Le lundi 1er août j’arrivais vers 10h00 au poste frontière de Paso de Jama. Dans une pièce un comptoir est occupé par l’immigration et la douane d’Argentine, et l’immigration et la douane du Chili. Il me fallut moins de quinze minutes pour remplir les formalités. Une jeune-femme m’accompagna pour visiter le camion afin de contrôler qu’il n’y avait pas de produits prohibés, fruits et légumes en autres. Le visa pour le voyageur et le permis de circuler pour le véhicule en admission temporaire sont de 90 jours. Je poursuivis ma route jusqu’à San Pedro de Atacama.
Dans une vie antérieure je gravissais six sommets dans le monde dont deux au Chili en août 2002 dans le désert d’Atacama, le Licancabur et le Gallatiri. Ce circuit entrepris en août 2016 dans le nord du Chili est un jubilé. J’invite les internautes à suivre le lien hypertexte : Désert d'Atacama, Click les photos pour les agrandir
A San Pedro de Atacama je pris de l’argent au DAB d’une banque dans la rue Le Paige près de l’Office du Tourisme. Je fis le tour de la Plaza de Armas en visitant l’église. Mon smartphone Nokia sous Windows Phone 10 m’informa qu’il y avait une connexion WiFi de bonnes qualités. Je retournais au camion pour préparer l’envoi de la publication de la dernière page de l’Argentine à partir de la Plaza de Armas. Ensuite j’allais chercher un bivouac près de l’entrée de la Valle de la Luna dans le désert.
Le lendemain deux visites étaient au programme, la Valle de la Luna ouvre à 9h00 ; pour voir le soleil levant j’allais au Mirador Coyote sur la route de Calama. Puis je revins à l’entrée de la Valle de la Luna. C’est un parcours routier de 11 km avec des stationnements pour des points de vue et des photos. En fin de matinée je retournais à mon bivouac dans le désert à 2500 m pour poursuivre mon acclimatation à l’altitude avant d’aller voir les geysers d’El Tatio à +4300 m d’altitude. La carte militaire russe au 500.000e ci-dessous donne le trajet en bleu pour le Mirador Coyote puis celui de la Valle de la Luna à partir du bivouac 01-desert.
Je quittais le désert près de l’entrée de la Valle da la Luna avant le lever du soleil pour être à El Tatio. Mais la route est une piste de 90 km dans les montagnes. J’arrivais vers 8h00. Les tours opérateurs de Calama avaient déjà déversé leur horde de touristes. Quelques jeunes-filles en mal d’aventure jouaient les naïades. Je repris la piste jusqu’à Calama pour faire de l’approvisionnement avant de continuer vers la Côte du Pacifique. En effet je by-passais Chuquicamata noyé dans un nuage de poussière, Je verrai à mon retour dans deux semaines. C’est la plus profonde mine de cuivre à ciel-ouvert. Elle fut ouverte en 1912 par l’US-Anaconda Copper Mining Company avant d’être nationalisée par le Chili. Je trouvais non sans difficultés un bivouac dans le désert à 1470 mètres d'altitude.
Tatio Geysers, a spectacular attraction |
Le jeudi 4 août je descendais de mon bivouac dans le désert vers la mer. Le changement de temps fut dramatique je quittais le ciel bleu et le soleil pour un temps couvert et maussade au bord de l’Océan Pacifique. Je traversais la ville de Tocopilla à environ 10 mètres d’altitude sans m’arrêter pour trouver un bivouac entre mer et montagne.
Bivouac between sea and mountain |
Le vendredi 5 août je parcourais la route côtière entre mer et montagne dans le désert jusqu’à Iquique. Le paysage est parfois dantesque par les déchirures de blocs de rochers posés là par une main diabolique. De nombreuses plages sont accessibles pour la pêche et le bivouac. L’approche d’Iquique par une autoroute à péage de 40 km est en cette saison couverte de brume là aussi entre mer et montagne comme un mirage dans le désert. La Plaza Prat est dominée par la Torre Reloj devant le théâtre municipal. Je tentais d’obtenir des brochures pour Putre et Parinacota à l’Office du Tourisme sans succès. De plus l’hôtesse ne sut pas m’indiquer où trouver une connexion Wi-Fi ! Je déjeunais d’une soupe et d’une tranche de poisson au Mercado Centenario avant d’aller bivouaquer en bord de mer sur la calle Capitan R. Perez.
Iquique panorama |
Le samedi 6 août la montée en lacets de la dune surplombant Iquique est spectaculaire et donne une vue d’en-haut remarquable. A Humberstone la friche industrielle de l’Oficina Santa Laura donne un aperçu dantesque de ce que fut l’exploitation du salpêtre dès 1872 dans une ville de 800 ouvriers. La découverte du nitrate synthétique entraina la fermeture du site dans les années 60. Je me promenais seul dans le site en ayant en mémoire la visite d’Auschwitz. Certes le but ultime était sans comparaison mais l’atmosphère de désolation, la succession des habitations et des baraquements et l’exploitation humaine me donnèrent une impression de finitude de l’homme. Seules les photos et le texte explicitant l’origine des paminos me rappela à la réalité bien différente des deux sites.
En route vers Arica je fis un détour pour aller à Pisagua site historique inconnu du Desembarco de Pisagua 2 noviembre de 1879 ! La descente de l’altitude de 1000 mètres au niveau de la mer est spectaculaire avec la vue du village au pied de la dune. Le point d’orgue est la Torre de Reloj. Dans l’unique rue je fus arrêté par deux carabiniers en tenue kaki et lourdement armés. Nous discutâmes longuement d’où je viens où je vais qu’elle était ma profession etc… sans me demander mes documents. Ce fut bon-enfant, ils me conseillèrent un emplacement de bivouac. Le village est en voie de devenir un village fantôme.
Le dimanche 7 août le départ de Pisagua fut rude tant la côte est pentue. Les 40 kilomètres jusqu’à la jonction avec la ruta-#5 furent parcourus dans les nuages. Le soleil apparu à partir de l’altitude de 1200 m environ. Des travaux ralentissaient la progression vers Arica. En route un étrange panneau attira mon attention pour un détour d’une centaine de mètres je découvris des sculptures dans le désert représentant la présence tutélaire (protectrice). J’atteignis Arica, oasis dans le désert en bord de mer, en début d’après-midi. Je fis le repérage de l’Office du Tourisme pour le visiter lundi matin. Je bivouaquais sur la petite presqu’ile nommée Nelson Mandela.