Après le cours d’espagnol je me rendis à l’Information Center pour obtenir des informations. Je ne l’atteignis jamais. Circulant sur la voie centrale de l’avenue Malecon je fus doublé à droite et à gauche par des voitures de police à vive allure, sirènes hurlantes et des gyrophares en action, mais je ne sais pas pour quelle raison une voiture banalisée heurta violemment l’arrière droit du camion causant des dégâts comme on peut le voir sur les photos ci-dessous. Je me rendis compte que j’étais dans une situation difficile ne pouvant pas exprimer les quels mots d’espagnol appris sous le coup de l’émotion. A ce moment un homme me prit dans ses bras et me dit : ¡Tranquilícese! ¡No se preocupe! C’était Humberto, un jeune employé, parlant anglais, du California RV Park qui se trouvait là par hasard. Il prit les choses en main, discutant avec la police fédérale, à l’origine de l’accident, puis avec la police municipale pour le constat. Une ambulance arriva pour prendre soin du policier, conducteur du pick-up, et de moi-même. Humberto me dit que j’étais tout pâle et que je devais m’asseoir sur le hayon du pick-up. L’un des ambulanciers vint me prendre la tension, il me dit quelle était haute et voulut me faire une piqure que je refusais pour deux raisons, la méconnaissance du produit et la seringue qui n’était pas dans un emballage stérilisé. Avec Humberto nous allâmes au centre administratif pour le constat et attendre le représentant de l’assurance "Qualitas Compania de Seguros" qui s’avéra être aussi l’assurance de la police, ouf. L’agent d’assurance par le truchement d’Humberto me dit que la police étant responsable l’assurance paiera la réparation des dégâts directement au garage. Ensuite nous nous rendîmes chez un réparateur "Taller Universal" pour prendre en charge la réfection des dommages. Le garage devait me contacter la semaine suivante. Nous rentrâmes au California vers 18 heures sachant que l’accident s’était produit à 13:30. ¡Menudo dia!
Le dimanche 27 janvier 2013 j’assistais à l’arrivée du Vendée Globe grâce à la connexion Internet Wi-Fi du California. Je ne suis pas un navigateur mais j’ai vécu un grand moment d’un exploit sportif hors du commun par un skipper hors norme. François Gabart 29 ans bac "S" avec mention très bien, école d’ingénieur INSA de Lyon, diplômé de génie mécanique. L’ère des aventuriers de la voile au large est-elle terminée ? L’avènement des surdiplômés est-elle arrivé ? Faut-il des surdoués pour dompter ces monstres de technologie ? Quoi qu’il en soit les superlatifs ne sauraient traduire la prouesse intellectuelle, physique et psychique pour naviguer pendant 78 jours autour du monde en doublant les trois caps du sud pour contourner l’antarctique. Il faut rappeler que sans Eric Tabarly, l’engouement des français pour ce sport à haut risque n’existerait pas. Tout simplement bravo à tous les skippers du Vendée Globe, appelé l’Everest des mers. En ces temps de "French bashing" par la presse anglaise, il n’est pas inutile de se souvenir de la grandeur du peuple français. Ce ne sont pas les anglais qui ont créé EADS et Ariane Space. Je pense que le compte à rebours des années d’existence de la "City" a commencé. David Cameron l’a bien compris, ses gesticulations politiciennes en sont la démonstration subliminale… Je ne peux pas ne pas mentionner le "fairplay" d'Alex Thomson qui se dérouta pour assurer la sécurité du "froggy" Jean-Pierre Dick.
François Gabart, capture d'écran de www.lequipe.fr |
Le Mercredi 30 janvier j’avais rendez-vous à 15 heures chez Taller Universal pour commencer les travaux de réfection. A l’aide d’une colonne arrimée à un anneau au sol et d’une chaîne enroulée autour de la barre d’encastrement un vérin hydraulique la tira pour la remettre approximativement en ligne. La même manœuvre fut employée pour le coffre afin de retrouver son équerrage d’origine. Puis les deux éléments furent déposés pour être travaillés afin de les remettre en forme correctement. Le bloc de lampes fut installé d’une manière assurer la sécurité arrière du camion en attendant la phase de remontage le 5 février à partir de 15 heures après mon cours d’espagnol.
Le samedi 02 février j’avais invité Humberto à déjeuner dans un restaurant mexicain qu’il avait choisi. Nous déjeunâmes royalement de mets typiques à base de poissons et fruits de mer. Ensuite nous fîmes un tour du centre-ville investi par des touristes américains fraîchement débarqués d’un bateau de croisière. La journée avait commencé sous un chaud soleil printanier mais fini sous un ciel couvert annonciateur de mauvais temps.
La réparation du camion fut à épisodes avec des rendez-vous reportés. Finalement le travail fut exécuté par demi-journées compte tenu des cours d’espagnol. Le samedi 09 février à 13:30 tout était fini sauf que le bloc de feux arrières n’était pas conforme, je laissais donc le bloc d’origine partiellement détruit. Les réparations ont coûté à l’assurance, 9670 MXN soit environ 600€. Puis j’allais faire des achats au Wal-Mart où je rencontrais les Oliete de Béziers. Nous nous promîmes de nous revoir sur la route vers La Paz. Mais je dois raconter un autre évènement car un incident n’est jamais seul, il s’inscrit dans une suite infernale due au malin.
En effet le jeudi 07 février au retour de Taller le pneu arrière gauche qui avait une fissure sur le flanc se dégonfla brutalement et je dus parquer le camion rapidement détruisant totalement le pneu. Il était 18:30 et la nuit était tombée. Un policier municipal intervint et appela un dépanneur pour changer la roue car les outils de démontage étaient stockés dans le coffre endommagé et je les avais laissé au California RV Park ! Où je rentrais vers 21:30. Le pneu de la roue de secours est très usé et ne saurait faire plus de 1.000 kilomètres, je devais impérativement trouver un ou des pneus. Le vendredi après-midi avant de me rendre chez Taller Universal, j’allais chez Michelin mais après consultation de la base de données au Mexique, aucune dimension de pneus R20 n’était disponible et pas de pneu ex-militaire. J’envoyais un message au revendeur d’Irvine, Californie, USA, qui m’avait déjà aidé, TCI #866, pour obtenir les pneus ex-militaire. La nuit porte conseil, dans la nuit de samedi à dimanche, je décidais de retourner à Irvine. Mais je devais obtenir un ESTA. Comme je l’ai conté, je n’avais pas pu rendre la carte verte que j’avais envoyée par courrier postal. Hélas je n’avais aucun retour. Je tentais donc, dans la nuit, de réobtenir un ESTA par la procédure Internet déjà utilisée. Au bonheur je l’obtins contre $14 payé par carte de crédit. Il me restait à tenter ma chance lundi matin pour entrer aux USA et me rendre à Irvine, à suivre.