Le lundi 20 novembre j’attaquais le Serra da Lousa moyenne montagne coupée de vallées cultivées mais hélas victime récurrente d’incendies estivaux, encore cette année, dont les stigmates sont visibles. Je m’arrêtais dans deux villages : Le premier Figueiró dos Vinhos pour admirer les toujours expressifs azulejos dont les deux Saint Jean-Baptiste. La scène de la décapitation me rappela l’opéra Salomé de Richard Strauss et plus particulièrement la danse des voiles prélude à la décollation de Jean-le-Baptiste sur ordre du roi Hérode suite à ses fantasmes libidineux. Ensuite Castanheira de Pêra pour l’extraordinaire jardin et la Casa da Criança (Maison des enfants) avec un azulejo d’amours dansant. Je bivouaquais sur un parking au pied de l’église.
Le mardi 21 novembre je quittais Castanheira de Pêra pour parcourir l’en236 jusqu’à la crête de la ferme d’éoliennes où, bien évidemment, je rencontrais un vent violent pour prendre la photo de la balançoire à environ 1050 m d'altitude. Je pensais naïvement trouver un bivouac idyllique, que nenni, soit trop de vent soit une dense forêt d’épineux sans visibilité ni soleil pour me réchauffer et alimenter les panneaux solaires. Je poursuivis ma route en passant par Candal un maigre village de bergers accroché à la pente de la Serra da Lousã puis le belvédère de Nossa Senhora da Piedade enfin j’arrivais vers midi après 45 km à la recherche d’un lieu de stationnement, sur un terrain vague.
Candal |
La vieille ville de Coimbra est construite sur la colline Alcáçova dont l’accès s’effectue par un enchevêtrement de ruelles et d’escaliers, oh la-la ! Je passais cinq heures à la parcourir selon le circuit N°1 du Guide Vert. Hélas je ne visitais par tous les monuments proposés sélectionnant les plus remarquables de la ville médiévale. Ce fut d’abord l’Igreja de São Tiago de style roman dont le portail possède d’intéressants chapiteaux. Puis je franchis la Porta Almedina pour entrer dans le Núcleo da Cidade Muralhada afin de visiter le Museu da Santa Casa da Misericórdia avec son élégant lavabo dans la sacristie ainsi que le scriptorium. Prenant mon courage à deux mains j’escaladais les 88 marches de la Torre do Relógio pour admirer le panorama de la vieille ville, notamment le dôme de la vieille cathédrale et les tours de la nouvelle ainsi que l’universidade Velha et sa Clock Tower. En montant je vis deux œufs d’oiseau que je respectais "religieusement". J’effectuais la descente à reculons. Toujours en montant les ruelles j’accédais à la Sé Velha construite en 1140-1175 fortifiée pour résister aux musulmans. L’intérieur est doté d’un retable en gothique flamboyant ainsi qu’une chapelle de style mudéjar. Je terminais cette première visite par l’Universidade Velha inscrite à l’UNESCO en 2013, ici. La capela présente un plafond peint et des murs couverts d’azulejos ainsi qu’un buffet d’orgue du 18e siècle. Puis la Biblioteca Joanina regroupe plus de 3.000 livres et 5.000 manuscrits, hélas la salle de lecture est NO-PHOTO avec un surveillant très vigilant… Finalement j’allais jeter un œil au jardin botanique avant de retourner à mon véhicule en descendant ruelles et escaliers.
Le lendemain jeudi 23 novembre je repartis pour visiter deux monastères, Santa Clara-a-Nova et Santa Clara-a-Velha sur la rive gauche de la rivière Mondego. Ce sont deux couvents de nonnes : Le premier sur la colline possède le tombeau en argent de la reine sainte Isabelle précédé de sa statue en bois sculptée par Teixeira Lopes. A côté le cloître offre un agréable jardin propice à la méditation, dans l’antichambre un joli lavabo pour l’ablution des nonnes. Je descendais la calçada de Santa Isabel pour visiter le deuxième réduit à l’état de ruine par les sables du Mondego. Il avait reçu le corps d’Ines de Castro transféré à Alcobaça. Le centre d’interprétation ainsi que le musée retrace son histoire. Avant de déjeuner je parcourais la rua de Abreu jusqu’au Miradouro pour dominer la vallée du Mondego ainsi que le site de Coimbra. Puis je consacrais une bonne partie de l’après-midi à la visite du monastère de Santa Cruz précédé d’un portail renaissance. L’église est tapissée de d’azulejos et possède une chaire très ouvragée ainsi qu’un imposant buffet d’orgue. A gauche du maître-autel se trouve le tombeau du premier roi du Portugal, Alphonse-Henriques (1128-1185). Jouxtant l’église sept salles hébergent des joyaux, la sacristie un tableau d’Ecce Homo, des objets d’art sacré, une sobre salle capitulaire, le cloître du silence, le sanctuaire de forme elliptique caractérisé par trois retables, des portraits et des pyramides à reliques, ainsi que la tribune avec ses stalles en bois très ouvragées. Je retournais à mon véhicule en allant à la Praça da Republica. Bien sûr il eût fallu flâner la nuit dans la vieille ville pour approcher la vie estudiantine de cette ville universitaire. Je restais le vendredi 24 à Coimbra pour mettre en pages les photos prises.
Le samedi 25 novembre en route vers Praia de Mira je m’arrêtais dans deux villages, Cantanhede et Varziela pour admirer dans leurs églises deux sculptures sur pierre d’Ançã ciselées comme de la dentelle par Jean de Rouen mettant en scène la Vierge auxiliatrice entourée de deux anges et de dignitaires de l’Église. Je donne les détails du retable de Varziela inscrit au monument du Portugal. Le départ de Coimbra fut dans la brume et le crachin mais en fin de matinée le ciel s’éclaircit et le soleil perça timidement avec un fort vent du large sur le front de mer. Bien sûr hors saison il n’y avait aucun baigneur sur l’immense plage de dunes. La température extérieure était de 17°C.
Praia de Mira |
Le dimanche 26 novembre fut une courte matinée de route pour aller à Figueira da Foz. Trois itinéraires furent possibles, l’autoroute IC-1, la route N 109 et la Dunas de Cantanhede & de Quiaos. J’optais pour cette dernière qui s’avéra une piste quasi rectiligne partiellement asphaltée avec de nombreux nids-de-poule. Elle traverse des dunes plantées de conifères dont les troncs portent les traces des incendies de juillet. A Varziela j’avais demandé à l’hôtesse du tourisme office l’origine de ces incendies, sa réponse fut sans équivoque : "La main de l’homme, incendies criminels". La ville de Figueira da Foz située à l’embouchure de la rivière Mondego est un important port de pêche, sardine et morue, ainsi que de chantiers navals. Elle fut fortifiée contre les invasions arabes. Elle est devenue la station balnéaire la plus réputée du Portugal, comme en témoignent les constructions du front de mer.