Lundi 10 août, jour de mon 80e anniversaire, je parcourais de nouveau les routes départementales à la recherche des monuments ecclésiastiques datant du moyen-âge et plus particulièrement de style roman. L’église Saint-Désiré, ici, de la ville éponyme attira mon attention par la blondeur du gré constitutif des pierres extérieures sous la lumière rasante du matin. L’intérieur est d’une grande sobriété caractéristique de l’art roman du 11e siècle. La crypte atteste son antériorité par la voute en plein cintre. L’église Notre-Dame de Huriel était fermée lors de mon passage, je remarquais le clocher octogonal. A Domérat je m’arrêtais rapidement pour photographier Bacchus sur son tonneau. Montluçon fut aussi rapidement visité pour voir dans la vieille ville l’église Notre-Dame et une piéta, ici, du 15e siècle ainsi que des peintures anciennes dans une salle vitrée. Puis en montant sur la colline le château des ducs de Bourbon et sa tour de l’horloge du 15e siècle dont l’esplanade offre une superbe vue sur le Massif Central. Pour trouver une aire de bivouac j’allais jusqu’à Jarnages, au bord de l’étang, et son église du 12e siècle.
Bacchus sur son tonneau, Domérat |
Mardi 11 août j’allais à la recherche de la chapelle de St-Marien au confluent de la Tarbes et du Cher sur un promontoire dominant un lac artificiel. Puis je repartis à la découverte de la chapelle de Ste-Radegonde du 13e siècle vestige d’un hameau disparu. De la chapelle de St-Marien à celle de Ste-Radegonde il faut franchir un pont suspendu étroite sans aucune interdiction de largueur ou de poids ! A Chambon-sur-Voueize l’église Ste-Valérie, possède deux clochers. Le cœur est élégant de simplicité. Une absidiole possède un beau retable dédié à Ste-Valérie une autre expose une piéta du 16e siècle et une statue de la décollation de Ste-Valérie. Les stalles du cœur sont agrémentées de miséricordes, ici. A Moutier-d’Ahun, lieu de mon bivouac, j’arrivais trop tard pour visiter l’église fermée le mardi après-midi.
Lever du soleil, sunrise |
Mercredi 12 août fut une journée "haute en couleur" par la visite de l’église de Sous-Parsat et la Cité Internationale de la Tapisserie à Aubusson. L’église de Sous-Parsat, ici, fut détruite pendant la Révolution Française puis reconstruite à la fin du 19e siècle. Les fresques sont de Gabriel Chabrat, ici, jouant avec le jaune (la joie) et le bleu (le songe). J’eus la chance qu’elle fût ouverte lors de mon passage à 8.00 mais sans éclairage pour les photos prises en aveugle. Plus loin je fis un bref arrêt au village de Masgot sous un ciel morne. Le point d’orgue fut la visite de la Cité Internationale de la Tapisserie installée dans ses nouveaux locaux en 2016. Parmi les œuvres exposées j’ai choisi les réalisations modernes pour leur motif et couleur à l’opposé de la mythologie des tapisseries anciennes. Le visiteur reçoit à l’entrée un livret interprétatif des œuvres de la nef des tentures. Je bivouaquais sur le parking dédié aux camping-cars à Felletin. La canicule commence à s’estomper.
Fresque, Fresco by Gabriel Chabrat |
Jeudi 13 août je parcourais le circuit du Plateau de Millevaches, ici, proposé par le Guide Vert du Limousin sous un crachin intermittent accompagné de brusques bourrasques et d’une température comprise entre 17 et 21°C. Il est fortement vallonné situé entre 750 et 850 mètres d’altitude. Ma première visite fut pour le site gallo-romain des Cars, ici, du 2e et 3e siècle. Il présente un ensemble funéraire avec un temple et plus loin les vestiges d’une habitation avec tout le confort, adduction d’eau à partir d’une cuve monolithique et des canalisations en plomb. Le parcours est agrémenté de panneaux interprétatifs de la technique employée. Poursuivant ma route je passais au pied du mont Bessou, 977 m, et de sa tour de télécommunications. Je fis un bref arrêt sous la pluie au panneau de la Tourbière du Longeyroux. En route je me cassais le nez sur la porte de chapelles fermées notamment celle de Chavanac qui possède une statue de Salomé portant sur un plateau la tête de Saint Jean-Baptiste, réminiscence personnelle du Salomé de Strauss, ici. En traversant Peyrelevade je pris des photos de Street-Art et, pour finir un rapide arrêt pluvieux à l’église St-Gilles et St-Georges de Tarnac. Je bivouaquais au bord du lac de Vassivière toujours sous un crachin intermittent.
Vendredi 14 août commença par la grasse-matinée avec un temps brumeux sans pluie. Je flânais le long de la rive du Lac de Vassivière avec une visibilité restreinte. Malgré tout je parcourais la cinquantaine de kilomètres pour aller à Bujaleuf en un peu plus d’une heure. Sous un ciel moutonnant de gris et de noir avec des apparition timides du soleil je bivouaquais non loin de la Meaulde. Cette halte à une quarantaine de kilomètres de Limoges me permettra d’y arriver tôt pour la visiter.
Samedi 15 août j’avais deux objectifs de visite Limoges, la cathédrale St-Étienne et la salle des émaux du musée des Beaux-Arts et, la ville Martyr d’Oradour-sur-Glane. A Limoges la salle des émaux était fermée. Le portail St-Jean de la cathédrale St-Étienne, ici, est très ouvragé avec notamment une rose garnie de verre multicolore. Le clocher atteste que sa construction dura plusieurs siècles couvrant l’art roman puis gothique. Le jubé sous l’orgue a des bas-reliefs mythologiques des travaux d’Hercule. Oradour-sur-Glane, ici, déjà visitée il y a près de quarante ans, est un lieu de pèlerinage pour les français comme le montre la foule nombreuse en ce jour de l’assomption. En résumé 642 personnes, hommes, femmes et enfants furent assassinés par la soldatesque de la division nazie "Das Reich" le 10 juin 1944, symbole de la barbarie humaine. Je bivouaquais sur l’aire de repos du site. Éliane se présenta à la porte de mon véhicule et me dit: "Bonjour M. Bazin". Elle m’expliqua qu’elle suivait mon périple autour du monde. Nous échangeâmes nos expériences ainsi que nos relations personnelleset communes.
Éliane, voyageuse intrépide |
Dimanche j’avais l’intention de visiter le vieux Limoges, hélas le temps était non-seulement maussade mais aussi à la pluie et, les échoppes étaient fermées en ce dimanche. Je poursuivis ma route jusqu’à Solignac pour visiter l’église abbatiale, ici, vestige d’une abbaye fondée en 632 par Saint-Éloi. L’église de style roman date de la moitié du 12e siècle. Le temps étant incertain j’échouais à St-Priest -Taurion. L’après-midi oscilla entre crachins et éclaircis. Je bivouaquais près d’un stade sur une aire de service !