Chamonix
Le vendredi 03 octobre je quittais la
Villa Thébaïde dès potron-minet, 6h30,
pour rejoindre Chamonix en prenant des
routes départementales, et des
autoroutes. Le trajet de 422 km dura 9
heures, arrêts pipi, pauses café et
déjeuner. Le parking du téléphérique
étant payant et hors de prix pour +24
heures je rebroussais chemin ayant
noté une aire de stationnement près
d’une station-service Total. Demain je
tenterai de monter à l’Aiguille du
Midi.
L'Aiguille du Midi, 3842 mètres
Le samedi matin je prenais la benne de
9h30 en enchainant la deuxième benne pour
la plateforme d’arrivée à 3777 mètres
d’altitude sachant que le sommet est fermé
pour travaux. Je visitais le site avec ses
différentes terrasses montant et
descendant des escaliers. Je passais la
matinée à explorer l’horizon des montagnes
sous un soleil resplendissant, Quel
bonheur ! D’autant plus que mon cœur ne me
causa pas de frayeur, son pouls était de
64 au repos, de 74 en marchant sur le
plat mais il
grimpait à 96 dans les escaliers requérant
des arrêts aux paliers et des repos aux
terrasses. Bien sûr c’est le résultat
d’une activité physique de musculation de
mon cœur en pédalant pendant une heure
chaque matin pour pallier les nécroses et
d’un cocktail de huit médicaments
efficaces. Hélas le discours lénifiant des
cardiologues n’était pas encourageant et
il demeure précautionneux, pas de risques
inutiles, restez donc au niveau du
plancher des vaches en France ; les
bougres ne veulent pas prendre de
responsabilités. Après déjeuner je
reprenais la route, l’autoroute à
destination de l’Allemagne. Je m’arrêtais
sur l’aire de service du "Poulet de Bresse",
çà ne s’invente pas !
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Stuttgart, Ostfildern
Le tracé GPS de la route
De Chamonix à Stuttgart, Ostfildern
Le 05 octobre 2014
Le dimanche 05 octobre fut une journée
sur les autoroutes de France et
d’Allemagne pour un trajet de 504 km en 9
heures, arrêts pipi, pauses café et
déjeuner. J’arrivais sans difficultés au
parking d’ORC à l'aide du GPS pour le bivouac.
Les rues alentours portent les noms
d'ingénieurs allemands de grande
renommée : Karl Benz, Robert Bosch,
Gottlieb Daimler, Rudolf Diesel,
Wilhelm Maybach, Felix Wankel et bien
d'autres tous ayant contribués au
prestige de l'automobile allemande. La circulation sur les
autoroutes françaises et allemandes
m’attirent quelques réflexions sur la
manière dont les gouvernants des deux
pays considèrent l’automobile. En ce
dimanche la densité de la circulation
est significativement plus importante
sur les autoroutes allemandes,
pourquoi ? Dès lors que la chaussée
est à trois voies la vitesse n’est pas
limitée. La voie d’extrême gauche est
laissée libre pour les vitesses
élevées. J’ai vu une Ferrari déboulée
dans un tonnerre assourdissant des
échappements, impensable en France !
D'ailleurs après ma pause-café à Dole
je vis arriver une puissante Audi
immatriculée en Allemagne escortée par
une voiture de la gendarmerie ; le conducteur avait
dû oublier qu'il était encore en
France, son compte était bon. Les deux pandores n'avaient
pas une attitude avenante.
Ci-dessous je ferai quelques
considérations oiseuses sur l’Union
Européenne et la France.
ORC, Exclusiv Zubehör
Lundi dès 8h je me présentais au bureau d'ORC
(Off Road Center).
Akim, la personne parlant français, était
au téléphone mais un ouvrier me demanda
les clefs de la voiture, aussitôt le
travail commença. Puis avec Akim nous
fîmes la check-list du travail exposé
antérieurement par courriel. La voiture
sera disponible dès mardi midi. A ma
demande une chambre avait été réservée
dans un hôtel proche. Un commissionnaire
m’y conduisit et m’expliqua comment
aller à la gare de la ligne U7 pour me
rendre à Stuttgart que je souhaitais
visiter.
Stuttgart
Mon bagage à main déposé à l’hôtel je
marchais vers la gare où un automate
abscons fut rétif à me délivrer un billet.
