som

Maroc

eng
-- Du 2014/11/03 au 2014/11/09
-- De Oujda à Boumalne du Dadès
img








Le tracé GPS de la route
D'Aïn Benmathar à Boumalne du Dadès
Du 2014/11/03 au 2014/11/09

Maroc Oriental

Piste Ra

Après avoir trouvé le km 0 de la piste Ra j’y établis mon bivouac et je commençais les travaux journaliers du soir. Mais vers 17h15 un quidam bien élevé, bien habillé et s’exprimant dans un français châtié me pria pour ma sécurité de le suivre pour passer la nuit sur un parking dans la ville. Bien sûr je discutais sa proposition âprement, mais devant son insistance courtoise j’obtempérais. C’était le premier adjoint au maire de la ville ! Je passais la nuit sur le parking de la station-service Afriquia.

img
Bivouac km 0

Dès le lever du jour je quittais Afriquia pour rejoindre de nouveau la piste Ra au Km 0. Je commençais la progression sur une piste le long de l’Oued Charef lorsqu’un 4x4 indigène me rattrapa et me demanda de m’arrêter. Le conducteur s’exprima en anglais et me demanda où j’allais et si j’avais une carte. Je lui montrais mon ordinateur de bord et le guide Gandini. Il me répondit qu’il le connaissait et me souhaita bon voyage au Maroc. L’homme avait une belle prestance et l’apparence soit d’un guide touristique soit d’un bon samaritain pour touristes soit d’un agent…, mais c’est une autre histoire. La journée s’annonçait radieuse et fraiche dans le désert. C’était ma première expérience de progression seule sur piste et hors-piste. Rapidement avec mes prothèses technologiques je pris de l’assurance allant de waypoint en waypoint soit sur piste soit hors-piste tirant sur le waypoint suivant avec le compas du GPS. Vers 12h30 des nuages s’amoncelèrent et une forte pluie accompagnée de grêle s’abattit sur la piste, fichtre ! La tempête dura une demi-heure lorsque j’atterris devant le seul arbre de la région. Je dois reconnaitre que la progression seule dans des paysages désertiques somptueux est enthousiasmante et, je ne pouvais pas ne pas penser aux découvreurs du début du 20e siècle, quelle splendeur !

img img
Bergers dans l'oued Charef
Piste Ra, grêle on the track
img
Il pleut, un arbre !

Le Grand Ghilen

J’arrivais au km 238, les Rochers du Grand Ghilen découverts en 1914 par E. F. Gautier. Il était 15h15. Je décidais d’y établir mon bivouac et d’aller à la recherche des gravures rupestres.

img img
Rochers du Grand Ghilen
img img
Gravures rupestres

Bordj Ali ou Hadid

Ma première visite de mardi matin fut d’aller trouver les gravures rupestres du Bordj Ali ou Hadid en hors-piste. Mais je cherchais vainement la dalle aux gravures géométriques.

img img
Gravures rupestres

Piste Rb

Puis ce fut la progression sur la piste Rb annoncée : sympathique et facile… Hélas tel n’est pas mon avis. Car je galérais à deux occasions. La progression dans le lit de l’Oued Sebkha fut stopper par une guelta, il me fut impossible de sortir au waypoint donné (km 21,5) Il me fallut montée sur la rive et chercher à redescendre plus loin pour rependre la progression selon le guide. Gandini affectionne le lit des Oued ! La deuxième galère fut la progression en hors-piste du km 50 au km 68,2, ce ne fut qu’une succession de ravines à flanc du Jebel Mahrech dont certaines très profondes requérant la recherche d’un passage possible. Dans l’une de ces ravines, l’angle de fuite du camion fut trop faible, l’arrière porta. Je dus remblayer avec des rochers sous les roues pour le dégager. Il me fallut un certain temps… Les conditions climatiques creusent les ravines chaque année, Gandini devrait le savoir. De plus il n’y a pas d’échappement possible il faut progresser pendant 18,2 km. Plusieurs fois le camion porta sur les berges des ravines, j'espère sans dommage. Las, je m’arrêtais pour bivouaquer au monument Estienne, km 113,2.

