Lundi 11 juillet j’abandonnai le chantier de gravats après une nuit paisible et une température qui chuta à 18°C. Je parcourus la vallée des Aldudes de Saint-Étienne-de-Baïgorry à Urepel dans le pays Quint, histoire d’une frontière entre la France et l’Espagne depuis 1237 avec des aléas, guerre d’Espagne, Révolution française etc., finalement le traité de Bayonne de 1856 régla le problème, mais jusqu’à quand ? L’Etat français paye une redevance annuelle pour le pâturage du bétail des habitants français en territoire espagnol, une histoire de cornecul dirait Rabelais ! La vallée est somptueuse, étroite avec en fond de vallée un torrent tortueux, l’Aldudes. Je visitais trois villages avec des églises de style basque, galerie le long des murs, ayant chacune d’elle son attrait, dont celle de Larrau avec une Vierge à l’enfant en bois polychrome protégée par coffret en verre. Comme précédemment elles étaient ouvertes aux chalands, rares malgré la période estivale, mais avec une canicule éprouvante. L’heure matinale découragea les camping-caristes. En montant la vallée en moyenne montagne je repérai un espace pour établir mon bivouac, au retour, au bord du torrent derrière un bouquet d’arbres et de ronces.
Mardi 12 juillet Je pris l’une des voies du Chemin de Compostelle pour accéder à l’église de Sainte Engrâce dont la configuration extérieure est étrange avec un toit à une seule pente depuis la tour carrée. L’intérieur attire l’attention avec des chapiteaux ouvragés dont certains ont gardé un peu de peinture d’origine. Hélas les plus beaux sont derrière une grille inaccessible aux touristes. L’église de Navarrenx n’a pas l’attrait de la précédente ni de la suivante. En effet à Monien l’église fortifiée possède une tour de 40 mètres de haut et à l’intérieur une double carène couvre les deux nefs. En route vers Oloron je croisai des Bentley vintages conduites par des couples "so British" tout aussi vintages que je saluai en pensant à la démission du "Clown". Je compris leur arrêt car un peu plus loin, une de ces demoiselles était au bord de la route avec un "old gentleman" sous ses jupes, "No sex, w'are British, isn’t he, Bojo". Je poursuivis mon chemin en cherchant vainement un stationnement que je ne trouvais pas, j’échouai à l’Intermarché d’Oloron-Ste-Marie.
Mercredi 13 juillet peu avant 8h00, heure d’ouverture de la cathédrale Sainte-Marie, je visitai l’extérieur et plus spécifiquement le portail sous le clocher-porche. Le tympan présente la descente de la croix de Jésus-Christ et en dessous Daniel dans la fosse aux lions, narratif biblique du livre de Daniel. Au-dessus deux voussures, la plus haute est consacrée au ciel l'apocalypse, celle du dessous est dédiée à la terre aux travaux des paysans, que je détaille. Au chevet de gauche les vestiges d’hypocauste, chauffage par le sol des romains. L’intérieur est sobre avec quelques curiosités, le buffet de l’orgue ainsi que des têtes colorées sur le chapiteau d’une colonne. Je quittai Oloron vers 9h00 parcourant la vallée de Barétous jusqu’au col de la Pierre-St-Martin. J’allais jusqu’à la frontière espagnole où la police espagnole des frontières surveillait la circulation sans contrôler. De nombreux camping-cars étaient scotchés côte-côte au col. Je rebroussai la route de quelques kilomètres pour élire domicile pour trois nuits sur un parking quasi désert.
Altitude de mon bivouac ! |
Samedi 16 juillet je pris la direction du col du Somport par la vallée d’Aspe à partir de Lurbe-Saint-Christau. La vallée est étroite avec des villages montagnards. Le premier arrêt fut à Sarrance, 160 habitants, aux rues très étroites, malgré tout j’arrivai près de l’église pour stationner. A côté une fontaine et un lavoir rappellent qu’elle est située sur un chemin de Compostelle. Jadis un monastère de l’ordre des Prémontés existait dès le 14e siècle. L’église actuelle daterait de 17e siècle, elle est consacrée à la Vierge Marie. L’extérieur est composé d’un bâtiment précédé d’une tour hexagonale, l’ensemble porte les stigmates des ans. L’intérieur est très sombre, je déambulai à tâtons. Toutefois je pris les photos à 3200 ISO avec seulement le zoom 24/70mm. Le cliché de la Vierge dans la niche au-dessus de l’autel est quelconque. Le cloître adjacent est à deux étages couvert par des toits d’ardoises et dominé par le clocher de la tour hexagonale avec la montagne en arrière-plan. Lors de ma visite du cloître je rencontrai un frère des Prémontrés de blanc vêtu, nous échangeâmes quelques paroles sur la religion, son visage dégageait la bonté et la compassion pour autrui. J’en fus rasséné pour la journée. Je poursuivis la montée de la vallée en m’arrêtant à Orcun pour voir la chapelle, hélas une affichette informe le promeneur que la visite est sur rendez-vous, non mentionné par le guide Vert. J’atteignis la frontière espagnole sans avoir trouvé un stationnement que j’avisai à la station de ski de Candanchu 1558 mètres d’altitude en Espagne. Le point culminant de la canicule étant annoncé lundi 18 juillet je décidai d’y rester jusqu’à mardi matin, certes la température grimpe à 30°C au zénith mais descend dans la nuit à 13°C, bon repos.
Altitude de mon bivouac ! |