Parc de la préhistoire
Le lundi 18 août je passais une partie
de la matinée ensoleillée au Parc de
la préhistoire au nord de
Tarascon-sur-A. Le bâtiment principal
est consacré à l’art pariétal des
grottes de la région. Le couloir
d’accès à la salle des steppes
pyrénéennes est un patchwork de
dessins présentant humoristiquement
l’évolution de l’humanité sans oublier
l’incontournable Darwin. Le circuit
dans la pénombre avec un guide
audiovisuel est un véritable parcours
initiatique de l’art pariétal de
l’époque magdalénienne à partir de
reconstitutions en 3D. A l’entrée une
reconstitution de la dune des Pas de
la grotte de Niaux laisse apparaitre
les pas de trois enfants vieux de plus
de 5.000 ans, très émouvant.
Plusieurs salles développent les
techniques anciennes et modernes
d’analyse et de datation des
peintures. Mais hélas l’interprétation
de certains panneaux est et reste
sujette à conjectures et à disputes
d’experts. Néanmoins il appert que des
rites chamanistes sont représentés.
Dans le parc en plein air différents
ateliers enseignent les techniques de
nos ancêtres, chasse, habitat,
allumage du feu et un labyrinthe à la
découverte de la reconnaissance des
sons. Visite hautement recommandable.
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La steppe pyrénéenne |
Une belette préhistorique |
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Panneau de la grotte de Marscoulas |
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Cheval préhistorique |
Foix
Le début de l’après-midi se passa à Foix,
préfecture de l’Ariège et ville au riche
passé féodale pendant la croisade contre
les albigeois et la guerre de cent ans.
Le château
Le château est
construit sur un piton dominant la ville.
La partie restante n’est que le quart des
bâtiments originels. Deux tours sont
ouvertes au public avec des panneaux
interprétatifs de l’histoire médiévale du
comté et des comtes de Foix par date, qui
n’est pas sans rappeler le manuel
d’histoire par Mallet et Isaac de ma jeunesse.
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Château de Foix |
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Enluminures du livre de chasse par
Gaston Fébus |
L'église Saint-Volusien
Du haut une très belle vue fait découvrir
l’église Saint-Volusien
reste d’une abbaye aujourd’hui disparue.
L’entrée, la partie antérieure de l’église
ainsi que la crypte sont de style roman le
reste est de style gothique.
Particulièrement intéressantes les
sculptures des sièges des stalles datent
de 1670. Ensuite je me dirigeais vers Montségur où je bivouaquais au col éponyme
à 1059m.
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Les stalles du
chœur |
Château de Montségur
Il plut toute la nuit
accompagné d’un violent
orage. Au petit matin les nuages étaient
au ras du col pas très enthousiasmant pour
monter au château. A 10h je mis mes
chaussures de montagne et je pris mes
bâtons pour partir à l’assaut du pog à
1216m. Le Guide Vert donne une heure aller
et retour, bon mais, je mis 1h30 certes je
partais du col et la pluie rendait les
rochers de la piste très glissants de plus
les chaussures de montagne n’ont pas de
grip. Autour de la cour intérieure divers
bâtiments étaient jadis adossés à la
muraille. Je ne conterai pas l’histoire ni
des Cathares ni de la guerre contre les
Albigeois. Je renvoie l’internaute à
Wikipédia. La descente fut très dangereuse
car la piste rocheuse était très glissante
ainsi que mes articulations très
arthritiques. De retour à mon campement
sur roulette je décidais de rester pour
une deuxième nuit au col.
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Château de Montségur le lundi soir en arrivant au col, 17h |
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Plan du castrum |
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Les murailles du château de plan pentagonal |
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Stèle portant la croix de Toulouse |
Le mercredi matin le ciel était toujours
nuageux, il plut par intermittente toute
la journée. Je devais aller en Andorre, au
Pas de la Casa, pour honorer une commande
d’alcool en duty-free. De l’Hospitalet au
Pas de la Casa ce fut une file
ininterrompue de véhicules au pas, le cas
de le dire, sous la pluie battante et à la
descente même scénario avec en plus un
contrôle douanier au hasard, bingo ce ne
fut pas moi. Je fis une pause déjeuner sous
la pluie à Hix après avoir voulu visiter
cette église romane du 12e
siècle, hélas fermée.
Odeillo
Je continuais jusqu’à Font-Romeu composé
de plusieurs villages. A Odeillo un arrêt
photo pour le four solaire puis dans le village
pour visiter l’église romane avec le retable de
Saint-Martin. Second arrêt à Ermitage pour les
mêmes motifs le retable et un camaril, petit salon
de réception dont la grille était fermée, décoré par
Josep Sunyer. Je tentais ma chance en montant au
Belvédère pour y bivouaquer, ok, pas de panneau
d’interdiction. L’altitude est de 2007m au GPS,
la pluie est toujours au rendez-vous.
Four solaire
Chapelle du Saint-Sacrement
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Retable de Saint-Martin par Sunyer |
Ermitage
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Camaril par Josep Sunyer |
Retable par Sunyer |
Mont-Louis
Le jeudi matin à 9h le village de
Mont-Louis était à peine éveillé ; les
boutiques préparaient leurs étals, pas
âme qui vive dans les rues. Le froid
était encore vif. La ville fut
fortifiée par Vauban en 1679 après le
traité des Pyrénées, 1659, fixant les
frontières avec l’Espagne. Le fort
n’eut jamais l’occasion de servir, si
ce n’est actuellement comme centre de
formation des commandos de l’armée
française.