J’avisais la conductrice du train qui
m’expliqua dans un anglais parfait ce
qu’il fallait faire, ouf ! Un conducteur
français de RER parle-t-il l'anglais ? Je
débarquais à l’Hauptbahnhof sans encombre,
le train était direct avec plusieurs
arrêts. Pas de contrôleur dans le train,
pas de tourniquet pour entrer et sortir
avec le billet. Rien à voir avec les gares
françaises et encore moins avec le RER
parisien. Ici c’est un hub souterrain très
clair avec des boutiques et une foule de
voyageurs dans tous les sens mais sans
hâte excessive à la française. De place en
place des employés renseignent les
voyageurs. Pendant le trajet j’observais
la campagne ainsi que l’urbanisme des
banlieues. D’abord le ballast de la ligne
de chemin de fer est gazonné, ouah ! Pas
d’immeuble de grande hauteur, les maisons
ont deux étages et sont bien souvent de
couleur claire, le blanc est dominant. Mon
dernier passage en Allemagne date de 2006
chez UNICAT à Dettenheim près de
Karlsruhe. La journée s’annonçait
maussade, au petit matin la température
était de 10°C et le brouillard couvrait
encore la campagne à 8h30 quand je pris le
train.
En sortant de la gare
je fus assailli par des sons et des
odeurs différentes d’en France. J’ai
déjà mentionné dans mes récits de
voyage que je regrettais de ne pas
pouvoir enregistrer trois des
perceptions sensitives, le goût,
l’odorant et le toucher pour les
restituer avec les images et les sons.
Elles sont une partie intégrante de la
civilisations. Sur l’esplanade de la gare un
panneau indiquait le Tourist Information
où un plan de la ville me fut donné avec
les points d’intérêts en ce lundi où tous
les musées sont fermés comme partout
ailleurs. Je baguenaudais dans le
centre-ville très petit me heurtant aux
portes fermées des monuments. Seules les
églises étaient ouvertes où des hommes et
des femmes entraient quelques instants
pour prier. Comme dans toutes les villes
allemandes le contraste entre les
monuments anciens épargnés par la guerre
ou restaurés et les immeubles modernes est
saisissant mais pas choquant. Dans la
Stiftskirche une double surprise
m’attendait, d’abord je fus accueilli par
un concert d’orgue que j’écoutais,
religieusement, puis au pied de l’autel
des fruits et légumes étaient joliment
exposés dont le sens me resta, impénétrable.
Ici chacun vit sa foi selon sa propre
conception. L’Allemagne n’est pas un
état laïc et ça se voit. A mon retour à l’hôtel vers
16h00 le froid me saisit intensément.
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St Eberhard Kirche |
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Neues Schloss |
Altes Schloss |
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Altes Schloss |
Herzog Eberhard im Bart (1445/1496) |
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Neue Stadt |
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Stiftskirche |
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Stiftskirche |
Mercedes-Benz Museum
Le mardi matin je pris de nouveau le train
de la ligne U7 jusqu’à la Hauptbahnhof
puis le train de la ligne S1 jusqu’à la
station NeckarPark pour visiter le
somptueux musée de Mercedes-Benz construit
en forme d’une double hélice. La visite
commence au sommet de l’édifice en
descendant pour parcourir 125 ans de
l’histoire de l’automobile et pour
admirer
quelques 160 véhicules. Karl Benz est
l’inventeur du premier moteur à pétrole
puis du premier véhicule automobile avec
ses compères W. Maybach et G. Daimler. Je
montre les voitures ayant fait l’histoire
de la marque mis en perspective de
l’histoire de l’Europe présentée sans
faux-fuyants. Cette dualité historique
est l’aspect essentiel et remarquable
du musée, elle vaut d’y passer la
journée. La fin de la visite
est plus prosaïque elle se termine
comme dans tous les musées par le
passage obligé dans la boutique de
souvenirs pour y dépenser quelque
argent mais le plus abracadabrant est
de passer par le showroom des véhicules actuels de
la marque pour ceux qui ont le carnet
de chèques en poche. Je dus rebrousser
chemin pour récupérer mon bagage afin
de croquer ma pomme dans le train de
retour à Ostfildern chez ORC,
prendre mon véhicule, Mercedes-Benz,
et quitter l’Allemagne vers 14 heures.
Oh ! J’ai omis de mentionner que le
collier de l’audio-guide marqué de
Mercedes-Benz est remis au visiteur,
la marque à l’étoile est grand
seigneur. Je bivouaquais sur un
immense parking juste après la
frontière matérialisée par le Rhin sur
la route B500. Hélas, je fus délogé
vers 22h30 par le gardien qui fermait
le parking, je m’insérais entre deux
camions sur la route.
