Je quittais sans regret le camping Gran Sol où il y avait soi-disant une connexion WiFi, mais quand je voulus publier la mise-à-jour de mon site je constatais qu’il n’y avait pas de serveur actif. La réception m’informa alors No-Internet ; je fis part de ma colère dans la langue de Molière ! Environ 9 km après le VIB375 la piste débuta près d’un pré et la galère aussi, des arbres très bas, gâchèrent mon plaisir en début de matinée. Mais le clou fut des ornières et des arbres à partir du VIB390. Je descendis plusieurs fois du véhicule pour chercher un passage afin d’éviter des moignons de branches d’arbres. Le reste de la matinée se passa sur des pistes sans grandes difficultés en écoutant la voix sublime de Monserrat Figueras.
capture de vidéo : Roadeyescams |
Vidéo de la piste au vib390 |
Au VIB469, en début d’après-midi, mon plan de route prévoit une diversion vers le Vall de Boi pour visiter des églises romanes, du 11e et 14e siècle, inscrites au patrimoine mondiale de l’UNESCO. J’arrivais à Taül vers 16 heures où commence le circuit des dites églises.
Taül en possède deux dont Sant Climent avec une tour de six étages très simple mais d’une grande élégance. Une vidéo sur la fresque très dégradée de l’abside centrale projette pas à pas la reconstitution hypothétique de ce que devait être les fresques à l’origine. La projection est somptueuse. C’est une prouesse technique compte tenu de la forme de l’abside. Des sculptures et peintures sont exposées avec des commentaires en castillan, en catalan et en anglais.
Photos de la vidéo |
Dans le village l’église Santa Maria possède aussi une fresque dans l’abside centrale et des sculptures.
Le village, haut lieu sportif, possède de très belles maisons modernes en pierre. Je bivouaquais sur le parking du village.
Après une nuit paisible à Taül je poursuivis ma visite des églises romanes du Vall de Boï. Les quatre églises sont remarquablement restaurées Les fresques sont des copies comme à Taül, les originaux sont au Museu Nacional d’Art Catalunya à Montjuïc, Barcelone. Ce fut une journée calme dans les stations d’altitude au cœur des Pyrénées. Je constatais que dans ces villages où la fièvre immobilière avait sévi avant la crise économique, beaucoup d’appartement était inoccupé. De nombreux marcheurs arrivaient le matin pour partir en groupe accompagné sur les sentiers de randonnée. Peu de touristes étrangers fréquentaient ces lieux de culture ancienne.
Devant l’une de ces églises j’échangeais avec des jeunes femmes quelques mots d’espagnol qu’il me restait de mon stage à Ensenada, Mexique. Vers 17h30 je bivouaquais au waypoint WIB472 sur la piste.
Augurant une longue piste je partis à 6h30 du VIB472. La piste était large et roulante, pourvu que ça dure. Mais au VIB486 le roadbook annonce ornières profondes puis piste glissante jusqu’au VIB489. Puis de nouveau à partir du VIB518 pendant 5,8 km agrémentées d’arbres très bas blessant la cellule ainsi que les panneaux solaires. Je sortis plusieurs fois du camion pour chercher la trace la plus adaptée. Une photo montre que je plaçais des rochers pour que le camion ne tombe pas dans un trou. La piste et les quelques liaisons asphaltées se terminèrent au VIB539 après 77 km en 5 heures soit 15 Km/h. Au VIB549 je quittais le roadbook pour une diversion vers le Monastère San Victorian à El Pueyo de Araguas. Mais j’appris à l’Office du Tourisme de Ainsa où j’arrivais vers 13 heures que les visites sont à 12 & 13 heures ; en conséquence ce sera pour demain. L’après-midi fut consacrée à des achats alimentaires, le plein de gazole du camion, il casse la croûte le bougre, ainsi que sa toilette à un Centro de Lavabo. Puis je m’installais devant la bibliothèque où il y aurait une connexion Internet, mais à 17 heures. Je rédigeais le carnet de route de la journée, j’installais des photos et vidéos. Je bivouac sur un parking dans Ainsa.
Cajigar |
Paysage des Pyrénées |
Castillo de Fantova | Puebla de Fantova |
Ornière avec pierrage |
Vidéo de la piste au vib518 |
Pont, VIB523 | Troncedo |
Je grimpais là-haut sur la colline pour admirer ce que le Lonely Planet appelle un joyau, la cité médiévale d’Ainsa. Oui, d’accord, mais existe-il une maison d’époque ? Tout a été restauré voir reconstruit. J’entrais par la barbacane pour arriver au pied de l’église puis pour déboucher sur la vaste place occupée par des hôtels et des restaurants. A cette heure matinale pas de touriste car en Espagne les musées ouvrent au mieux à 11 heures.
La ville médiévale |
La barbacane |
Ensuite j’allais visiter ce qui serait le plus ancien monastère d’Espagne, San Victorian à 18 km d’Ainsa. Il ne reste que l’église qui fut restaurée au début du 20e siècle.
Vers 13h30 je repris la piste au VIB549 pour trois heures de spectacle. Au VIB556 le roadbook demande de passer en rapports courts, la piste est très pendue et couvertes de cailloux ronds durs pour les pneus. A partir du VIB575 la piste est très, très étroite et les sapins ont des branches endommageant la carrosserie et les panneaux solaires.
