Lundi 20 juin fut une matinée dans la forêt domaniale du Flamand qui est un massif forestier médocain de 879 hectares, s'étirant le long du littoral entre les communes de Montalivet-les-Bains au nord et Hourtin-Plage au sud. Je la parcourais à 30 km/h pour apprécier l’odeur des pins, le paysage à l’état sauvage ; bien sûr l’ONF assure l’entretien pratiquant des coupes de bois sélectionnées. Le village d’Hourtin est plus touristique que Montalivet, les deux grands parkings proches de la plage ont un accès limité à une hauteur de deux mètres. Je passais mon chemin pour stationner entre le village et la forêt. En cette fin du mois de juin la horde des touristes n’a pas encore déferlé.
La plage |
Mardi 21 juin fut une journée de visite après encore une nuit de pluie. Les branches arrachées aux arbres jonchant les routes attestent de la violence du vent. La ville de Lacanau ne présente aucun intérêt, cependant Lacanau-Océan au bord de l’océan Atlantique est la quintessence de l’organisation centrée sur le touriste à ponctionner ; certes la saison estivale est courte, de plus l’inflation et l'envolée du coût du carburant auront un impact négatif sur la fréquentation. Je bivouaquais sur le parking de la Place des Fleurs de Longarisse au bord du Lac de Lacanau.
Lac de Lacanau |
Mercredi 22 juin Je quittais Longarisse pour Arcachon avec un "stop and go" à Andernos-les-Bains pour saisir et immortaliser l’Église Saint-Eloi qui date du 11e siècle construite sur les fondations d’une villa romaine, exemple type du remploi des matériaux de construction. J’arrivai à Arcachon vers 12h00, non pour visiter la ville dont le centre d’intérêt est le front de mer puis l’escalade de la Dune du Pilat que je me gardais bien de faire. Cependant l’arrêt était motivé par l’achat de deux sauvegardes externes car avant mon départ j’avais omis de vérifier l’espace libre des disques de sauvegardes. Je trouvais mon bonheur chez Darty à La Teste. Puis je plantais mon tipi (tepee, en anglo-américain) sur le parking d’Intermarché.
Jeudi 23 juin je m’immergeais dans les Landes de Gascogne avec ses châteaux dont certains sont occupés par les familles aux nombreux quartiers de noblesse. A Villandraut il s’agit d’un château fort édifié au 14e siècle par le futur pape Clément V. Plus loin le château féodal de Roquetaillade fut édifié par le neveu de Clément V ! A Bazas je stationnais le camion sur la Place de la cathédrale Saint-Jean construite du 13e au 16e et 18e siècle qui possède trois portails dont le portail central est consacré au jugement dernier, comme il se doit. L’église d’Uzeste a le privilège d’avoir la sépulture de Clément V avec son gisant de marbre. Finalement ce fut le château de Cazeneuve propriété de la famille d’Albret et de ses descendants actuels. Il fut le fief du futur roi Henri IV. Tous ces châteaux ne sont visitables hors saison estivale que l’après-midi. Je passais mon chemin pour bivouaquer sur la place de l’église de Préchac.
Vendredi 24 juin la matinée fut pluvieuse comme la nuit précédente. Le circuit proposé par le guide Vert parcourt le parc naturel des Landes de Gascogne sillonné par des pistes de randonnée en forêt odoriférante, hélas ce n’est plus pour moi. Je circulai donc à petite vitesse sous des averses de pluie passagères. Le premier arrêt fut à Belin-Béliet à la recherche de la stèle édifiée en l’honneur d’Aliénor d’Aquitaine. Puis à Moustey je fis le tour de deux églises sur le chemin de Compostelle avec la borne indiquant 1.000 km pour atteindre le Graal ! A Pissos je jetai un coup d’œil à l’église de Richet. Je me réjouissais de visiter l’Écomusée de Marquèze à Sabres et de prendre un petit train touristique pour voir le Quartier de Marquèze. Hélas deux énormes bus scolaires vomissaient une ribambelle de garçons et filles bruyants, je passais mon chemin. Finalement à Luxey je m’arrêtai pour voir l’atelier de produits résineux de Jacques et Louis Vidal, patatrac ce n’était qu’une ruine, merci le guide Vert. Je décidais de poser mon campement derrière la mairie sur un vaste terrain jouxtant le cimetière occupé par des gens paisibles.
Pélerin sur le chemin de St-Jacques de Compostelle |
Samedi 25 juin les jours se suivent et se ressemblent, pluie éparsée et température basse pour la saison. En arrivant à Mont-de-Marsan une averse m’accueillit, heureusement il n’y a pas de bâtiments à voir dignes d’intérêt. Je pris rapidement une photo des berges du Midou. J’avais stationné le camion sur l’un des rares parkings découverts du centre-ville dont la barrière limitant la hauteur à deux mètres était ouverte. Par des routes départementales j’allais à Bascons pour voir une église du 13e siècle dédiée à Notre-Dame-de-la-Course-Landaise, pourquoi pas ! Villeneuve-de Marsan est une ancienne bastide du 13e siècle qui a conservé son église de brique ainsi qu’une tour crènelée. Les édifices religieux du moyen-âge sont toujours, pour moi, un émerveillement par l’architecture audacieuse, les sculptures polychromes et les vitraux multicolores. Ici un vitrail contemporain retrace la scène du baptême de Jésus de Nazareth par Jean le Baptiste mis en perspective avec les fonts baptismaux de l’église, une Vierge à l’Enfant dans la pénombre, surmontés par la colombe symbole de l’Esprit Saint. J’établis mon campement sur le parking herbeux du château de Ravignan, sans le visiter
Dimanche 26 juin encore une journée de pluie et une température automnale. Le circuit du jour fut la continuation de celui commencé la veille au départ de Mont-de-Marsan, mais un dimanche ! La première visite, Écomusée de l’Armagnac, et la deuxième visite, la chapelle N.-D.-Des-Cyclistes, étaient portes closes. Après la visite hier de Notre-Dame-de-la-Course-Landaise je ne désespère pas de visiter au cours de ma vadrouille une Notre-Dame-Des-Boulistes etc. Ce qui m’attire deux remarques inappropriées, la première les contempteurs des racines chrétiennes de la France devraient aller dans la France profonde et rurale pour admirer les édifices religieux, et si possible un dimanche à l’heure de l’office religieux. Mais Gustave Flaubert accompagné de Maxime Du Camp visitant les Lieux Saints en 1850 à Jérusalem conclut "pour ne pas devenir dévot visiter Jérusalem", citation approximative. Régis Debray, missionné par Jacques Chirac, fit plusieurs séjours en Palestine et en Israël, écrit à peu près la même chose de manière subliminale dans son opus "Un candide en Terre Sainte". Je n’ai pas visite les Lieux Saints que je ne visiterai jamais. Pour éviter tout procès d’intention, je suis catholique agnostique. Mon parcours se poursuivit par trois villages datant du Moyen-Âge ayant conservé de très jolies bastides, Labastide d’Armagnac et sa place Royale, Saint-Justin et sa place des Tilleuls enfin Roquefort. De retour à Mont-de-Marsan je bivouaquais sur le parking de Carrefour désert le dimanche après-midi.