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Porte de Mont-Louis, place forte créée par Vauban |
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Enceinte militaire |
Villefranche-de-Conflent
Un peu plus loin Villefranche-de-Conflent
est une ancienne place forte qui joua un
rôle dans la stratégie entre le royaume
d’Aragon et la Ligue de Carcassonne.
Vauban, encore lui, compléta les
fortifications de la ville. Elle est
inscrite au patrimoine mondial de
l’UNESCO. Fort Libéria sur la colline
Belloc est une propriété privée. Les rues
de la ville sont bordées de boutiques
d’artisanat local.
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Porte d'Espagne 1791 |
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Le Beffroi |
La Tour d'En Solanell |
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Clocher de l'église St Jacques |
Portail roman à quatre colonnes |
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Fort Liberia sur la montagne
de Belloc, 1679 |
Pont St Pierre, 1263 |
Le Canigou
La France de l'Ancien Régime se partageait entre le
glaive et le goupillon, la noblesse et le
clergé, architecture
militaire et religieuse ; certes le
tiers-état créait la valeur. Ma prochaine visite fut dans le
Canigou, montagne sacrée pour les
catalans. Il fut longtemps considéré comme
le point culminant des Pyrénées, 2784m
d'altitude.
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Paysage du Canigou |
Abbaye Saint-Martin-du-Canigou
Guifred II comte de Cerdagne choisit le
Canigou pour fonder une abbaye
bénédictine. Les deux églises furent
consacrées en 1009. Elle est construite
sur un pic à 1094m d’altitude. Au début du
20e siècle le monastère était
une ruine reconstruite patiemment par les
moines. Des photos d’époque en témoignent.
Je bivouaquais en sous-bois à l’entrée de
Casteil.
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Abbaye St-Martin-du-Canigou |
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Eglise supérieure,
11e siècle |
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Eglise inférieure, 10e Sicle |
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Cloître |
Abbaye Saint-Michel-de Cuxa
Le vendredi 22 août je visitais de bon
matin l’Abbaye St Michel-de-Cuxa, (coutcha).
Comme beaucoup d’autres vendue comme
bien national à la Révolution elle
tomba rapidement en ruine faute
d’entretien. Bien sûr les matériaux
furent vandalisés. Certaines parties
furent même retrouvées aux USA vendues
par quelques brocanteurs indélicats !
Reconstruite le cloître reste
incomplet ainsi que certaine partie de
l’abbatiale dont le vaisseau se
caractérise par les arcs
wisigothiques. Elle employa le marbre
rose en provenance de
Villefranche-de-Conflent. La crypte
consacrée à la Vierge à la Crèche est
unique avec son pilier central
supportant la voute.
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Crypte, chapelle
de la Vierge de la Crèche |
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Cloître en marbre
rose |
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Chapiteaux |
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Portail, ancienne
tribune |
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Eglise abbatiale |
Arc outrepassé, wisigothique |
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Vierge à l'enfant, 12e siècle |
Jésus et les apôtres 12e siècle |
Prieuré de Marcevol
Plus loin dans les montagnes le Prieuré
de Marcevol est lui aussi du 12e
siècle. Une très jolie fresque du Christ
n’est pas sans rappelée la fresque de
l’église Sant Climent de Taûl de l'autre
côté de la frontière, en
catalogne espagnole.
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Portail en marbre rose |
Nef romane de l'église |
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Fresque du Christ en majesté |
Les Orgues d'Ille-sur-Têt
La journée se termina aux Orgues
d’Ille-sur-Têt créés par l’érosion
climatique, pluie et variation de
température. Ce type de monument
géologique est visible dans le monde
entier, par exemple à Bryce Canyon NP aux
USA. Je bivouaquais sur place au moment où
un violent orage éclata.
Prieuré de Serrabone
Le samedi 23 août j’entrepris la montée
des Aspres par un chemin tortueux, la D
618 d’Amélie-les-Bains puis la D 84 à
l’assaut du Prieuré de Serrabone, la bonne
montagne. Pour le Guide Vert c’est l’une
des merveilles de l’art roman en
Roussillon. Indéniablement il l’est par
l’austérité du matériau de sa
construction, le schiste, par la
simplicité de son architecture et par la
richesse sculpturale de la tribune qui
barre la nef en deux parties, l’une pour
les chanoines, l’autre pour les
paroissiens et au balcon les chœurs. Tant
dans les colonnes du cloître que dans
celles de la tribune le marbre rose de
Villefranche-de-Confluent étale sa
splendeur. Un panneau indique que les
chapiteaux du portail sont des répliques,
les originaux ayant été volés en l’an
2000, encore des brocanteurs indélicats
pour satisfaire vraisemblablement une
commande ; l’affairisme a ni respect
ni scrupule. Je ne résiste pas au plaisir,
didactique, de montrer le tableau des
équivalences afin que ceux qui
ne se veulent pas dupes souhaiteraient
s’instruire du symbolisme des sculptures
de la religion catholique partie
intégrante et structurante du patrimoine
culturelle de la France. Las de
tournicoter dans les montagnes pyrénéennes
je retournais à Argelès où j’avais
passé le 27 juillet au Texas Camping. J’y
restais deux jours de repos.
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Chapiteaux du portail |
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Cloître |
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La nef |
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La tribune |
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Marc et Jean |
Luc et Mathieu |