Lundi 06 juin le circuit du Val de Garonne proposé par le guide Vert recélait deux pépites, l’une dans l’église Notre-Dame de Marmande le cloître Renaissance et son jardin à la française, sans oublier une mise au tombeau du 17e siècle ainsi qu’un retable de Saint-Benoît ; la deuxième pépite dans l’église Saint-Vincent du Mas-d’Agenais n’est rien moins qu’un tableau de Rembrandt (1631) représentant la Crucifixion du Christ ainsi que d’intéressants chapiteaux. Je trouvais un bivouac sur le parking du stade de Fauguerolle.
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| Maison médiévale |
Mardi 07 juin je visitais d’abord la bastide du village Monflanquin. Une bastide est un village crée au moyen-âge du 13e au 14e siècle dans le Sud-ouest de la France pour faire le commerce entre les villes. A l’origine elle était fortifiée, avec une église et un schéma des rues orthogonal. Monflanguin en est un bon example. Lors de ma visite matinale, avant 10h00, les commerces étaient fermés. Je poursuivis ma route jusqu’au château de Bonaguil qui fut la propriété de Bérenger de Roquefeuil. Bien sûr il a subi les vicissitudes de l’histoire de France, guerre de cent ans avec les Anglais, guerre de religion et finalement vendu par la convention en 1799. Ensuite il passa de main en main pour être racheté par la commune de Fumel en 1860. La visite fut éprouvante par le sentier pentu d’accès au château puis par l’escalade des escaliers ayant vu passer des milliers voire des millions de personnes depuis le 13e siècle. Je bivouaquais sur le parking de Lidl, pas de jaloux je change de supermarché !
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Mercredi 08 juin il a plu toute la nuit et la pluie persista toute la matinée. Quand j’arrivai à Villeneuve-sur-Lot la pluie était au rendez-vous par intermittence rendant la visite désagréable. Bien sûr comme dans les villes médiévales il y avait un pont vieux (pont des Cieutat), originellement en bois détruit plusieurs fois lors des crues du Lot. Finalement il fut reconstruit en pierre et achevé en 1289. A l’extrémité du pont la chapelle N.-D.-du-Bout-du-Pont offre un vitrail moderne. En cheminant j’atteignis la Tour du Pujols entrée sud de la ville du Moyen-âge, les remparts ont disparu détruits par les temps modernes. De retour je jetai un œil à la halle de 1864. L’étape suivante fut le village de Bias avec d’étonnantes peintures de 2009. Enfin à Fongrave un retable en chêne sculpté présente des torsades de sarments de vigne. En partant j’aperçus un emplacement exceptionnel au bord du Lot, je ne résistais pas à poser mon camion pour un bivouac paisible sous la pluie.
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| Tour de Pujols |
Jeudi 09 juin fut une étape de liaison en approche de Bordeaux parcourant la France rurale par des routes départementales au revêtement chaotique pour les amortisseurs du camion en fin de vie, certes avec des pneus gonflés à 3.0 bars eux aussi en fin de vie. Au retour au bercail la préparation du camion pour le prochain voyage sera importante. Comme de coutume je cherchai un bivouac au bord de l’eau que je trouvais à Cadillac au bord de la Garonne. Avant de quitter Fongrave un cygne cherchait sa nourriture et un groupe de planches à pagaie s’ébaudissait prudemment sur le Lot cornaqué par un moniteur tonitruant.
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| Fongrave, bord du Lot | |
Vendredi 10 juin, dernière étape pour atteindre le camping Bordeaux Lac où j’avais pris une réservation pour cinq jours du vendredi 10 juin au mercredi 15 juin au matin pour visiter sereinement la ville de Bordeaux.
Samedi 11 juin, la température grimpa jusqu’à 31°C et dans les jours à venir il est prévu 34°C. Pour aller visiter Bordeaux à partir du camping, il faut prendre le bus 73 puis au Parc des expositions le Tram C. Parti à 8h30 j’arrivai Place de la bourse vers 9h10. Le retour fut plus rock’n’roll. Demain dimanche la fréquence des deux moyens de transport est plus grande et plus aléatoire pour les coordonner. Je suivis le circuit n°1 proposé par le guide Vert, bien sûr en prenant des raccourcis. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que certains musées sont soit fermés le dimanche, soit le lundi et même le mardi ; pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. De plus le musée d’Aquitaine avait son ascenseur en maintenance ! Seuls les édifices religieux sont ouverts aux chalands et de plein pied. Je pouvais m'assoir dans un silence de recueillement baigné de l'odeur de l'encens. L’architecture des immeubles de Bordeaux n’a rien à envier à celle du Baron Hausman au 19e siècle avec une différence notable que Bordeaux fut édifiée par les bourgeois enrichis par le commerce triangulaire, c’est à dire par l’esclavage, le bois précieux d’Afrique et les vins de Bordeaux. Certes il n’est pas de mon propos de refaire l’histoire à posteriori. Je ne suis pas un révisionniste, un pays doit assumer son histoire.