Piste Rb, guelta
img img
img img
Angle de fuite insuffisant !
img
Monument Estienne

Moyen Atlas

Midelt

La matinée du mercredi 5 novembre commença par l’achèvement de la progression sur la piste Rb du Monument Estrienne km 113,2 au km 141. Mais avant le départ je fis le tour du camion ainsi que des dessous pour faire l’inventaire des dégâts de la piste Rb : plaque minéralogique arrière arrachée ainsi que ses feux d’éclairage, feu rouge arrière gauche HS bien que le clignotant fonctionne (LED), ampoule veilleuse du phare avant gauche HS, en dessous le réservoir d’eaux grises bosselé en creux avec une petite fuite. Puis la piste était en très mauvais état par endroit la rendant pénible. Je persiste la piste Rb n’est ni sympathique n’y facile. Ensuite ce fut de la route asphaltée dans de très beaux paysages jusqu’à Midelt. En y arrivant j’avisais un policier pour lui demander où je pouvais faire faire un plaque d’immatriculation arrière arrachée lors des passages des nombreuses ravines. Je trouvais la boutique dont le préposé me dit qu’il avait l’habitude de faire des plaques étrangères pour les 4x4 venant des pistes ! En début d’après-midi le ciel s’assombrit suivi d’un violent orage. En route je vis que les sommets des montagnes du Moyen Atlas étaient couverts de neige. Les pistes Ca et Cb sont en altitude jusqu’à +2000 m. En route vers le km 0 de la piste Ca je fus pris dans une tempête de neige à 1760 m d’altitude. Je ne pensais pas que la neige tombait début novembre à cette latitude. Je décidais d’abandonner les pistes Ca et Cb et de revoir mon plan de route.

Histoire sans parole, wordless cartoon

Les greniers des falaises d'Aouchgal

Piste La

La nuit passée sur le parking du restaurant fut paisible et sécurisée. En effet la gendarmerie royale passa la nuit à contrôler la circulation au carrefour et le restaurant fut éclairé toute la nuit. Je me dirigeais vers le km 0 de la piste La des Falaises d’Agouchgal sans grande conviction eu égard aux pluies diluviennes et la neige de la veille. Mais la journée était ensoleillée. Au km 8,6 j’eus la surprise de trouver un fléchage pour la visite des greniers et une piste praticable bien que très boueuse, cf. photo. L’altitude est comprise entre 1800 & 1900 m. Alors que je prenais la piste à travers champs pour voir les greniers aval je fus rejoins par un quidam qui m’interdit de progresser, était-ce le paysan des champs que je labourais ? Je rebroussais chemin. Au parking annoncé par Gandini des greniers amont, il y avait trois adolescents. Pour la sécurité de mon véhicule je leur donnais 20 MAD en faisant comprendre à deux d’entre eux de garder mon camion et au troisième de me servir de guide et, d’otage pour le cas où. La descente vers la piste pour la visite est scabreuse puis praticable sur la strate vers les greniers qui sont de cahuttes de pierres sèches adossées à la falaise. Leur état est très dégradé sinon en ruine. Elles étaient utilisées par les membres de la tribu des Aït Abdi pour stocker les grains, la laine, et autres provisions. Je quittais le parking vers 12h00 pour trouver un endroit paisible pour déjeuner. Le site était enchanteur face aux falaises avec au loin les montagnes couvertes de neige, après réflexion je décidais d’y bivouaquer risquant des problèmes en cas de mauvaises conditions climatiques le lendemain matin. Un après-midi de repos sous le soleil à 1900 m d’altitude par 7,5°C était toujours bon à prendre. Ah j'oubliais, je dégustais une deuxième large portion du ragout de chamois de Christophe accompagné de flageolets de Saint Eloi.

img img
En route
img img
Les falaises
img img
Les greniers & mon guide
img img
img img
Rencontre à la pause
img img
Etat du camion au bivouac, nécessité d'élargisseur d'aile

Piste Lb

Le vendredi matin vers 7h00 je quittais le bivouac devant un spectacle féérique. Le km 0 de la piste Lb se trouve au gué de l’oued Attach qu’il faut franchir avec en entrée une ravine profonde. Gandini raffole de progresser dans le lit des oueds et de sauter les ravines. J’ai déjà donné, il suffit :

"L’homme sage connait ses limites"  Clint Eastwood.