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Mercedes-Benz Museum |
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Le cheval, moyen de locomotion |
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Le premier engin auto-mobile, 1885 |
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La première
automobile au monde, 1890 |
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Deutschland über
alles |
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Le tournant du 20e
siècle |
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Les années 20 |
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Les années 40 |
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La 300 SL et les
années 60 |
Considérations oiseuses sur l'Union Européenne et la France
Dans le train de retour à Ostfildern
après cette brève incursion en Allemagne,
je me pris à rêvasser en relation avec les
problèmes économiques de l’Europe et plus
particulièrement avec la vision
diamétralement opposée de l’Allemagne et
de la France. Il me revint en mémoire que
les pères de l’Europe, de Gasperi,
Schumann et Spaak avaient porté le Marché commun en 1957 avec pour
objectif de conjurer les guerres qui
ravageaient l’Europe depuis la Révolution
Française de 1789. A ce jour leur objectif
est atteint. Mais hélas ces hommes de
talent ont eu une vision à court-terme.
Leurs successeurs moins talentueux ont
accouché de Maastricht aidés en cela par
les technocrates de Bruxelles, géniteurs de
procédures sclérosantes. A l’instar des
Etats Unis d’Amérique, les Etats d’Unis
d’Europe ne sauraient exister. Je ne peux
pas ne pas citer de nouveau Alexis de
Tocqueville qui était en exergue du bilan
de mon voyage aux USA :
"L’homme est pour ainsi dire tout entier dans les langes de son berceau...
...Il se passe quelque chose d’analogue chez les nations. Les peuples se ressentent
toujours de leur origine.
Les circonstances qui ont accompagné leur naissance et servi à leur développement
influent sur tout le reste de leur carrière."
Les quelques
considérations partielles faites ci-dessus
au gré de ma courte pérégrination depuis
la Villa Thébaïde montrent à l’évidence
que les peuples d’Europe ne sont pas et ne
peuvent pas être réductibles à un seul
peuple, une seule langue en un mot en une
seule civilisation. Les nations
européennes ne sont ni nées dans les mêmes
langes ni ont les mêmes vécus. Je suis et je
resterai un européen convaincu dans la
mondialisation inéluctable, dans
l’émergence de la Chine et bientôt de
l’Inde et autres BRIC, les nations
européennes prises isolément n’ont aucun
poids ni politique ni économique. Le monde
bascule d’une centralité méditerranéenne à
une centralité de l’Océan Pacifique. Il
faut donner du sens à l’Europe, il faut
que des femmes et des hommes jeunes et
compétents émergent avec une vision pour
redonner de l’espoir aux peuples de
l’Europe. Il faut réinventer l'Union Européenne.
Je ratiocine, je radote, j’ai pris un coup de vieux.
A ce propos la classe politique
française est peuplée de gérontes notamment
au Sénat où ils viennent finir leurs jours.
Il n’y a rien à attendre de tels
hiérarques cooptés par les appareils
des partis politiques. Les français ne
se rendent pas compte que la
gouvernance de la France est sclérosée
par les partis politique, les
syndicats et la hautes administration
payés par eux et qu'elle est devenue
irréformable, confer la grève des
pilotes d'Air France. Il est dit que les
français adorent les hommes
providentiels, bien sûr c’est se
décharger de la patate chaude. Mais
qu’ils ne se trompent pas. Le "come
back guy" ne changera rien, il a déjà
donné toute sa mesure antérieurement.
Un homme ne change pas sa nature à 65
ans. D’ailleurs les
représentants du peuple devraient être
démis de leurs mandats électifs à
l’âge légal de la retraite. La loi est
applicable à toutes & à tous.
En route vers Dieppe
Le tracé GPS de la route
De Stuttgart, Ostfildern, Allemagne à Dieppe, France
Du 07 au 12 octobre 2014
N4, Perthes
Le mercredi 8 octobre fut une journée de
route sans intérêt sur la N4 sous la pluie.
Je bivouaquais à l’écart sur un
vaste parking. Le calculateur du
Mercedes G m’indiqua qu’il restait 600
km avant la révision des 10.000 km,
déjà !
Cap d'Antifer
Le jeudi 9 octobre fut une journée de
route sous la pluie jusqu’en
Seine-Maritime. Eu égard au mauvais temps
et aux bouchons sur les autoroutes menant
à Paris je ne m’y arrêtais pas préférant
la côte du
Pays de Caux
en espérant un
climat plus clément. Bien sûr le Cap
d’Antifer était très venteux ! Mais le
bivouac avec la mer et le balancement de
la cellule du camping-car par le vent de
travers et non des vagues était d'une
ambiance très maritime.