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| Place de la Bourse |
Dimanche 12 juin, bien sûr les transports en commun ont un horaire de jours chômés sauf pour les conducteurs de bus et de tram. Je quittais donc le camping de Bordeaux Lac par le bus de 9h20 puis j’enchainais avec le tram qui me débarqua Place de la Bourse vers 10h00. La pluie se manifesta hélas que par quelques gouttes, que du bonheur, qui ne dura pas longtemps. J’allais Place Pey-Berland, où trône en majesté la statue de Jacques Chaban-Delmas, l’ancien maire de Bordeaux pendant de longues années, pour voir la Tour Pey-Berland sans escalader les 229 marches de l’escalier à vis pour atteindre le sommet avec une vue imprenable sur la vieille ville. Je visitais la Cathédrale Saint-André avant que l’office religieux ne commençât. Son vaisseau est spectaculaire avec la particularité que la nef du chœur est plus haute que le reste de l’édifice. Le chevet est remarquable par ses proportions harmonieuses. Un contrefort entre la chapelle axiale et la chapelle attenante expose Thomas, patron des architectes avec une équerre et à côté Marie Madeleine avec son vase de parfum. Je passai devant le somptueux Palais de Rohan qui héberge l’Hôtel de ville, régime républicain oblige, non visitable en ce jour de votation. Le musée des Beaux-Arts est abrité par des dépendances du Palais Rohan. Je ne visitais que les salles dédiées à la peinture du 19eet du début du 20e siècle. Je donne un aperçu de quelques œuvres des peintres nationaux sachant que la majorité des toiles furent exécutées par des peintres locaux. Je terminais mon périple par l’église Saint-Bruno pendant l’office religieux, sans déambuler dans l’édifice. Je rentrais au camping en enchaînant les deux transports en commun sans difficulté.
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| Tour Pey-Berland & Chevet de la cathédrale Saint-André |
Lundi 13 juin je parcourai le circuit-n°3 du guide Vert, mais le lundi beaucoup de monuments sont fermés. Ce fut donc un parcours de street-view des plus belles rues du vieux Bordeaux. Sur l’esplanade des Quinconces les statues des deux plus grands philosophes de cette époque, Michel de Montaigne et Charles Louis de Montesquieu, le premier fut plusieurs fois maire de Bordeaux et le second membre du parlement de Bordeaux. Un peu plus loin une très haute colonne est surmontée d’une statue de la liberté brisant ses fers et aux pied deux fontaines de bronze complète cette ensemble érigé à la mémoire des Girondins décapités pendant la révolution en 1792. La place de la Comédie est le cœur des plus beaux quartiers de Bordeaux avec le Grand Hôtel de Bordeaux et le Grand Théâtre avec en perspective la Colonne des Girondins. L’église Notre-Dame était fermée je rejoignis le Cours de l’Intendance par le passage Sarget et sa verrière. Flânant, euphémisme pour cacher la fatigue de mes membres inférieures, le long du Cours de l’Intendance j’immortalisais pour mon plaisir quelques façades d’immeuble caractéristiques du 18e siècle. Le dernier cliché de Bordeaux sera dédié à la statue de la Liberté coiffant la colonne des Girondins.
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| Michel de Montaigne (1533-†1592) lien | Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, (1689-†1755) lien |
Après trois jours de marche pour visiter Bordeaux, mardi 14 juin fut une journée de repos au camping de Bordeaux Lac pour récupérer des fatigues accumulées, faire le ménage dans le camion, la lessive et préparer la suite du voyage supprimant la visite des vignobles bordelais et notamment la ville de Saint-Emilion "qui se parcourt à pied…avec des chaussures confortables, car les ruelles sont pavées et pentues", commentaire du guide Vert. Bordeaux est une ville magnifique inscrite au Patrimoine mondiale de l’Unesco, lien. Le centre historique est constitué d’immeubles du 18e siècle en pierre blonde construits grâce au commerce triangulaire. Son évolution architecturale des temps postmodernes est moins heureuse due vraisemblablement aux contraintes financières. La gestion de la métropole par l’écologie politique de la mairie doit être surveillé avec prudence dans les années à venir.