La piste principale à partir de la maison forestière de Tasraft est plein sud donc a priori vers Taghzout. Je la parcourais en constatant sur la carte digitale qu’elle était dans la bonne direction. C’était donc bien une piste de repli évitant la progression dans l’oued. En effet je rattrapais Taghzout pour reprendre la progression de la piste Lb. Elle était très boueuse et dangereuse dans les descentes et les virages, le camion chassait de l’arrière ! Finalement j’arrivais à bon port à Tassent en retrouvant l’asphalte.

img img
Paysage au lever du jour
Piste Lb, en lumière rasante

Le Haut Dadès

Piste N

Puis ce fut une étape de liaison par Imilchil et Agoudal pour rejoindre la piste N du Haut Dadès à l’inverse de la progression proposée par Gandini. La piste se développe entre des montagnes variant de 3000 à 4000 mètres d’altitude dans des paysages quasi désertiques sans neige sur la piste, et c’est tant mieux pour moi. De plus la piste est très bien marquée et non boueuse. J’arrivais assez rapidement à Msemrir mais hélas sans rencontrer des emplacements de bivouac tant la piste est étroite. Puis c’est une route goudronnée jusqu’à Boumalne du Dadès. Ouf, un terreplein à peu près plat non loin de la route, j’y établis mon bivouac.

img img
Jebel Arhen Bou n'Ouerz, Sommet du Tizi n'Ouerz
img img
Le Haut Dadès
img
Msemrir, champs cultivés

En route vers Boumalne du Dadès

La samedi 8 octobre fut une petite journée de route et de piste. Je descendis du Haut Dadès par les gorges jusqu’à Boumalne du Dadès pour faire le plein de gazole.

img img
La descente dans les gorges du Dadès

Le Mgoun

Pistes Ma & Mb

Puis j’allais jusqu’à Kelaa des Mgouna pour parcourir les pistes Ma & Mb. La piste Ma est asphaltée jusqu’au km 34 et la piste Mb jusqu’au km 9,9. Les DPM doivent être très déçu, (DPM = dévoreur, dégustateur, découvreur de poussière et de paysages marocains, dixit Gandini !). Les 10 derniers km de piste pour arriver à Aguerzaka me rappelaient étrangement les paysages désertiques du Ladakh que j’avais parcourus dans une vie antérieure en randonnées puis avec le camion MAN. Les maisons ont en adobe comme au Ladakh, les mêmes causes produisent les mêmes effets à plusieurs milliers de kilomètres. Je ne souhaitais faire la randonnée proposée par Gandini. Par contre je demandais l’autorisation de stationner sur un terreplein, elle me fut refusée. Je repris la piste de retour pour bivouaquer plus loin.

img img
Bergeries creusées dans la montagne
Piste Mb, Aguerzaka
img img
Village Aguerzaka

Retour à Boumalne du Dadès

Le dimanche 9 novembre je retournais à Boumalne du Dadès pour m’établir au camping Soleil Bleu dans la cour de l’Hôtel, pas très réjouissant. De plus il n’y a pas de connexion à vis sur les robinets d’eau pour remplir les réservoirs. Un vent violent se leva vers midi accompagné de pluie.

img img
en route
img img
Boumalne du Dadès
img
Camping Soleil Bleu

Dernières minutes

Le feu rouge arrière gauche

Il s'agissait du fusible n°1 ! Je n'avais pas suspecté les fusibles. Ce qui m'a amené à les contrôler c'est un phénomène étrange. J’émets en radio amateur sur les fréquences 14.000 pour envoyer les positions reports à winlink. Je remarquais qu’une de ces fréquences faisait fonctionner la condamnation centralisée des portes. Aujourd’hui ce phénomène c’est répété plusieurs fois pendant l’émission du message. Finalement je vérifiais si la condamnation centralisé fonctionnait, eh bien non. C’est alors que je pensais aux fusibles et je découvrais le fusible N°1 HS. Je dois dire, sauf à connaitre l’allemand, que la description de l’usage des fusibles est absconse. Mais aucun fusible n’est semble-t-il en cause pour la condamnation centralisée que ne fonctionne donc plus.  Ce n’est pas essentiel mais c’est handicapant pour l’avenir et pour l’usage des fréquences radio amateur. Je ne sais pas si Mercedes et/ou SudCom, installateur de la radio amateur, auraient un avis sur le sujet, à suivre.