Le tracé GPS de la route
De Collioure à La Seu d'Urgell
Du 2014/07/28 au 2014/08/03
Dans la nuit lorsque la pluie cessa, une
violente tempête se leva. Le camion était
animé d’un tangage déchaîné, je me
serais cru dans un bateau ivre dans la
tempête. Au petit matin le calme
n’était pas revenu mais le ciel était
purgé de ses noirs nuages.
Tour Madeloc
Fort Garnison 1885
Entrée en Espagne
La frontière fut franchie sans difficulté,
c’est l’un des avantages de l’Europe. La
progression se fait avec une alternance de pistes
et de routes bitumées. La piste au waypoint 036,
difficile à trouver, est très étroite pour
mon camion, c’est limite avec les branches
et les talus. Le camion reçu plusieurs
éraflures. Ce fut son baptême de la piste
après celui du Château de Lastours.
Le roadbook propose un détour par Requesens
qui aboutit dans une cour de ferme où je
fis la pause déjeuner. Mes impressions après
cette première journée :
Le roadbook est très bien documenté, mais
difficile à exploiter pleinement en
conduisant, heureusement j’ai une carte
digitale de l’Espagne au 1/25k mentionnant
les waypoints donnés par Vibraction. Le
Mercedes G Professionnal s’avère très
confortable, c’est une confirmation après
le stage sur les pistes du Château de
Lastours. La première diversion du circuit
me dirigera demain à Figueres où je
souhaite visiter le Teatre Museu Dali et
d’autres. Le Guide Vert conseille de
réserver au préalable. En route je
téléphonais, la personne me répondit qu’il
n’y avait pas de réservation pour les
individuels. Dommage, en conséquence je
trouvais un bivouac au bord de l’eau à une
douzaine de kilomètre de la ville, où
j’irai de bon matin faire la queue en
espérant trouver un parking proche.
Paysage à la frontière
Rabos
Menhir de Santa Fe, waypoint 060
Château de Requesens
Sta Maria Requesens
Bivouac au bord de l'eau
Figueres
Or donc je partis passé 7 heures pour
arriver à Figueres vers 7h30. J’avais
espéré des parkings près du musée, oui
mais ils sont soit souterrain soit en silo
avec une hauteur maximale de 2 mètres. En
parcourant la rue Jonquera je trouvais
dans la Rec Arnau un grand parking en
surface avec des places libres et de plus
il y a un supermarché, un vrai bonheur.
Les musées en saison ouvrent à 9 heures,
j’avais le temps de baguenauder alentours.
Le centre-ville est sans charme
particulier alternant les maisons
anciennes et récentes. De retour à la
place Gala i S. Dali vers 8h30 des
touristes commençaient à s’agglutiner
devant l’entrée. Je ne ferai pas la
bibliographie de S. Dali, je renvoie les
lecteurs à Wikipédia. La seule chose que
je puisse dire du fond de ma mémoire est
que sa muse Gala était précédemment celle
de Paul Eluard à qui il l’a piqué. Je mis
plus de deux heures à parcourir les 22
salles du musée consacré presque
exclusivement à Dali avec quelques
tableaux de sa collection personnelle.
Impossible de tout mémoriser, heureusement
la photographie est autorisée, j’en
stockais environ 80. Salvador Dali est
aimé ou détesté. Mais il faut reconnaitre
que c’était un peintre engagé, il
coloriste inspiré et un dessinateur au
trait aérien. Certes il maniait la
bouffonnerie avec maestria ; ses écrits
sont autant de fouettage de gueule des
intellectuels ou considérés comme tels
; en voici un exemple parmi
tant d’autres.
Moi, j’adore. Dans mes pérégrinations
mondiales je l’ai maintes fois rencontré
dans les musées.
Teatre Museu Dalí
Teatre Museu Dali
Entrée du Théâtre
Place Gala i S. Dali
La cour
Autoportrait mou avec du lard
grillé
Portrait de Pablo Picasso au
XXI siècle
Le spectre du sex-appeal
Leda atomique
Charrette fantôme
Portrait de Gala riant
Portrait de S. Dali
Mae West
Composition de S. Dali
Dali de dos
peignant Gala de dos éternisée par six cornées virtuelles provisoirement réfléchies dans six vrais miroirs,
(à gauche et détail à droite)
Torre Galatea
La Torre Galatea accolé au musée accueille
une exposition des bijoux crées par S. Dali.
Eglise de Sant Pere
L’église construite au 14e
siècle est représentative de l’art
gothique catalan.
En début d’après-midi je retournais au
bivouac au bord de l’eau pour rédiger et
en page les photos.
Du waypoint VIB128 au waypoint WIB195
La GI 502 passant par
Darnius est bitumée mais étroite. Du VIB140
jusqu’à St Llorenç la piste devient
caillouteuse, très étroite pour mon véhicule
et avec des arbres bas, elle serpente en
montagne russe. La conduite requiert une
attention soutenue, je ne suis pas Sébastien
Loeb ! Heureusement je suis seul, je n’ai
croisé aucun véhicule. Je redis encore une
fois, le roadbook est très précis. Ce fut une
longue matinée de plus de quatre heures de
conduite. Je fus très content du véhicule et
du pilote.
capture de vidéo :
Roadeyescams
St Andreu at WIB178
Olot
Au VIB195 je fis la
deuxième diversion pour aller visiter les
volcans à Olot. Grande déception, la ville
n’est pas très touristique, le stationnement
est rare pour les camping-cars. Malgré tout je
gravis l’un des volcans dominant la ville,
Volca del Montsacopa, avec un ermitage
désaffecté. En début d’après-midi je voulus
voir le musée consacré aux volcans de la
région il était fermé.
