Le lundi 7 septembre je quittais le Trailer Park de San José del Tajo vers 8h00 augurant des embouteillages sur les voies d’accès à Guadalajara que je ne pouvais pas éviter pour prendre le périphérique sud en direction de Guanajuato but de mon trajet du jour. Bien sûr je n’allais pas jusqu’à la ville car les lundis les musées sont fermés et d’autre part elle est difficile d’accès et de circulation. Je trouvais un bivouac à environ 40 km sur la route #45 peu avant Silao sur un terrain plat qui doit servir de terrain de football aux enfants du village en contre-bas. L’altitude est de 1813 mètres GPS.
Lundi soir vers 21h30 des voitures de la police municipale entourèrent mon véhicule et des torches l’illuminèrent. Environ cinq à six hommes lourdement armés frappèrent pour me réveiller. Ils me posèrent les questions habituelles en espagnol et en anglais approximatif. Je compris que je ne pouvais pas rester car le voisinage n’était pas sûr : "People Iznogood". Je les suivis jusqu’à une station-service Pemex où je passais le reste de la nuit, un peu bruyante. J’étais à environ 40 km de Guanajuato où je savais le stationnement très problématique. Je parcourais le centre-ville dont les fameux tunnels sans rien trouver. J’interrogeais un chauffeur d’un camion de livraison Bimbo qui me proposa de le suivre. Mais le gardien du parking refusa à cause de la hauteur du véhicule, 2,5 mètres. Enfin un motard me dit de le suivre. Nous gravîmes les collines environnantes pour arriver au Morrill Trailer Park à 2075 mètres d’altitude où je pouvais stationner gratuitement pour la journée et passer la nuit pour 100 pesos. Je donnais 20 pesos de pourboire au motard. A 9h00 je commençais la visite de la ville, inscrite au patrimoine mondiale de l’humanité, en descendant à 1800 mètres. Pour la visite j’adoptais le pas des chasseurs alpins ! Le Museo Regional de Guanajuato Alhondiga de Granaditas est hébergé dans un ancien bâtiment de stockage de grain construit en 1798 puis transformé en forteresse. C’est un parallélépipède de hauts murs. Les escaliers sont couverts de peintures murales par José Chavez Morado. Il expose aussi des antiquités préhispaniques, des peintures de Bustos. Au rez-de-chaussée un vibrant hommage est dédiés aux héros de l’indépendance mexicaine. La Basilica de Nuestra Señora de Guanajuato est très couleur locale. L’université de Guanajuato a une architecture épousant les pentes de la colline, elle a environ 20.000 étudiants. Le Museo del Pueblo de Guanajuato est situé dans l’ancienne hacienda de San Juan de Rayas dont la chapelle baroque de 1696 possède des panneaux muraux par José Chavez Morado. Il expose aussi des peintures d’artistes mexicains très intéressantes, mais hélas No Photo. Le Museo Iconografico del Quijote est consacré à l’œuvre de Cervantès, Don Quichotte de la Manche et Sancho Pansa ; passionnant. Puis je fis une longue promenade dans les rues du centre historique sans oublier El Jardin. Je retournais à pied au bivouac, lentement.
Bivouac, Morrill Trailer Park, 2075 m high |
Le mercredi matin la visite de San Miguel de Allende fut rapide. Le centre-ville est circonscrit autour d’El Jardin dont la taille des arbres est comme à Guanajuato remarquable. Elle est située à 1900 mètres d’altitude et compte environ 70.000 habitants. Le commentaire du Lonely Planet est éloquent : "San Miguel is a bit like a Mexican Disneyland for foreign, mainly American". La cathédral ressemble à un gâteau de mariage. A côté le Museo Historico de San Miguel est hébergé dans la maison natale d'Ignacio de Allende. L’office du tourisme m’indiqua qu’El Jardin est couvert par une connexion Wifi. Je retournais à mon véhicule pour prendre mon ordinateur. En arrivant un policier s’apprêtait à mettre une contravention pour stationnant gênant. Après discussion il me laissa partir, pas de Wifi ! J’errais dans les rues étroites, quadrangulaires et en sens interdit du vieux San Miguel pour trouver la sortie vers Querétaro. Enfin sur la route #45 je m’arrêtais pour prendre un déjeuner frugal. Puis plus loin je trouvais sur la gauche une sympathique station-service Pemex à 2094 m d'altitude où je demandais l’autorisation de passer la nuit.
