Après trois mois de confinement pour éradiquer (!) la Covid-19 je partis en voyage au Centre de la France pour une circonvolution antihoraire. La première étape fut Arles, ici, pour visiter la ville antique des romains. Hélas très peu de touristes et plusieurs attractions étaient encore fermées, notamment le théâtre antique, l’amphithéâtre (arènes). L’hôtel de Ville m’accueillit sous sa somptueuse voûte puis l’église Saint-Trophime dont le cloître était en travaux. Après trois heures de déambulation je retournais à mon camion stationné au bord du Rhône. La température était de 30°C avec une humidité de 32%.
Place de la République avec un bel obélisque |
Les paysages des Alpilles aux oliviers sont somptueux, Vincent Van Gogh les a sublimés ; les poètes, A. Daudet, F. Mistral les ont chantés. Je n’ajouterai rien que de tels talents ont si bien magnifiés. Les romains ne s’y sont pas trompés en édifiant sur le plateau des Antiques la cité de Glanum qui fut abandonnée après le saccage des barbares aux 3e siècle. Les quelques structures subsistantes témoignent, s’il en est besoin, l’ingénierie urbanistique et architecturale des romains. En musardant sur les routes départementales au pied de Alpilles je découvris la chapelle Saint-Sixte. De retour à Saint-Rémy je poussais jusqu’aux Baux de Provence pour bivouaquer à proximité afin de visiter le site demain matin.
Mausolée et Arc municipal |
Le jeudi 26 juin je montai à l’assaut de la colline des Baux de Provence, ici. Dans son sketch la visite du château, Jacques Dufilho prononce cette phrase définitive : "D’époque entièrement restauré !" Tel est le village des Baux de Provence, touristique, très … voire trop touristique. Heureusement à 8:30 les touristes sont rares en cet fin juin post Covid-19. En définitive il n’y a rien à voir sinon le merchandising…à partir de 10:00.
Le vendredi 26 juin fut encore une journée au pied des Alpilles pour visiter le moulin d’A. Daudet qu’il acquit en 1935 sans jamais l’habiter. En effet lors de ses voyages dans la région il séjournait au château de Montauban et "Les Lettres de mon moulin" furent écrites à Paris. Ah, ces romanciers ! Puis ce fut un coup d’œil à l’aqueducs romains de Barbegal avant de flâner dans la ville très touristique de St Rémy de Provence. Je trouvais un bivouac au sud le long de la D5.
Le samedi 27 juin en route vers
Avignon je fis un détour pour visiter l’abbaye Saint-Michel-de-Frigolet
fondée en 1121. Elle fut transformée en internat et hébergea F. Mistral
comme collégien. Depuis 1858 une communauté de prémontrés assure la
tradition. A l’entrée l’église Saint-Michel accueil les visiteurs dans
sa grande simplicité. Plus loin N.-D. Du-bon-Remède de style roman dont
l’intérieur regorge de boiseries polychromes. Le cloître n’est visitable
qu’en visite guidée le dimanche après-midi.
En arrivant à
Avignon je stationnais le camion sur l’ile Piot en face du Palais des
Papes en vue du pont St-Bénezet, dit pont d’Avignon. Le palais des Papes,
ici,
fut en son temps, 1334, le plus vaste palais ecclésiastique d’Europe,
plus de 15000 m². Hélas il fut saccagé lors de la Révolution Française
puis transformé en caserne militaire par la troisième république et
finalement restauré à partir de 1915 bien sûr au frais des
contribuables ! La visite dure environ 1h30 pour parcourir de salles
immenses vides de mobilier avec parfois de splendides fresques, No
Photo. Depuis le début de mon voyage tous les bâtiments officiels sont
visitables avec le masque obligatoire ainsi que le gel hydroalcoolique à
l’entrée. En sortant j’allais baguenauder sur le pont d’Avignon avant de
retourner à mon camion.
Abbaye St-Michel de Frigolet |
Palais des Papes |
Le dimanche matin je quittais le parking de l’ile de Piot sans regret car la nuit fut bruyante par les allers-et-retours de voitures et les palabres de fumeurs de narguilé exhalant une odeur envoutante, peut-être du haschich ! Quelques minutes plus tard j’échouais à Villeneuve-lez-Avignon pour visiter le Fort Saint-André hélas fermé car les provençal est un lève-tard et des couche-tôt avec la pause-déjeuner (10.00-12.00, 14.00-18.00). Et oui. Je poursuivis ma route cahincaha sur les routes départementales de la France profonde, Quelle est belle, jusqu’à Grignan, ici, pour la visite du château qui n’est pas d’époque car dévasté par les accapareurs de la Révolution Française laissant guère pierre sur pierre ainsi que le mobilier vendu à l’encan. Eh bien, la populace n’a pas évolué depuis 1789. Le château fut patiemment reconstruit par une riche veuve Marie Fontaine. Attenant au château la collégiale St-Sauveur reçut le sépulcre de Mme de Sévigné en 1696. Je repris la route pour trouver un bivouac sur une aire de piquenique à l’entrée du village Saint-Turquois ou Turquoit selon la carte IGN.
Villeneuve-lez-Avignon, Fort St-André |
Château de Grignan |