Ermita de San Benito |
Rapports courts | Piste étroite |
J’arrivais à la route asphaltée pour aller à Alquézar visiter le château / monastère éponyme. Le site fut un castrum à l’époque romaine puis un el-Ksar à l’époque arabe au 9e siècle. A la fin du 11e siècle Sancho Ramirez avec l’aide de la chevalerie française s’en empare. Il fit bâtir la première église. L’église actuelle date de 1525 en gothique tardif. Le musée présente un retable et des peintures. Dans la chapelle baroque un christ hiératique date du 13e siècle. Je bivouaquais sur un parking dominant le paysage.
Je souhaitais être au Lac de Pitillas dimanche pour m’y reposer ; en conséquence je quittais Alquézar vers 6h10 la route étant asphaltée pendant plus de 30Km. La journée s’annonçait radieuse et la piste était roulante, c’est-à-dire sans arbre blessant la voiture. Mais au VIB 657 le roadbook indique qu’il faut franchir la voie ferrée en regardant de plus près il fallait jouer à saute-mouton sur les rails. De plus un remblai semblait interdire le passage. Enfin le roadbook mentionne la construction d’un pont à 1,30km. Je choisis cette option, mais était-elle la bonne ?. Je longeais la voie ferrée cahin-caha sur une piste étroite avec des arbres, quelle douleur ! Au 1,30 km pas de pont et impossible de faire demi-tour ; il fallait persister. J’arrivais près d’un tunnel, ok la voute est suffisamment haute pour le véhicule, mais plus loin deux digues doivent être franchies en passant dessus ; la largeur fut toute juste bonne. Je débouchais sur une route asphaltée quelque part. Ouf ! mais où était l'erreur ? A tout hasard je chargeais la carte de la France au 10k qui m’indiqua ma position GPS. Je pus ainsi rejoindre le waypoint du circuit le plus proche, VIB697, en passant par Murillo de Gallego. Je continuais donc en ayant abandonné 40 waypoints.
Montage Vidéo au vib657 |
A Agüero en guise de compensation je m’offris la visite de l’Ermitage de Santiago du 13e siècle. Il est remarquablement conservé avec de somptueuses sculptures des chapiteaux. Le tympan du portail décrit une scène biblique. Harassé par ces évènements je m’arrêtais dans le bout d’un champ vers 15h40 pour bivouaquer et raconter cette journée.
La journée se déroula à une altitude moyenne de 500 mètres. La piste serpente entre les champs de culture céréalière. Elle est généralement large et sans arbre, quelle bonheur ! En passant je jetais un œil aux ermitas de Sant Orosia et Santiago sans grand intérêt. La traversé de certains villages me causèrent quelques soucis eu égard à l’étroitesse des ruelles. Deux points d’orgues agrémentèrent le circuit.
Los Bañales est une ancienne ville romaine dont ils subsistent deux structures démontrant que les romains étaient de grands urbanistes et de brillants ingénieurs. Les gigantesques piliers de l’aqueduc ayant survécus à la rigueur du temps ainsi que le chauffage des bains publics témoignent de leur maîtrise technique.
Plus loin au pied des pentes humides des montagnes le désert de Las Bardenas Reales surprends par son aridité. Les structures géologiques sont dignes des Grands Parcs des USA. Peut-être dans quelques millions d’années il deviendra un Monument Valley européen. En ce samedi du mois d’août de nombreux touristes le visitèrent.
Montage Vidéo au vib863 |
L’objectif de la journée était de trouver un camping au bord du Lac de Pitillas, Que nenni. Je poussais jusqu’à Olite pour m’informer à l’office du tourisme. Hélas la recherche d’une place de parking me retarda et j’arrivais peu après 14 heures. La réouverture était à 16h30 ; alors l’hôtesse me conseilla le camping de Villafranca à une trentaine de kilomètres au sud. Pas folichon, Il y a essentiellement des bungalows et les places de camping sont un peu plus grandes que les places d’un parking ; certes avec l’électricité mais la connexion WiFi est au bâtiment administratif à l’entrée. De plus il n’y a pas de possibilité de remplir les réservoirs d’eau du camion ! Enfin les douches sont chaudes et il y a du papier dans les toilettes
La ville d’Olite est réputée pour son Palacio Real construit par Carlos II et partiellement transformé en hôtel Parador. L’Iglesia de Santa Maria la Real possède un superbe porche gothique.
Dernières minutes, au retour de la mise à jour de mon site j’avisais un ouvrier sur le terrain Je le pris par le bras pour le mener à mon camion et lui montrer les connexions pour le remplissage de l’eau des réservoirs. Il comprit mon problème. A son tour il me prit par le bras et me conduisit où il y avait une connexion pour de l’eau potable. Au miracle ! la connexion Gardenas est Ok ! Je pouvais remplir mes réservoirs. Le pire n'est jamais certain, il faut être comme un poux spécifique, accrocheur. Derechef le 10 août est mon anniversaire je décidais de déjeuner au restaurant du camping ; certes ce ne fut pas de la grande cuisine, mais la pièce de bœuf au barbecue était succulente. Comme dans tous les pays la découpe de la viande est spécifique, par exemple aux USA le fameux T-Bone. Ici les côtes de bœufs sont coupées entraver. Pour 13,50€ je consommais une entrée, un plat, un dessert, un café et une bouteille de rosé de Navarre. L’après-midi fut consacré au remplissage des réservoirs d’eau, au nettoyage du camion, à nouvelle mise à jour du site et à l’étude du plan route du circuit pour le retour en France.