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Le pont de Tancarville |
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Le phare du Cap d'Antifer |
Cap Fagnet
Le vendredi 10 octobre fut une petite
journée de route avec comme point d’orgue
la visite des Falaises d’Etretat que
j’escaladais, bien sûr. La vue d’en haut
est superbe. D’ailleurs les littérateurs,
compositeurs et peintres ne s’y sont pas
trompés en s’établissant dans la ville
faisant ainsi sa renommée. Maurice Leblanc
et son immortel Arsène Lupin et son
château, Le Clos Lupin rendit la ville
célèbre avec son roman l’Aiguille Creuse.
Ensuite après Yport j’établis mon bivouac
sur les hauteurs de Fécamp au pied de
N.-D. de Salut.
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Etretat |
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Yport |
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Cap Fagnet |
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Le port de Fécamp |
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La Chapelle Notre-Dame de Salut |
Dieppe
En route vers Dieppe je cabotais en haut
des falaises du pays de Caux. Hélas la
route en est assez éloignée. Parfois je
tentais ma chance en prenant des routes
très étroites sans aboutir à la côte.
Saint Valéry-en-Caux m’offrit en spectacle
son chenal de l’avant-port. Plus loin
j’atterris au Belvédère du point
d’interrogation surplombant les falaises
donnant par hasard deux étranges photos.
Sans Guide Vert j’allais à la découverte
et je trouvais la chapelle de Varengeville
où fut enterré Georges Braque et son
épouse. Il donna à la chapelle l’unique
vitrail qu’il réalisa. Enfin j’arrivais
sur les hauteurs de la ville de Dieppe
où je bivouaquais.
Saint-Valéry-en-Caux
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Le chenal de
l'avant port |
Belvédère du "point d'interrogation"
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Falaises sud |
Falaises nord |
Chapelle de Varengeville
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La Chapelle de
Varengeville |
Dieppe
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Vue des falaises sud |
Le dimanche matin je descendis de la
falaise pour stationner au Parc de
l’Impératrice Eugénie. Un méchant crachin
normand tombait. En ce jour peu de
promeneurs, peu de touristes tout au plus
quelques hurluberlus joggaient. De plus
l’office de tourisme était fermé.
J’arpentais les rues à la recherche de
quelques curiosités malheureusement rares.
Sur le port je cherchais un restaurant
digne d’intérêt ; bof ! La moule était à
l’honneur. En désespoir de cause je jetais
mon dévolu au hasard ; hélas je ne pense
pas avoir eu la main heureuse. En début
d’après-midi je me rendis sur le parking
de Nouvel’Air où j’avais rendez-vous lundi
pour la pose d’occlusions des baies.
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Vue du Parc Impératrice Eugénie |
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Porte des deux tourelles |
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Eglise St-Jean |
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Le port |
Nouvel'Air
Le lundi 13octobre Mr. Lemière,
Nouvel’Air,
attaqua la réalisation des volets
extérieurs de mon camion ; je rappelle
qu’il en avait fait pour le MAN en
2005. La journée du 13 fut occupée à
prendre les gabarits des baies de la
cabine car ceux de la cellule sont
standards. Il confectionna les six
volets, encolla l’isolation et laissa
sécher toute la nuit. Le lendemain dès
huit heures il procéda à leur pose sur
les baies. A neuf heures le travail
était fini. Je quittais son atelier
pour Troyes vers 9h30. J’arrivais à
Rosières-près-Troyes à 16h30 après les
arrêts habituels.
En route vers la Villa Thébaïde
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Le tracé GPS de la route
De Dieppe à la Villa Thébaïde
Du 14 au 16 octobre 2014
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Le mercredi 15 octobre
à 10 heures j’avais rendez-vous chez Mercedes-Benz à
Buchères,
la ville martyre de la Seconde Guerre
Mondiale pour l’entretien type A du camion qui
affiche 10.277 km, déjà ! Puis je continuais ma
route pour m’arrêter aux Loges-Margueron où sont
enterrés mes parents. Finalement je bivouaquais à
Orange près de
Touratech
où j’avais rendez-vous le
lendemain pour l’achat d’un Garmin 276C
d’occasion. J’arrivais dans l’après-midi du 16
octobre à la Villa Thébaïde. Ce court voyage
aller-retour du 03 au 16 octobre me mena à
l’Aiguille du Midi, à Stuttgart, Allemagne, à
Dieppe dans le Pays de Caux, à Troyes, à Orange et
retour. L’objectif fut
double, tester ma capacité à la haute altitude et
apporter des améliorations au camion avant
le prochain voyage au
Maroc.
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Circuit de 3.230 km |