juillet-août des représentations théâtrales donnent à entendre les monologues de La Sagouine : "J’ai peut-être ben la face nouère pis la peau craquelée, ben j’ai les mains blanches, Monsieur ! …" Elle obtint le Prix Goncourt en 1979 pour Pélagie-la-Charrette. Dans l’après-midi j’arrivais à Moncton où je me rendis chez Volvo pour faire ausculter le camion qui émettait des bruits divers en arrêtant le moteur. Ce sont des bruits intermittents qui apparaissaient après avoir parcouru des routes très dégradées entraînant des mouvements longitudinaux de la cabine. Ces bruits disparaissaient après plusieurs jours de roulage. Hélas rien ne fut découvert. Je soupçonnais l'attachement arrière de la cabine, à suivre. Je stationnais à la nuit tombée au Walmart. |
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La Sagouine, |
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Memramcook |
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Le lendemain deux visites inscrites aux Parcs Canada. Le Monument Lefebvre commémore cet ecclésiastique qui oeuvra pour le renouveau de la nation acadienne après la déportation de 1755-63. Né au Québec il fonda en 1864 le premier collège de langue française à Memramcook. En 1881 la première Convention nationale désigne l’Assomption, le 15 août, comme fête nationale. Les salles d’exposition sont remarquables par la synthèse circonstanciée de la tragédie acadienne. Le deuxième étage est occupée par théâtre dont l'acoustique est remarquable, je la testais. |
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Monument Lefebvre |
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Fort Beauséjour |
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Le Fort Beauséjour fut érigé selon la conception de Vauban en 1751 pour défendre l’isthme de Chignectou. Il passa aux mains des Britanniques en 1755 et fut rebaptisé Fort Cumberland. Sa situation stratégique exemplaire suscita la convoitise des anglais bien avant 1755. Le musée du Fort n’a rien pour retenir le visiteur, exposition de la collection du médecin du Fort faite de bric-à-brac. Je stationnais à la Baie Verte en route pour Prince-Edward-Island, PEI. |
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Fort Beauséjour |
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Prince Edward Island | ||||
Jacques Cartier enregistra l’île en 1534 mais la colonisation ne commença qu’en 1603 par l’arrivée de plusieurs groupes de français venant du Poitou. La population augmenta en 1750 après la déportation des Acadiens de Nova Scotia. En 1758 les Britanniques prirent l’Île alors dénommée Île St Jean et expulsèrent les Français. Elle devint officiellement Britannique après la signature du traité de Paris en 1763. Peu avant 10 heures je franchissais le Pont de la Confédération reliant le New Brunswick à Prince Edward Island, il fut nommé ainsi car c’est à Charlottetown, capitale de la province, que naquit la Confédération du Canada en 1867. Avec 13 km de longueur il est le plus long au-dessus de la mer gelée en hiver. Le péage est perçu à la sortie de l’île. L’Office du Tourisme de Borden-Carleton à la sortie du pont était ouvert et donnait toute information utile en cette saison hivernale où toutes les activités touristiques étaient fermées. Il y a une connexion WiFi. |
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Pont de la Confédération |
Le pont vu de PEI |
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Je m’arrêtais à Summerside dont seul le Eptek Art & Culture Centre était ouvert exposant des artistes locaux. |
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Dining out by Lori Ellis |
No comment |
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Bien sûr les peintures murales étaient accessibles en plein vent et crachin maritime, j’en immortalisais quelques unes. |
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Prince Edward Island Railway |
Streetscape |
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The Great Fire of 1906 |
The Acadians of Summerside & the Green Hotel |
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Je parcourais le Circuit Côtier North Cape enchaînant plusieurs Hwy avec parfois un jeu de piste pour trouver les carrefours. Il traverse plusieurs localités acadienne dont la Région Évangéline. Le drapeau acadien est hissé devant beaucoup de résidences. La journée fut maussade, la brume se leva vers midi sans que le soleil fasse son apparition, vent & crachin malgré la douce température de l’été des indiens. Je bivouaquais au pied du West Point Lighthouse. |
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On Hwy #11 |
On Hwy #14 |
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North Cape | ||||
Le lendemain en route vers le North Cape je notais l’entretien permanent du terrain entourant les maisons donnant un paysage manucuré, so British. |
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Paysage |
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La pointe du Cap Nord est la plus longue du continent Nord Américain, elle est exploitée par des éoliennes installées et gérées par une entreprise Française. |
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La brochure de l’Office du Tourisme mentionnait le Centre d’Interprétation du Cap Nord et de la ferme d’éoliennes comme ouvert jusqu’au 15 octobre, faux il était fermé. |
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En début d’après-midi je me rendis à O’Leary en plein champ de patates pour visiter le Musée de la Pommes de terre. Il est très intéressant, j’appris beaucoup de choses passionnantes. L’origine de ce tubercule est sud américaine exploité par les Incas. Les Espagnoles l’introduisirent en Europe au 16e siècle et découvrirent ses vertus antiscorbutiques, maladie très répandue parmi les marins pendant les longs voyages en mer à cette époque. Antoine A. Parmentier fut en contact avec ce tubercule pendant son incarcération à Hanovre au cours de la guerre de sept ans (1756-63) puis il l’introduisit en France en persuadant le roi Louis XVI de ses vertus. La journée fut ensoleillée et très ventée. |
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Potato Museum |
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Poterie Inca à motifs de pommes de terre |
Culture de la pomme de terre dans les Andes |
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Côte des Pignons Verts | ||||
La veille en inspectant le camion j’avais remarqué un clou dans le pneu arrière droit que j’extrayais et marquais l’emplacement, ce matin je vérifiais la pression des pneus, rien d’anormale, à suivre. La journée aurait pu être belle, le soleil se levait avec un oiseau de bon augure volant au-dessus. Mais très rapidement le temps se mit à la pluie. Autre déception à Miscouche où se trouve le Musée Acadien ouvert toute l’année selon la brochure, je découvris qu’il était fermé pour la saison ! |
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Sunrise with a bird |
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Je continuais ma route jusqu’à Cavendish traversant des champs de patates en cours de récolte. Le Site Historique National de Green Gables était heureusement ouvert. La ferme de Green Gables servit de décor au roman de Lucy Maud Montgomery, Anne… La Maison aux pignons verts, écrit en 1908 et traduit dans de nombreuses langues. En début d’après-midi je trouvais un bivouac venté à North Rustico Harbour. |
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L. M. Montgomery |
Anne of Green Gables |
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Green Gables |
Anne's room |
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North Rustico, le 2011/10/16 | |||