Lundi 27 juin au départ de Mont-de-Marsan j’allais visiter le pays de Tursan après un arrêt à Aire-sur-l’Adour pour admirer deux édifices religieux, l’église Saint-Pierre-du-Mas dite Sainte-Quitterie, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Comme il sied à tout tympan du grand portail gothique il est dédié au jugement dernier ; certaines sculptures ont encore conservé de la peinture. En avant du chœur du 18e siècle deux arcatures romanes. La crypte du 11e siècle est visible sur rendez-vous. La cathédrale Saint-Jean-Baptiste est située dans la ville basse. J’installai mon bivouac sur un petit parking calme à la sortie de la ville sur la D2.
Le choeur de Sainte-Quitterie |
Mardi 28 juin deux principales visites étaient au menu. Le village de Geaune possède l’une des bastides d’origine de l’occupation anglaise de la dynastie Plantagenêt au 12e siècle. La municipalité a eu la riche idée de semer sur le parcours de visite des photos du début du 20e siècle. Ainsi l’évolution est patente la place centrale était occupée par du bétail et des charrettes maintenant ce sont des automobiles dont mon camion qui polluent le paysage. L’église est à l’écart de la place, de style gothique, mais fermée. Plus loin sur la D111 Pimbo est la plus ancienne bastide des Landes avec sur la place la collégiale St-Barthélemy du 12e siècle de style roman plein cintre, étape sur le chemin de Compostelle. L’usure du seuil atteste un passage de nombreux pèlerins sur le chemin de Compostelle depuis le 5e siècle, supposé, mais plus vraisemblablement depuis 813. En route à Samadet je shuntais le musée de la Faïence et des Arts de la Table. Puis je traversais Vielle-Tursan pour me heurter à Eugénie-les-Bains, station thermale, qui doit son nom à l’Impératrice Eugénie, là aussi je passais mon chemin. Enfin je cherchais vainement Notre-Dame-du-Rugby à Larrivière, certes je n'y mis pas de la bonne volonté. Je terminais ce tour en retournant au bivouac d’hier à la sortie d’Aire-sur-l’Adour sur la D2.
Sunflower picture by Guy, Sunflower painting by Van Gogh |
Mercredi 29 juin je me dirigeais vers Saint-Sever entrée du plateau de Chalosse. J’y passais plus de la matinée à explorer l’intérieur de l’église abbatiale tant la richesse architecturale est grande en raison de différentes destructions pendant sa construction Dès l’entrée de l’édifice une grande nef romane flanquée de deux nefs latérales gothiques terminées par des absidioles de taille irrégulière. Le chœur est pavé d’une mosaïque. Mais ce qui frappe le plus ce sont les chapiteaux dont certains sont couverts de peinture. Comme l’annonce le panneau interprétatif ils représentent des scènes de l’apocalypse. La salle capitulaire expose le trésor de l’abbaye dont le célèbre Beatus, ouvrage enluminé. Une promenade extérieure permet de voir les absidioles de taille irrégulière. L’ancien couvent des Jacobins est ouvert le mardi et le samedi. J’établis mon bivouac sur le parking d’Intermarché.
Église abbatiale, Abbaye bénédictine |
J’ai revu deux chapiteaux, le Banquet d’Hérode et Daniel dans la fosse aux lions. Le premier requiert quels développements. La bible, ancien testament, raconte plusieurs histoires de femmes céphalocopes. L’une, Judith qui pratiqua la décollation d'Holopherne, général assyrien, qui menaçait son village et sa religion. Beaucoup de peintres ont représenté cette décapitation, de Caravage à Klimt. La deuxième, non moins célèbre, est Salomé qui fit décapiter Saint Jean-le-Baptiste par Hérode après la danse très érotique des sept voiles. Richard Strauss écrivit un opéra en un acte dont la danse des sept voiles a une orchestration très suggestive. Plusieurs sopranos lyriques sont allées jusqu’à être totalement dénudées lors des représentations.
Banquet d'Hérode et Daniel dans la fosse aux lions |
Jeudi 30 juin sous un crachin breton et une température de 14°C je parcourais le circuit de la Chalosse et ces nombreuses églises, toute ou partie, de style roman et agrémentés de retables, sculptures évoquant la vie de Jésus Christ ; ce fut Audignon, Montaut, Laurède et Brassempouy et d’autres fermées comme la crypte de Saint-Girons. Je terminais le périple à Saint-Sever sur le parking d’Intermarché.
Crucifix |
Vendredi 1er juillet après une matinée de brouillard le soleil est apparu tout joyeux. Ma première visite fut Notre-Dame-de-Buglose qui présente deux particularités, un clocher avec un carillon de soixante cloches et une Vierge à l’Enfant en pierre polychrome perchée très haut au-dessus de l’autel ; il eut fallu un télé de 200 mm pour une photo nette, il était resté dans le camion ! Une autre Vierge à l’Enfant en mosaïque ainsi qu’un crucifix complétaient le mobilier. Le Berceau de saint Vincent de Paul outre sa maison natale est composé d’une église de style néobyzantin. Enfin j’arrivais à Dax en fin de matinée dans une circulation très chaotique et des parkings souterrains inaccessibles ou en surface bondés. Je trouvais un bord de trottoir derrière la cathédrale qui présente un portail intérieur très ouvragé reconstruit après l’effondrement de la précédente cathédrale. Je poursuivis ma route jusqu’à Peyrehorade où je trouvais un stationnement sur un terrain vague.
Notre-Dame-de-Buglose |
Samedi 2 juillet à proximité de Peyrehorade deux pépites rappellent les racines chrétiennes de la France, l’Abbaye de Sordes et l’abbaye d’Arthous, cette dernière est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Bien sûr ce furent des biens nationaux pendant la Révolution française vendus à vil prix pour rembourser les assignats. Les révolutionnaires, Robespierre, Danton, Marat, Saint-Just et bien d’autres héritiers du siècle des Lumières. mais qui ne furent pas vraiment éclairés. Aujourd’hui les communes, les départements et les régions, entreprennent depuis de nombreuses années de restaurer ce qui fut détruit par des idéologues, clin d'œil à l'actualité politique en France. D’une manière générale la visite d’églises, de monastères et autres édifices du culte requierent beaucoup d’attention eu égard à de traiteuses marches d’escalier dans des bâtiments sans ascenseur car il est nécessaire d’avoir l’œil sur les chapiteaux pour observer les scènes bibliques qui y sont sculptées. Je terminais mes visites par la bastide d’Hastingues et son unique porte vestige de l’occupation anglaise au 13e siècle par les Plantagenêt. A la recherche d’un bivouac, je le trouvais au bord de l’Adour à Sames.
Pèlerins sur le Chemin de Compostelle |
Dimanche 3 juillet je me rendis à la côte landaise en bordure de l’océan Atlantique dominée par des plages de sables et des dunes dont les mouvements erratiques furent fixés par des plantations ad hoc. Je n’allais pas à Mimizan dont l’intérêt n’est que touristique. Après un tour rapide à Contis j’avisais le camping "Piou de Pelle" entre Contis et St-Julien-en-Born. Il est sommaire mais bien entretenu avec des sanitaires modernes, un accès WiFi aléatoire et des bornes d’électricité mais pas de laverie ! Je décidais de séjourner deux nuits. En route 5 km après St-Jean-de-Marsacq sur la D12 la route était bloquée par des gens du voyage. Sur la route détournée je rencontrais des voitures de la gendarmerie se rendant sur les lieux du délit ! Comme en Provence les manouches se comportent en sauvage prenant en otages des voyageurs ; la France devient une république bananière.