Après une nuit très calme à la station-service Pemex fermée vers 21h00 je partis dès potron-minet pour parcourir les 54 km me séparant de Querétaro où j’entrais par la route #57 puis par l’avenida Zaragoza. J’avais jeté mon dévolu sur le parc Alameda Hidalgo pour trouver un stationnement proche du centre historique. J’aperçu alors sur un mur un panneau indiquant un parking. Après discussion avec le gardien il accepta mon véhicule dans ce parking en plein-air, rare. Il était 9h00 ; je commençais la visite de cette ville de +800.000 habitants à 1800 mètres d’altitude dont le centre historique est très restreint aux rues quadrangulaires à sens-unique entouré de larges avenues rendant la circulation fluide. Je découvris que les arbres entourant les jardins somptueusement taillés l’étaient à la machette par des hommes en équilibre sur des échelles ; ils ne doivent pas être syndiqués à la CGT locale ! Les curiosités sont peu nombreuses et sont groupées près du jardin Zenea. Le Templo de San Francisco est à l’extérieur très coloré dont le dôme est couvert de tuiles venant d’Espagne en 1540. A côté le Museo Regional est hébergé dans ce qui fut un grand monastère et séminaire datant de 1540. Le rez-de-chaussée expose des antiquités préhispaniques dont la muséographie est très didactique et réalise une bonne introduction aux visites futures. Les autres étages sont consacrés à la conquête de la région par les espagnoles accompagnés par les différents ordres religieux : Con la Cruz y la Espada. Puis un large espace est dédié à l’indépendance du Mexique, à la guerre Mexicano-Américaine ainsi qu’à l’aventure impériale commanditée par l’Angleterre, la France et la Russie. Je terminais ma visite par un hommage à la Corregidora, dona Josefa Ortiz, en me recueillant sur son mausolée. L'aqueduc qui traverse la ville n'a pas été construit par les Romains !
Acueducto |
Le vendredi 11 septembre dès 9h00 j’entrais sur le site de Tula, ancienne capitale de l’empire des Toltèques de 900 à 1150 AD. Le site est très connu par sa Pyramide B avec ses quatre colonnes de guerriers qui supportaient le toit du temple de Quetzalcóatl. Au nord de la pyramide le Coatepantli expose des gravures des sacrifices humains offerts aux serpents dévorant des squelettes. Autour de la pyramide le complexe se développe en Palacio Quemado, en Gran Vestibulo, en Juego de Pelota. Le musée expose des statues, sculptures ainsi que des céramiques du site. Après avoir déjeuné sur place je me dirigeais vers le site de Teotihuacan pour m’installer pour plusieurs jours au Trailer Park de Teotihuacan où je rencontrais un jeune couple allemand qui me donna d’amples informations pour visiter Mexico City.
Entrée du Musée |
Le samedi 12 septembre je pris le bus pour Mexico City où j’arrivais au terminal des Autobuses del Norte, station de métro, après environ une heure de trajet. Le métro me conduisit au Zocalo où je cherchais immédiatement un hôtel pour une nuit afin de ne pas retourner à Teotihuacan. Comme tous les métros du monde celui de Mexico City requiert le parcours de couloirs, d’escaliers montant et descendant et parfois, rarement, des escalators. Mais ici la différence est que cette ville de +20 millions d’habitants se situe à 2240 mètres d’altitude. Fichtre ! Il vaut mieux prendre son temps pour les parcourir. L’hôtel recommandé par le Lonely Planet avait une chambre de libre avec une salle de bain commune pour trois chambres, je la réservais. Puis je commençais la visite du centre historique par le Zocalo et la cathédrale puis le Templo Mayor qui fut excavé après la destruction d’un immeuble colonial. Le musée attenant fut inauguré en 1987, ce fut donc une découverte pour moi.
En début d’après-midi je parcourais le City Walk préconisé par le LP. L’avenida Madero est dominée par la Torre Latinoamaricana et par la foule des mexicains baguenaudant. Tout au long de cette avenue des animations attirent le chaland. Et oh surprise près du Palacio Bellas Artes une manif d’hommes en slip et de femmes topless dansaient en scandant des slogans imprimés sur des calicots. Ah ces latins ! Traversant l’Alameda Central et ses fontaines je visitais le Museo Mural Diego Rivera. Sur le parcours j’entrais à la Cantina Tio Pepe déjà existante avant 1869. Je m’accoudais au bar et contre toutes recommandations du corps médical je commandais une Margarita que je savourais lentement. Puis ce fut le Mercado San Juan et ses tables de dégustation de fruits de mer. Après le quartier chinois ce fut le Regina Corridor et ses usines à bouffe. De retour à l’hôtel vers 18h00 je me reposais pendant une demi-heure avant d’aller diner à la Plaza Garibaldi et ses Mariachis dont je n’avais pas gardé un bon souvenir. Je dois dire que c’est devenu plus tôt médiocre.
Après une bonne nuit de repos le dimanche matin je pris de nouveau le métro pour aller visiter le Museo Nacional de Antropologia que nous avions vu en 1984. Il est toujours l’un des plus beaux musées du Monde. Seul l’environnement a beaucoup évolué en 30 ans. En quatre heures je ne visitais que les salles dédiées aux cultures préhispaniques. D’ailleurs mon appareil photo compact Sony tomba en panne de batterie qui n’est pas interchangeable. Je quittais à regret ce splendide musée richement doté avec une muséographie extraordinaire. Dans le métro j’avais fait la connaissance d’un mexicain et de sa petite fille qui allaient au musée, il me proposa de le suivre pour y aller. Puis nous nous séparâmes pour la visite. Mais surprise nous nous retrouvâmes dans le métro du retour. Je luis expliquais où j’allais et par quel circuit du métro. Alors qu’il me quittait, il me confia à d’autres personnes craignant que je me perde. Ah ces latins, quelle gentillesse. Mais sont-ils vraiment des latins ? Certes pour la langue et la religion, mais pour le reste ils sont multiethnique.