Comme tous les lundis je devais publier les pages de mon site Internet. Dès 7h00 je parquais le camion au pied de la colline. Puis je cherchais avec mon smartphone une connexion Wifi que je trouvais avec chilegob en face du Tourisme Office. Hélas la connexion était lente et discontinue. Je ne pouvais pas publier l’intégralité des photos à cause de la batterie trop âgée. Je retournais au camion pour la mettre en charge. Puis en attendant je visitais le centre-ville. Je découvris que Gustave Eiffel avait conçu trois bâtiments dont l’Iglesia San Marcos, en travaux de restauration. Vers 10h30 je retournais à l’Office du Tourisme, ouvert, qui a une autre connexion sécurisée guère plus efficace. Finalement vers 11h30 la publication fut terminée !
Je pouvais parcourir la ruta-#11 vers Putre dans la très fertile Valle Lluta. La route serpente entre les dunes pour monter de 600 mètres à + 2700m. En travaux elle devient à une voie alternée avec une file de camions très longue en direction de la Bolivie. Je m’arrêtais sur une aire de stationnement à 2786 m d’altitude pour m’acclimater avant Putre à +3500 m. La carte ci-dessous est extraite de la brochure de l'Office du Tourisme. La ruta-#11 est en rouge dans la partie supérieure d'ouest en est.
Lorsque je quittais mon bivouac la température extérieure était de +5°C, brrr ! Je m’arrêtais quelques kilomètres plus loin pour voir la Pucara Copaquilla qui est une crevasse gigantesque créée par le ravinement des eaux. Puis je bifurquais sur la ruta-#31 pour aller à Pachama et Belén où se trouvent des missions du 17e siècle. L’Iglesia de Pachama était en cours de rénovation. A l’intérieur des peintres œuvraient pour redonner des couleurs aux fresques très abimées par le temps. A Belén il a deux églises dont seul l’une est visitable en cherchant la personne qui a la clef ! Mais rien d’extraordinaire par rapport à la beauté des fresques de Pachama. Après avoir déjeuner sur place je décidais de retourner à Pucara Copaquilla pour bivouaquer devant le spectacle grandiose à 3103 mètres d’altitude pour poursuivre mon acclimatation.
Bivouac à Pucara Copaquilla |
Le mercredi 10 août, jour de mon anniversaire, je visitais l’Iglesia de Socoroma, bien restaurée. Puis je me rendis à Putre pour visiter son Iglesia, hélas fermée. En compensation je fis le tour de la Plaza sans grand intérêt. Je bivouaquais sur place à 3530 m d’altitude et en pente. Je continuais de monter en altitude.
Sunset, bivouac |
Le jeudi 11 août je quittais Putre sans regrets. Après quelques kilomètres je tournais à droite pour aller aux Termas de Jurasi prendre un bain chaud. Quatre chauffeurs de camion s’ébattaient déjà joyeusement dans le réservoir. Reposé je continuais jusqu’à Parinacota sous la garde du Volcan Parinacota culminant à 6350m selon le Lonely Planet. En comparant les photos d’août 2002 et d’août 2016 je constatais que le réchauffement climatique avait fait des dégâts. La neige ne couvre plus que la partie sommitale montrant des chutes de plaque-avants. Comme dans les villages précédents l’église était fermée et ici les toitures éventrées. A part deux petites boutiques à touristes le village était désert d’habitant. Je bivouaquais près de l’église à 4435m d’altitude.
Vicuna | Parinacota Volcano |
Lama | Parinacota Volcano, sunset |
Le vendredi 12 août fut une partie de plaisir sur la piste #A95 qui part à droite de la ruta#11 juste après le contrôle de police avant la frontière avec la Bolivie et qui aboutit à Colchane sur la ruta #15 allant aussi en Bolivie. Mais avant je dus remonter une file de camions sur deux kilomètres allant en Bolivie attendant le contrôle de police. Cette partie ne fut pas un pur plaisir car les chauffeurs de camions ne m’ont fait aucun cadeau. Dès le début de la piste #A95 jusqu’au Salar de Surire le volcan Guallatiri est omniprésent avec ses fumeroles sommitales. La piste parcourt l’altiplano entre 4000 et 4500 mètres d’altitude. A Guallatire je me renseignais auprès d’un gardien du parc qui me confirma que la température nocturne était d’environ -14 à -16°C La température diurne ne dépassa pas +14°C. Tous les villages traversés étaient désert d’habitant en cette saison hivernale et les églises fermées. Je décidais d’aller jusqu’à Colchane à 3725 m d’altitude pour avoir une température nocturne plus clémente. Le Salar de Surire est inscrit au patrimoine du Chili comme Monument National. Ce qui n’empêche pas qu’il est abondamment exploité. Les camions affrichent un numéro d’ordre sur leur parebrise ; j’ai lu un chiffre supérieur à 200 ! Sur l’altiplano les hordes de vicunas (vigognes) sont nombreuses. La dernière église visitée fut celle d’Isluga comme lors de mon voyage il y a 14 ans. Je bivouaquais sur la plaza de Colchane.
Au petit matin à Colchane
à 3725m d’altitude la température sous le camion donnée par le
thermomètre du G était de -10°C. La température dans la cellule était de
0°C avec une humidité de 3% données par la station météo Oregon. Le
chauffage Webasto mit une heure pour monter la température à +12°C. Pour
faciliter le démarrage du camion je préchauffais le moteur et la cabine
avec la chaudière Eberspächer optionnelle du G pendant une demi-heure.
La ruta-#15 de Colchane à Huara a une très bonne qualité de revêtement.
Elle serpente jusqu’à 4300 m d’altitude dans un paysage désertique de
grande beauté sous le soleil matinale. Contrairement à la ruta-#11 la
circulation vers la frontière bolivienne était très clairsemée. A
mi-chemin entre Taracapa et Huara une colline à 2 km est le site
archéologique El Gigante de Atacama. Les panneaux interprétatifs sont
très didactiques. Sur les conseils du Lonely-Planet, hélas encore une fois
dithyrambique, je fis le détour pour visiter Mamiña, bof ! Je trouvais
un splendide bivouac au sommet d’une colline.
Le dimanche 14 août je quittais la colline dominant Mamiña pour descendre vers la ruta-#5, Panamericana. Au carrefour de la Panamericana et de la ruta-#A75 vers Pica je visitais les Geoglifos sur le flanc de la colline du Cerros Pintados. Le musée présente des panneaux interprétatifs reproduits par la galerie ci-dessous ainsi que quelques photos des Geoglifos. Je rencontrais un jeune français voyageant au Chili. Nous parlâmes longuement de mon voyage autour du monde. Je fis l’impasse de la visite de Pica déçus par Mamiña pour aller à Calama en bivouaquant de nouveau dans le désert.