Lundi 6 juillet fut encore une journée de déception. Je visitais Bagnols-sur-Cèze, ici. Après avoir trouvé un parking non sans difficulté, j’allais à l’office du tourisme à 9:00 fermé bien que les horaires affichés mentionent de 9:00 à 19:00. Je me promenais alentour à 9:30 toujours fermé. J’allais voir si le musée d’art moderne Albert André était ouvert, bien sûr fermé le lundi. Les professionnels du tourisme se plaignent que la pandémie de la Covid-19 leur fait perdre du chiffre d’affaire. Ils ne font pas d’effort pour attirer les chalands après deux mois de congé forcé, a fortiori les fonctionnaires municipaux. C’est la France pleurnicheuse & assistée ! Les rues étaient pavoisées de reproduction de tableaux d’Albert André. De guerre lasse j’allais à Sabran, ici, village sur un piton rocheux dominant la plaine avec à son sommet la ruine d’un château avec une Vierge en majesté et un panorama à 360°. En arrivant j’avisais une large bordure de route où je stationnais mon camion ; je m’informais auprès d’un quidam nettoyant la bordure de l’autorisation de stationner, la réponse fut affirmative car il est le propriétaire de cette parcelle. Enfin, une personne chaleureuse. Je discutais un long moment avec elle.
Mardi 07 juillet je quittais le village de Sabran dès potron-minet pour voir le lever du soleil sur les Cascades du Sautadet, ici. Hélas le malin se manifesta en mettant le portique du parking de La Roque-sur-Cèze à 2,10 mètres. Bien évidemment pas de camping-car en stationnement seuls quelques véhicules de taille basse. Je retournais pour chercher un stationnement le long de la route, 2 km plus loin. Je cheminais à gauche de la route jusqu’au Camping "Les Cascades". Une piste longe le camping jusqu’aux Cascades. Bingo, pas de touriste malgré l’heure avancée dans la matinée. Le Pont Charles Martel de restauration récente a une largeur de 2,10 mètres ; ainsi c’est la jauge pour chasser les camping-cars. Toujours pas de touristes, conséquence de l’étroitesse d’esprit des responsables locaux qui manifesteront, bien sûr, pour que l’État vienne à leur secours ! En conséquence je retournais à Bagnols-sur-Cèze pour atteindre mon objectif de St-Laurent-de-Carnols pour bivouaquer sur le parking du cimetière.
Mercredi 8 juillet en route je visitais Goudargues, ici, ce qu’on appelle avec emphase méridionale : "la petite Venise gardoise" le Guide Vert. En effet quelques canaux moussus alimentés par la Cèze quadrillent le village. C’était jour de marché, je fis l’emplette de miel de Châtaignier et de miel des Cévennes ainsi que de beignets gardois. Puis je cherchais vainement la grotte de la Salamandre en errant sur le plateau de Méjannes pour découvrir que les hollandais avaient établi une colonie véritable enclos linguistique et civilisationnel attesté par les voitures allemandes premium. C’est du communautarisme haut de gamme, l’entre-soi. Les hollandais appartiennent aux pays dits frugaux refusant de partager leur bien-être avec les pays européens moins bien lotis. Et pourtant, ils ont oublié le message de leur religion protestante d’obédience calviniste. Il est vrai qu’actuellement seulement 20% sont protestant et 42% sans religion ; la messe est dite l’argent n’a pas de religion. L'athéisme non-idéologique mais de rejet des valeurs humaines est en marche concurrent redoutable pour l'écologie politique. Pour en revenir à la grotte de Salamandre la route commence à Méjannes, basta je m’arrêtais sur un parking désert réservé aux camping-cars.
Jeudi 9 juillet je me promenais dans les montagnes avec une montée un peu raide mais sur une route étroite avec une chaussée au revêtement récent et de très bonne qualité. Le Guidon-du-Bouquet, ici, au pied des antennes de télécommunications offre une superbe vue sur la plaine et les montagnes alentours. C’est aussi et surtout le terrain de jeu du parapente. Puis j’allais voir Les Concluses-de-Lussan, ici, qui sont des marmites, trous d’eau, creusées par le tourbillonnement des eaux dans la gorge. Mon objectif était de randonner jusqu’à la combe de queue-de-bœuf que je n’atteignis pas eu égard à la difficulté, pour moi, de franchir une section très rocailleuse. Le paysage est grandiose notamment au Portail vu du pont de bois d’une blancheur neigeuse. Dépité de mon impossibilité d’atteindre mon objectif, l’homme sage connait ses limites, je retournais à mon véhicule. Les touristes étaient peu nombreux, la chaleur atteignit 37°C. Je décidais de bivouaquer sur place attendant la fraîcheur de la nuit, 16°C au petit matin. Aux Concluses-de-Lussan il n'y a pas réseau GSM et par conséquent pas d'Internet, désert numérique de la France.
Vendredi 10 juillet la visite d’Alès, ici, fut brève eu égard à la chaleur, à la cathédrale fermée pour restauration etc. Je trouvais un stationnement sur le parking du Musée Pierre-André Benoit, ici, selon le Guide Vert les horaires de visite sont de 14.00 à 18.00, faux il est ouvert aussi le matin en saison. Pierre-André Benoit (1921-1993) eût une activité très variée, éditeur, imprimeur, écrivain, dessinateur et peindre ! Il rencontra l’élite des arts et des lettres. Sa donation est très étrange rassemblant sa collection des œuvres de ses rencontres. Le parking près d’une aire de jeux fut occupé en milieu d’après-midi par des jeunes bruyants et un va-et-vient de véhicules à la sono beuglant. Je cherchais en route un stationnement paisible près de Chassagnes en bord de route D901.
Cathédrale d'Alès |
Samedi 11 juillet, à la fraîche, je m’arrêtais sur le parking de Lestong pour parcourir la piste de la corniche des Gorges du Chassezac, ici. Bien sûr au commencement la piste est facile mais devint rocailleuse encombrée de blocs de rocher rendant la progression pénible malgré mes bâtons de marche. Certes les gorges sont magnifiques mais l’éclairage serait meilleur en fin d’après-midi. J’allais jusqu’au dernier belvédère pour revenir au parking par le même chemin. Les touristes arrivèrent. Puis j’allais jusqu’à Barjac dans le paysage sublime des Cévennes pour faire des achats alimentaires. Je rebroussais chemin pour trouver un bivouac au bord de la D 202 à la hauteur de Les Laurents. J’y passais un weekend paisible.
Gorges du Chassezac |