Santa Pau
Le Lonely Planet
recommande la visite de Santa Pau dont la
cité médiévale fut construite sur un
volcan, éteint. La deuxième partie de la
journée ne fut pas un succès. Je trouvais un
mauvais bivouac sur le parking à
Pla Magre
Du waypoint VIB195 au waypoint WIB253
Anticipant des pistes
difficiles je partis vers 6h40. Du WIB208
au WIB218 la piste fut très difficile,
très étroite avec de nombreuses arbres ;
mais qu’elle était belle, traversant des
forêts somptueuses et très sombres. Du
WIB238 au VIB246 la piste montant au col
est large et dégagée ; mais la pluie tomba
par intermittence. Au WIB253 je quittais
le circuit pour une diversion vers Ripoll
et St Joan de les Abadesses. Pendant le parcours
j'écoutais le Chant Grégorien des Gaules du Sud
de l'Abbaye de Fontcaude. Ce fut des moments de
plénitude et de paix intérieur
en syncrétisme avec les paysages.
En route, lumière rasante au petit matin
Col 1983 m, VIB242
Rencontres improbables
Vidéo de la piste au wib210
Ripoll
De l’ancien monastère
Santa Maria il ne subsiste que l’église romane
avec ses cinq nefs et ses sept absides. Le
portail datant du 12e siècle est
protégé par une construction récente. Il
décrit la glorification de Dieu et de son
peuple vainqueur. Le cloître fut construit en
quatre siècle du 12e au 14e
siècles. Il est de forme trapézoïdale.
Portail du 12e siècle
Nef centrale du 10e siècle, restaurée
Les deux nefs latérales gauche
cloître 12e siècle
Sant Joan de les Abadesses
Le monastère est
bénédictin l’église fut consacrée en 1150.
Deux sculptures sont remarquables, La
Descente de la Croix de Jésus entouré de Joseph d’Arimathie
et de Nicomède puis de saint Jean et de la
Vierge. Le retable de sainte Marie la
Blanche, 14e siècle,
est de style gothique dont les registres
décrivent l’enfance de Jésus.
Descente de la croix, 1251
Retable en albâtre du 14e siècle
Le musée du monastère
Le musée du monastère
expose une centaine d’objets provenant du
monastère ainsi que des églises environnantes.
Saint Jean dans le désert par Antoni Peitavi ,
16e siècle
Christ souffrant par Joan Gasco, 16e siècle
Du waypoint VIB253 au waypoint VIB375
Je savais avoir beaucoup de route dont
plus de 80% de piste. En effet je
souhaitais visiter dimanche matin La Seu
d’Urgell à partir du WIB375. Je partis
donc à la pointe du jour à 6h50.
J’arrivais à 16h50 au bivouac près d’un
pont au bord de l’eau au nord d’Organya
sur C 1313. J’avais parcouru 195 km en
9h30 pause déjeuner déduite ! Les paysages
sont magnifiques. Les Pyrénées espagnoles
ou françaises sont très différentes des
Alpes. Les liaisons asphaltées entre les
pistes sont sans grand intérêt. La
première piste débuta dans une sapinière
dont les branches griffèrent méchamment la
carrosserie de mon véhicule… c’était le prix
à payer pour ce circuit. Pendant la
journée je ne rencontrais qu’un motard sur
un trial et deux vététistes. Point de
rencontre du troisième type. J’étais le
seul à galérer ce samedi. La pluie se
manifesta à partir de 14h30 tombant par
intermittence. Un orage éclata violement
perturbant le GPS qui s’égara dans les
montagnes pour revenir sur la piste après
la manifestation des dieux courroucés.
La Seu d'Urgell
A La Seu d’Urgell je trouvais facilement
le grand parking gratuit annoncé par le
Guide Vert. Pour les photos extérieures je
bénéficiais d’une bonne luminosité tant
avec le télé de 200 qu’avec le grand angle
de 14 lequel faute de recul donne des
photos en biais. Après l’éviction des
Musulmans au 9e siècle les
catalans créèrent La Seu, l’évêché et la
capitale du comté d’Urgell. C’est l’une
des cent églises romanes de la Ruta
Romanica de Perpignan à Urgell. De nos
jours l’évêque d’Urgell et le président de
la République française assument la charge
honorifique de coprince de la principauté
d’Andorre. La cathédrale du 12e
siècle est de style lombard. La façade est
en trois parties correspondant au plan
basilical à trois vaisseaux.
Cathédrale Santa Maria
Cloître
Le cloître
date du 13e siècle dont les
chapiteaux des colonnes sont ornés
d’humains, et d’animaux fantastiques.
Eglise de Sant Miguel
L’église Sant Miguel date du 11e
siècle avec une nef et trois absides.
"Le Beatus"
Le Museu Diocesa expose des objets provenant
de la cathédrale et d’autres églises de la
région. La pièce maitresse est "Le Beatus"
commentaires de l’Apocalypse rédigé au 8e
siècle.