Maroc

La Traversée de L'Atlas

Piste Jb

Le point fort du lundi 8 décembre fut la visite du Ksar Aït Ben Haddou qui servit et sert toujours de décor aux films de type péplum. Toutes choses égales par ailleurs la visite, même hors période touristique, ressemble à la visite de tous les sites référencés dans les guides. Les ruelles sont bordées des échoppes des marchands du temple qui ayant un sens psychologique développé ne sont pas agressifs, ils savent détecter le client potentiel. Après déjeuner je commençais ma progression sur la piste Jb de Gandini qui est d’ailleurs asphaltée mais étroite et en mauvais état. Elle zigzag le long de l’oued Ouinal dont le lit est cultivé et bordé de nombreux village avec des greniers troglodytes. Chaque village a un Tighermt plus ou moins en ruine, le plus connu est celui de Animiter qui figurait sur les brochures touristiques du temps du protectorat. En fin de journée j’eus des difficultés pour trouver un site de bivouac.


Visiteur du matin


Aït Ben Haddou


Tighermt


Tours de guet	lit de l'oued Ounila


Greniers dans la falaise	Lessive dans l'oued


Tigermt d'Animiter

Recherche d'un bivouac ?

Piste Ja

La journée du mardi 9 décembre commença avec le soleil pour parcourir la route de Marrakech en passant par le Col de Tizi-n’Tichka jusqu’à l’embranchement de la piste Ja de Gandini en direction de Ighy. La route était asphaltée, je ne m’en plaignais pas. Mais une faute d’inattention au waypoint km 41.0 me fit continuer sur le bitume. Je ne voulus pas rebrousser chemin ; je persistais sachant qu’elle menait quelque part ! Après plusieurs dizaines de kilomètres j’arrivais à Abadou, fin du goudron. Une piste me mena jusqu’au km 18.0 de Gandini pour voir une Kasbah en ruine du Glaoui et un moulin à huile d’olive que je cherchais vainement en questionnant les habitants qui hélas ne parlaient que le berbère. Le pont sur l’oued Ghdat fut emporté par les pluies diluviennes. Un quidam n’informa d’une piste pour atteindre un gué déjà prit par des 4x4. Mais une branche basse bloqua ma progression ; même en dégonflant les pneus les panneaux solaires auraient été endommagés. Après moult manœuvres je réussis à faire demi-tour. Une autre route devait me mener à la route R210 pour Demnate. Je trouvais un bivouac au bord de la route pour Sidi Rahal.


Col de Tichka

Labourage traditionnel


Kasbah du Glaoui au km 18.0

Stop, branche basse


Pont détruit au km 16.5, Oued Ghdat	Branche trop basse

Demnate

Imi n'Ifri, pont naturel

Le mercredi fut une petite journée de route assortie de deux visites intéressantes. La première après Demnate le site Imi n’Ifri ou le pont naturel creusé par l’érosion de deux sources. Tant du côté amont, le plus spectaculaire, que du côté aval un magnifique escalier conduit au niveau de la rivière. Le spectacle est étourdissant par la beauté d’étranges couleurs et assourdissant par le bruit de la rivière.

Stop, branche basse

Sortie aval

Iwariden-Iroutaln, Empreintes de dinosaures

La deuxième huit à dix kilomètres plus loin le site le plus renommé par les empreintes de dinosaures du Maroc enfermées dans un enclos dont la clef est détenu par un gamin d’une dizaine d’années. Après une âpre négociation je lui donnais 10 dirhams. Il y a cinq traces d’empreintes dans des sédiments qui hélas sont progressivement détruites par l’érosion climatique. Je bivouaquais à la sortie du village.

Les cascades d'Ouzoud

Le jeudi 11 décembres fut encore une petite matinée de route pour aller visiter les Cascades d’Ouzoud haut lieu très touristique du Maroc. Fort heureusement en ce mois de décembre point de touristes, j’étais seul. Je louais un guide pour me servir éventuellement de bâton de vieillesse bien que j’eus mis mes chaussures de marche et pris mes sticks. Eu égard à l’abondante pluviométrie passée les cascades étaient bien pourvues en eau ce qui n’est pas toujours le cas. Je descendis par l’escalier glissant de la rive gauche bordée d’échoppes de colifichets. Puis au bas de la cascade un petit bac me fit traverser les dix mètres d’eau.

Cascades d'Ouzoud

Je grimpais la rive droite de terre sans trop de difficultés en m’arrêtant pour prendre des photos, alibi pour un temps de repos. Au flanc de la rive gauche des grottes servent d'habitat à une importante population de singes. Au sommet de la rive droite des ouvriers construisaient une voie processionnelle pour la saison touristique prochaine. Au retour je trouvais un bivouac au bord de la route d’Azilal au sommet d’un col à proximité des pylônes de radio/tv à 15 km de la ville.

Jebel Azourki

Gandini piste K

Le vendredi 12 décembre en arrivant à Azilal je demandais à la gendarmerie royale si la route pour Tillouguit via Zawyat-Ahançal était ouverte et praticable. La réponse fut affirmative. La route jusqu’à Ahançal est asphaltée puis elle devient une piste roulante. Bien sûr la première partie grimpait jusqu’à 2775 mètres d’altitude mais elle avait été dégagée par un chasse-neige. La deuxième partie en-dessous de 2000m d’altitude serpente dans des vallons dont l’habitat est très ancien. Le Jebel Azourki est le berceau de la nation berbère. La journée fut radieuse avec un ciel pur. Les afficionados, DPM, de Gandini n’aiment pas l’hiver et c’est tant mieux. Seul sur la piste je n’avais pas à supporter la poussière des autres 4x4. Je bivouaquais au km 112.

Altitude 5775 mètres


Tighermt, km 87,5


Tigehermt carré


Pont métallique km 99,7, nouveau pont en construction

Pont métallique


Habitat sous roche, km 103,4


Radier, km 109,4

Le samedi 13 décembre je continuais de parcourir la piste K du Jebel Azourki. A partir de Tilouguit la piste devient asphaltée à la sortie du village. En route de nombreux travaux de génie civil attestent que la piste le sera, un jour. Le point d’orgue fut la vision d’un rocher monumental appelé La Cathédrale qui domine la région de sa splendeur hélas à mon passage le ciel était encombré de lourds nuages. La traversée du village de Tilouguit, jour du souk, fut un morceau de bravoure. Mon objectif était de repérer un bivouac au bord du lac Bin El-Ouidane que je trouvais peu avant le village éponyme.